Je me souviens du retour « No Filter » des Rolling Stones à Marseille

par Theothea.com
jeudi 6 septembre 2018

« A bientôt » s’affichait sur les écrans du Stade dès la fin du feu d’artifice clôturant le 26 juin leur prestation, celle, en effet, déjà mythique du retour des Rolling Stones à Marseille.

Huit mois auparavant, le « No Filter Tour » avait débuté sa tournée européenne en inaugurant l’ U Arena, à quelques pas de l’Arche de La Défense, par trois fabuleux concerts où l’âge du capitaine et de ses acolytes jouait plus que jamais avec les repères de péremption du baby boom tout en les transgressant allègrement.

 

NO FILTER TOUR 2018
© Theothea.com

  

Mais pourquoi donc va-t-on se presser aux shows des Rolling Stones en 2018 quelque cinquante six ans après la naissance du plus célèbre groupe de Rock à travers le monde que ceux-ci ne cessent de sillonner désormais en un périple quasi ininterrompu surfant sur leur discographie cultissime ?

D’ailleurs, pourquoi discerne-t-on de plus en plus de trentenaires se mêler en aficionados à leurs fans d’origine ? Pourquoi ce brassage des générations s’accompagne-t-il d’une reconnaissance admirative envers la saga du groupe tellement emblématique de l’époque contemporaine ? 

Oui, pourquoi Mick Jagger, déambulant à l’allure récurrente d’une adolescence affinée à mille lieux de tout jeunisme, fait-il posture aristocratique de l’instant présent assumé en temps allégorique ?

  

NO FILTER TOUR 2018
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Pourquoi, bien longtemps après la jeunesse chorale de Lisa Fischer, le chanteur immanent des Stones continue-t-il de danser si sensitif sur « Gimme Shelter » en une sensualité duelle avec Sasha Allen dont, par ailleurs, il pourrait aisément être le « grandfather » ?

Oui, pourquoi les Rolling Stones, issus du XXème rebelle et triomphant, constituent-ils un tel phénomène sociétal continuant de s’imposer au 21ème siècle débutant ? 

Bien sûr, d’abord parce que Le Leader c’est lui seul, et que personne sur la planète ne songerait à lui disputer son charisme tellement fascinant mais surtout également parce que Mick Jagger, focalisant ainsi toute l’attention des regards sur son feeling et sa dégaine féline, joue de surcroît d’une manière magiquement subliminale le rôle de miroir et de faire-valoir de la foule en « délire ».

 

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Et pourtant, en totale humilité professionnelle poussée dans les retranchements de la perfection, l’artiste renvoie de fait, en temps réel et à chaque spectateur, ce qu’il attend implicitement de son personnage adulé car instinctivement élaboré en un fantasme fédérateur partagé par tous… selon la devise basique et universelle « I can’t get no Satisfaction ».

Du très grand art transcendé par cette fameuse musique du "diable" qu'avec "sympathie" chacun peut légitimer aux racines du blues ainsi que du rock and roll vécus dans le frisson juste à fleur de peau au plus profond de la sensibilité collective.

Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood forment les trois autres angles d’assise de cette exceptionnelle formation musicale ayant fondé et perpétué les sixties jusqu’à nos jours.

   

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Keith, le compositeur inspiré par des riffs venus d’ailleurs, Charlie, le batteur impénétrable et classieux, Ronnie, celui qui a su, d’antan, combler avec affinités la place alors laissée vacante… par successivement Brian Jones & Mick Taylor.

Quant au bassiste Darryl Jones, la cinquième roue du carrosse royal, il perpétue, depuis belle lurette, la discrétion de fabrique qu’arborait déjà Bill Wyman lorsque celui-ci était encore impliqué dans la destinée du groupe.

Durant la présentation traditionnelle de l’équipe sur scène, Mick qualifiera Charlie, humoristiquement en référence à l’O.M., de « Barthez de la batterie » et Ronnie de « Zidane de la guitare » ; ses nombreuses mais brèves interventions en langue française furent savoureuses osant même « bon enfant » jusqu’au plagiat argotique à la mode : « Est-ce que vous kiffez ? Eh bien moi, je vous surkiffe ! ».

 

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Ayant annoncé tout de go « Ce soir, on vous met le Feu » suivi au-delà d’un « Merci Marseille ! Quel public extraordinaire ! » c’est alors donc que « Sympathy for the Devil » et son fameux « Whoo, Whoo » repris en écho par les fans, de même que « Miss You » permettant à Darryl Jones d’exceller sur son magistral solo guitare bass, ainsi que « Gimme shelter » mettant Sasha Allen en figure de proue vocale vont s’employer ensemble, accompagnés d’un « Jumping Jack Flash » et autre « Brown sugar » de légende, à ouvrir majestueusement la voie au bouquet final grâce au déchainement de l’indétrônable « Satisfaction ».

Oui, « A bientôt » Les Rolling Stones !… Ici ou ailleurs, nous serons toujours prêts à « rejouer » avec vous ces fabuleux accords, juste sous le Blues / Rock exactement, qui hantent nos oreilles nostalgiques emplies d’une reconnaissance célébrant, ainsi, l’incarnation « Sans Filtre » du ressenti de notre époque.

  

Photos © Theothea.com
Album photos Rolling Stones http://www.theothea.com/stones.htm
  
NO FILTER TOUR - **** Theothea.com - THE ROLLING STONES Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts & Ronnie Wood - Stade Vélodrome Marseille / 26 juin 2018

 

  

 

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