L’irrésistible ascension du petit zingueur d’Artenay
par C’est Nabum
samedi 5 mars 2016
L'art véritablement vivant ... !!!
Le petit Pascal est né un beau jour de mai en 1972. Ses parents voulurent crier sur tous les toits le bonheur de cette cinquième et dernière naissance. C'est ainsi que, bien malgré eux, ils firent naître une vocation. Hélas, si notre ami est natif d'Orléans, il a eu le terrible tort, aux yeux de cette curieuse communauté, de grandir à Artenay. Le crime est terrible en cette cité qui ne vénère que les siens ou ceux qui viennent déjà auréolés de gloire de l'extérieur.
C'est donc sous les effluves de la sucrerie que le garçon grandit avec la Beauce comme terrain de jeu. C'est sans doute de là que naquit chez lui l'envie de prendre de la hauteur et de donner du relief à l'existence. Il goûtait modestement au plaisir de l'école : c'est du moins ainsi que le jugèrent ses professeurs qui, sans coup férir, lui demandèrent d'aller poursuivre ses courtes études dans un lycée professionnel ….
C'est au LP Gaudier Brzeska de saint Jean de Braye_nom d' un sculpteur sur pierre_ mort pendant la grande guerre qu'il s'initia au travail du zinc en obtenant haut la main son CAP de couvreur zingueur. Les aléas de l'orientation l'avait conduit à explorer les différentes utilisations de cet alliage : gouttières, faîtage, œil de bœuf, couverture et bardages entre autres distractions. Reconnaissons que le petit Pascal ne se voyait pas faire sa vie perché sur un toit.
C'est pourtant lors de son premier emploi qu'il eut la révélation. C'est sur le toit de l'église de Savigny-Le-Temple, près de Paris, qu'il croisa sa première gargouille. Le choc fut sidérant, il manqua d'en tomber à la renverse. Ainsi, il y avait eu des artistes qui, bien qu' humbles artisans, avaient eu l'audace de telles formes, l'envie d'exprimer leur inconscient. Il ne resta pas de pierre devant ce spectacle majestueux et décida que lui aussi donnerait vie à une matière inanimée.
Il descendit de l'échafaudage, renonça à son emploi et reprit les études que de doctes professeurs lui avaient déconseillées. Ceux-là, qui prétendaient qu'il n'avait pas le niveau, ne voyaient pourtant aucun inconvénient à le percher si haut. Il obtint brillamment un BTS et se fit bureaucrate pour avoir la sécurité de l'emploi et du temps pour sa passion.
De son apprentissage, il retient le matériau. Le zinc sera son mode d'expression, son compagnon, sa source d'inspiration. Plus il est patiné par le temps et les précipitations plus il porte en lui cette âme que Pascal saura transcender par ses créations. Il créa ainsi « Bout de Zinc » en 2013, le sobriquet que sa sœur avait donné au fils de notre ami.
Les débuts furent des plus classiques. Il fabriqua des petits personnages fort sympathiques qu'il s'amusa à mettre en situation. C'est ainsi que je fis sa connaissance un jour qu'il eut l'envie de déposer ses petites sculptures sur les bancs de sable. C'est par le truchement d'un ancien ami qui avait le talent de faire se rencontrer les gens qu'eut lieu cette belle rencontre ligérienne.
J'avais, à l'époque, écrit un billet sur cette étrange rencontre sans pour autant m'enthousiasmer pour les personnages, trop lisses, trop impersonnels à mon goût. Pascal, sans que je le lui dise, évolua vers une plus grande originalité, une véritable création intime. Le tourment de ses dernières créations est de nature à emporter mon adhésion. Il a mûri, il a fait son chemin grâce à sa charmante épouse, passant du statut d'artisan à celui d'artiste.
Statut qui lui fut dénié dans notre bonne ville toujours si prompte à tourner le dos à ceux qui ne sont pas issus de la coterie locale. L'ancien premier magistrat refusa même un jour de donner aux vainqueurs un trophée réalisé par notre homme lors d'une compétition sportive. La tolérance a des limites et Pascal n'avait pas l'heur de plaire à ce monsieur important et censeur en matière artistique.
Il ne se découragea pas devant un tel camouflet. Il retint la leçon et se jura de dépasser l'affront un jour ou l'autre. Il est sur la bonne voie ; d'autant qu'il commence à faire son trou à moins que ce ne soit sa place. Ses créations sont exportées en maints endroits : Au Canada, en Angleterre, en Belgique, aux USA et naturellement en France. On peut admirer un gros cœur à l'Hôpital de la Salpêtrière et ses « Chutes de 'toi' »chez de nombreux particuliers.
Sa spécificité revendiquée c'est de mettre en situation ses sculptures, de les placer dans des endroits improbables, de leur donner vie par leur environnement. C'est sans doute la leçon des gargouilles, pour Pascal : l'art doit sortir des galeries et des injonctions des décideurs patentés. Il propose ses créations à un salon de coiffure, une étude de notaire, un restaurant, un chocolatier, un opticien, un magasin de prêt-à-porter et lors de rencontres sportives. L'art dans la vie quotidienne, ; n'en déplaise aux thuriféraires de l'art officiel.
Depuis, il a augmenté sa palette en réalisant des tableaux sur des toiles en zinc. C'est à l'initiative de son fils Oscar, qu'il a pris conscience de l'expressivité de ce support et des mille et une nuances qu'il peut exprimer. C'est un dimanche matin que je vins à sa rencontre. C'est autour d'un Pessac Léognan que j'écrivis ce billet forcément dithyrambique.
Admirativement sien.
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