Incontournable : le Concert du Nouvel An

par Fergus
mercredi 2 janvier 2013

Donné chaque année dans la mythique « salle dorée » du Musikverein de Vienne, le Concert du nouvel an, connu de tous les mélomanes de la planète, est indissociable de la capitale autrichienne. Ce traditionnel rendez-vous musical, servi par le prestigieux Orchestre philharmonique de Vienne, met principalement à l’honneur la famille Strauss dont les valses et les polkas permettent de débuter l’année dans la bonne humeur...

Organisé pour la première fois le 31 décembre 1939, le Concert du nouvel an est très vite devenu un grand classique d’une vie viennoise pourtant déjà riche en traditions. Dès 1958, il était diffusé en Eurovision dans les pays d’Europe occidentale. En 2013, diffusé depuis des années en Mondovision, sans doute aura-t-il approché le cap des 50 millions de téléspectateurs répartis dans près de 80 pays de tous les continents. Un étonnant record pour un concert classique dénué d’œuvres majeures. 

 

Car le fait est que le programme, consacré principalement à des compositions de la famille Strauss, fait la part belle à de la musique légère destinée naguère à faire danser dans les salons bourgeois, mais également à la cour impériale et dans les salles d’apparat des cours princières, et cela sur des rythmes dont les origines sont à chercher dans les cours de ferme. Si Johann Strauss fils, le surdoué de la famille, se taille depuis des années la part du lion dans la programmation devant Johann Strauss père et son frère Joseph Strauss, d’autres compositeurs ont également souvent été à l’honneur. Parmi eux, un autre viennois célèbre, Joseph Lanner, et l’auteur d’opérettes Franz von Suppé dont les œuvres s’inscrivent dans la tradition musicale qui caractérise cet évènement où valses, polkas, quadrilles et galops sont omniprésents.

 

En réalité, le Concert du nouvel an se déroule en trois actes : une pré-répétition générale est donnée le 30 décembre ; la répétition générale suit le 31 décembre ; enfin vient le grand moment, le 1er janvier à 11 h 15 précises. Trois concerts payants dont le prix des places augmente de manière spectaculaire pour atteindre près de… 900 euros pour les meilleures places le 1er janvier ! Mais peu importe le prix à payer : on vient de très loin, et parfois des antipodes, pour assister à ce concert, comme en témoignent ici et là quelques kimonos japonais. 

 

Le spectacle commence d’ailleurs avant même que ne soit donné le « la » par le premier hautbois comme le veut l’usage. La « salle dorée » du Musikverein (Der goldener Saal) offre en effet un incomparable écrin à ce Concert du nouvel an avec ses stalles en bois et ses dorures, ses grands lustres et les caissons peints de son plafond. Sans oublier le spectacle offert par les spectateurs eux-mêmes, tous rivalisant de chic. À cela vient s’ajouter, chaque 1er janvier, le superbe décor floral offert par la municipalité de la ville italienne de San Remo. Bref, toutes les conditions sont réunies pour que la fête soit la plus réussie possible.

 

La suite dépend de l’Orchestre philharmonique de Vienne et de son chef. Après que l’Autrichien Willy Boskovsky ait dirigé ce concert durant 25 ans s’est institué une tradition nouvelle, les musiciens du Wiener Philharmoniker choisissant eux-mêmes le chef appelé à les diriger pour le Concert du nouvel an. En 2008 et 2010, c’est le Français Georges Prêtre qui a connu cet honneur. En 2013, c’est un Autrichien qui a été choisi, Franz Welser-Möst*, par ailleurs directeur musical de l’Opéra de Vienne. Un choix particulièrement symbolique dans la mesure où la grand-mère de Welser-Möst possédait le Café Dommayer où Johann Strauss père fit entendre pour la première fois ses valses.

 

Tradition oblige, pas de révolution cette année dans le programme : une fois de plus, les Strauss ont été à l’honneur. Mais en cette année du bicentenaire de leur naissance, un hommage a été rendu à ces deux géants que furent Giuseppe Verdi et Richard Wagner, le premier sous la forme d’une musique de ballet extraite de l’opéra Don Carlo, le second par le biais de l’ouverture du 3e acte de l’opéra Lohengrin. Deux beaux moments. Après que les musiciens de l’orchestre aient, tous ensemble, souhaité la bonne année au public et aux millions de téléspectateurs, le Concert du nouvel an a pris fin, tradition oblige là encore, par les deux morceaux les plus attendus : Le beau Danube bleu, la plus célèbre des œuvres de Johann Strauss fils, suivi de La marche de Radetzky, de Johann Strauss père, soutenue par les battements de mains enthousiastes d’un public une nouvelle fois conquis.

 

Gutes und glückliches neues Jahr für Sie alle !

(Bonne et heureuse nouvelle année pour vous tous !)

 

Franz Welser-Möst avait déjà été choisi en 2011.


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