« Imitation Game ». Une histoire forte et une réalisation médiocre

par fatizo
samedi 14 février 2015

Alors que la seconde guerre mondiale fait rage, et que Londres subit d’effroyables bombardements, le gouvernement Britannique veut à tout prix percer le secret de l’inviolable systéme de cryptage allemand Enigma. 

Pour mener à bien cette opération on monte une équipe de cryptographie, avec parmi eux le mathématicien Alan Turing, celui qui réussira à briser le fameux code.

Ce film nous raconte l’histoire d’un homme qui par son génie a participé à la victoire des Alliés contre la barbarie nazie.

On doit reconnaître que la réalisation, beaucoup trop classique, n’est pas le point fort du film. La narration, avec ces allées et venues dans le futur (années 50), puis l’enfance de Turning, est parfois pénible.

Les quelques scènes de guerre incluses dans le déroulement du film sont superflues.

Mais face à ces quelques réserves, il reste une histoire forte, et surtout, le destin d’un homme au destin hors du commun.

A cela il faut ajouter une bonne dose d’humour anglais bien senti.

Alan Turing est un être fascinant, à la fois hyper-sensible mais manquant d’empathie. Alors qu’il cherche à humaniser sa machine, lui attribuant le prénom de celui qui fut surement son seul véritable amour, Christopher, lui se comporte souvent comme un ordinateur.

Le comportement froid, distant et arrogant du mathématicien masque les traumatismes et les angoisses d’un homme en souffrance. Celui qui passe son existence à décrypter les codes d’une machine a bien du mal à comprendre ceux de ses contemporains. Ce coté asocial, mais aussi une partie de son génie, se situe surement dans cet homosexualité qu’il fallait absolument dissimuler à l’époque, sous peine de subir la prison ou la castration chimique.

Le film nous montre aussi la réflexion sur la stratégie qu’il a fallu adopter après la découverte d’Enigma. On comprend à cet instant que pour gagner une guerre il faut parfois faire des choix cruels, laisser mourir des êtres innocents pour en sauver beaucoup d’autres. Nombre de points de vue et de sujets sont ainsi analysés et eux aussi décryptés comme la place de la femme dans une société masculine.

Et puis on ne peut s’empêcher de penser à Oscar Wilde, cet autre grand génie britannique, lui aussi détruit à cause de son homosexualité.

Au niveau de l’interprétation, même si tous ne sont pas au diapason, il faut absolument saluer la performance de Benedict Cumberbatch en génie solitaire et mal dans sa peau. Sans tomber dans la caricature et le surjeu, il arrive à nous montrer toute la complexité de ce personnage.

Si vous voulez en savoir plus sur la véritable histoire d’Alan Turning, voir ICI.


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