« L’illuminé » du cinéthéâtre a ses vapeurs au Dejazet

par Theothea.com
jeudi 24 février 2011

« Un basculement sans retour ! » prophétise le preux chevalier de Casignac faisant, en cette fin de XVIIIème, écho de langage tout aussi sophistiqué à celui d’un Don Quichotte pareillement illuminé, dénommé au moyen-âge Perceval le Gallois.

Ce parallèle osé entre la création de Marc Hollogne et celle d’Eric Rohmer incarnée alors par le jeune Fabrice Luchini, pourrait se poursuivre jusque dans l’interprétation de leur partenaire féminine respective, Mathilda May pour l’un et Arielle Dombasle pour l’autre.

Ainsi, tous réunis par une langue spécifique, aussi précieuse qu’hermétique à souhait, dans une lutte contre des moulins à vent, si peu imaginaires qu’ici, au Théâtre Dejazet, ils vont prendre l’apparence de monstrueuses machines à vapeur dont le progrès technologique relayé par les mirages du capitalisme naissant, rendrait la multiplication incontournable.

Stylisé à l’extrême, ces deux démarches cinématographiques ont, en priorité commune, de jouer, de manière expérimentale, avec les codes du spectacle vivant.

Cependant, là où Rohmer engendrait une œuvre unique, Marc Hollogne approfondit valeureusement, depuis maintenant trente années, un procédé à la fois technique et artistique, lui permettant de réunir, de joindre, de fondre le cinéma et le théâtre en une entité tellement à part entière, que ceux-ci pourraient fort bien, en se mixant, pérenniser un genre nouveau, le cinéthéâtre.

L’artiste, habité par cette passion fantasmagorique depuis l’adolescence, est désormais parvenu à la phase de maturité de sa créativité ingénieuse, en mettant le savoir-faire acquis au service d’une réalisation dont l’aspect formel est devenu quasi naturel et non plus phénoménal.

Si donc, théâtre et cinéma coexistent en 3D sur scène dans la simultanéité, le passage spectaculaire de l’un à l’autre n’est, par exemple, utilisé qu’à bon escient, c’est-à-dire en fonction du récit et du dialogue.

Alors, le chevalier de Casignac et la comtesse de Leauvive sauront-ils renouer les fils de leur amour d’antan au nom d’une révolution industrielle qui cherche, a priori, à diviser leur point de vue moral ?

Seront-ils, le cas échéant, se hisser au niveau de visionnaires d’un monde équilibré et nuancé où technologie et artisanat seraient en mesure de se compléter harmonieusement ?

C’est, notamment, tout l’espoir que porte Marc Hollogne à l’égard du septième art et du spectacle vivant qui sollicités, pour le meilleur, pourraient, ainsi à l’avenir, s’unir, en tout bien tout honneur, selon le régime de la communauté.

photo DR

L'ILLUMINE - ***. Theothea.com - de & par Marc Hollogne - avec Marc Hollogne, Laurent Dauvillée, Nicolas Goret, Rufus, Mathilda May, Michel Jonasz, Jean-Paul Bordes, Angela Delfini, Claude Aufaure, Félicie Baille, Nathalie Gillet, Fedele Papalia, Alain Dion, Ophélie Bazillou, Maïa Gueritte, Edith Develeyne & Marie Mantacheff - Théâtre Dejazet

  


Lire l'article complet, et les commentaires