La hauteur de l’auteure
par Cassandre
vendredi 24 septembre 2021
C’est une opinion qu’il est loisible de discuter.
« Auteure »
Pour ce qui me concerne, c’est un mot relativement récent ; je ne pense pas l’avoir découvert avant 2012.
Et pourtant, le nom n’est pas nouveau selon le site « lalanguefrançaise.com » qui se réfère de l’historienne Éliane Viennot pour laquelle la forme « auteure » aurait été créée dans les années 1970-80 afin de pallier l’absence de féminin à auteur. Le mot « auteure » se serait ensuite fait connaître en France dans les années 2000, grâce à une série d’articles de la journaliste française Anne Sinclair.
Toujours est-il que si je trouve normal et pertinent le combat entrepris pour la reconnaissance des femmes dans tous les domaines, ce nom « auteure » imposé pour féminiser le nom « auteur » me hérisse depuis la première fois où je l’ai lu tant il m’est apparu inapproprié, ridicule et voire pédant.
Pédant parce que, même s’il pourrait être employé par une docteure ou une professeure, je ne l’ai jamais vu utilisé que s’agissant de femmes qui écrivent dans le but de transmettre leurs propres idées et pensées.
La preuve, avez-vous jamais lu qu’une femme était auteure d’un concept ? Auteure d’un crime ?
Il n’empêche que je m’agaçais de ne pas comprendre pourquoi il me hérissait tant, de ne pas comprendre pourquoi je le trouvais inapproprié et ridicule jusqu’à ce que, à l’occasion d’une émission télévisée, j’entende Titiou Lecoq, invitée à présenter son livre : « « Les grandes oubliées. Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes », déclare qu’elle préférait, plutôt que « auteure » s’entendre appeler « autrice », mot féminisé du mot auteur qui avait toujours existé même s’il n’était plus employé depuis longtemps.
Et cette déclaration de Titiou Lecoq a été une révélation qui m’éclairait enfin sur mon aversion et sa juste raison d’être.
Pourquoi cette féminisation du mot « auteur » en « auteure » ? Et pourquoi alors ne pas appliquer la même règle aux mots administrateur, conservateur, acteur, lecteur, narrateur… ? Qui se féminisent en « trice »
On remarquera que je n’ai pas cité le mot « docteur » qui se féminise en « doctoresse ». Mais si votre médecin est une femme, aurez-vous jamais l’idée de la saluer par : « Bonjour doctoresse ».
Et pourquoi plutôt que « auteure » n’a-t-on pas choisi, ce qui serait tout aussi logique, le féminin « auteuse » de même que se terminent, féminisés, des mots tels que basketteur, conteur, acheteur, chanteur, …
Suis-je sotte ; je crois avoir enfin compris. C’est que, dans le domaine de l’écriture, les « autEURES » s’estiment sans doute les meillEURES.