L’Homme qui répare les femmes

par CHALOT
samedi 13 février 2016

La colère d’Hippocrate

Un film à ne pas manquer

 

Le docteur Mukwege, qui a obtenu le prix Sakharov en 2014 pour son combat contre les viols commis contre des centaines de milliers de femmes au Congo, poursuit son action, sur le terrain, malgré les risques encourus pour sa vie, même.

Ce film dont j’ai vu l’avant-première à Melun est remarquable.

Personne ne sort et n’est sorti indemne de la projection.

Ce n’est pas la peine de montrer la violence, elle est là, inqualifiable, expliquée par les femmes, elles-mêmes et par le médecin.

Ce pays, le Congo est magnifique, les paysages que l’on voit à l’écran sont inoubliables.

Dire que dans ce grand pays, l’un des plus pauvres de notre terre qui possède le sous-sol le plus riche qui soit, règne la barbarie depuis 1994.

Des troupes venues du Rwanda et d’ailleurs, à la suite du conflit génocidaire opposant les tutsis et les hutus sont arrivées là, à l’est de la République Démocratique du Congo pour semer la haine.

Plus de deux millions de femmes de tous les âges, des enfants et des bébés aussi ont été violées.

Ce sont des viols qui visent à détruire le corps de la femme en causant des dégâts graves parfois à l’arme blanche ….

Même les spectateurs « forts » et moins sensibles ont plus d’une fois envie de pleurer.

Ce film qui relate des faits, une histoire et une actualité est un documentaire que je ne suis pas prêt d’oublier.

Le spectateur se pose de nombreuses questions et notamment celles-ci : Pourquoi le gouvernement n’agit pas ? Pourquoi les puissances industrielles qui ont des intérêts dans ce pays ne font rien ?

 Est-ce là un film sombre ?

Non, c’est tragique mais il y a aussi de la lumière apportée par ce médecin qui répare les corps et surtout les « âmes » en aidant les femmes à se reconstruire, même celles qui ne pourront plus avoir d’enfants.

Il les laisse parler, les réconforte et surtout leur montre qu’elles ne sont pas responsables mais des victimes….Il y a de l’espoir

La lumière et l’espérance, ce sont ces femmes cassées, meurtries qui se redressent, dansent et s’organisent pour faire face et faire condamner les coupables quand l’armée régulière en arrête.

Plus jamais ça !

C’est le message que transmet ce film et c’est l’action que mène ce grand médecin qui, lorsqu’il ne soigne pas, voyage à travers le monde avec comme seul objectif : que les institutions prennent des décisions pour qu’il n’y ait plus de viols et de génocides.

Nous allons projeter ce film à Vaux-le-Pénil mais j’ai une hésitation : cette œuvre cinématographique, sociale et humaine peut-elle être vue par des élèves de terminale ?

Si vous avez une réponse, je suis preneur ?

Jean-François Chalot


Lire l'article complet, et les commentaires