La Maison des Arts et de la Musique nous enchante
par C’est Nabum
dimanche 28 mai 2017
La Baraka en concert
Si vous suivez mes aventures, l’an dernier à pareille époque je m’insurgeais contre le coût exorbitant -pour une petite association - que représentait la location d’une salle municipale afin de proposer son concert annuel. La municipalité orléanaise avait réagi par l’intermédiaire de son maire en personne, monsieur Olivier Carré, qui m’avait suggéré de demander le prêt gratuit de la maison des arts et de la musique l’année suivante, ce que je fis, appuyé en cela par l’adjointe à la Culture.
Bien-sûr, tout n’est pas parfait dans un monde qui ne sera jamais parfait. Nous avions l’habitude de proposer deux concerts, l’un le samedi soir, l’autre le dimanche après-midi, pour toucher des publics différents aux horaires distincts. La MAM car c’est ainsi qu’on désigne cette belle salle dédiée au spectacle vivant, a un tel cahier de réservations que je fus bien heureux de trouver deux dates, deux dimanches après-midi, espacés de 3 semaines.
Il nous fallut faire contre mauvaise fortune bon cœur et nous lancer à l’eau en proposant ce premier concert un peu tôt dans la saison, alors que tous les chants n’étaient pas encore parfaitement calés. Le seront-ils un jour ? nous rétorqueront les puristes et les intégristes du chant choral. Ce ? à juste titre sans doute puisque La Baraka est d’abord une chorale loisir où la bonne humeur prime sur toute autre considération.
C’est donc avec notre envie de nous distraire tout en égayant la journée de ceux qui voudront nous écouter que nous découvrions presque tous la salle côté coulisses et surtout de la scène. Ce fut un ravissement et un étonnement. Tout, vraiment tout, y est conçu pour que les utilisateurs bénéficient des meilleures conditions techniques. Le matériel mis à disposition est d’une remarquable qualité et d’un parfait entretien. J’en fus même surpris tant il est mis à contribution trois fois par semaine.
N’ayant plus aucun souci du côté de la technique, le son et la lumière étant bien au-delà des conditions habituelles qui étaient les nôtres, nous n’avions plus qu’à découvrir l’effet MAM : une salle de concert avec des gradins aux sièges confortables permettant d'accueillir plus de cent spectateurs et une large et profonde scène surélevée. Nous étions à notre tour, des vedettes placées dans des conditions optimales.
Est-ce ce contexte ou bien la magie du groupe qui doit se jeter à l’eau, le naufrage, tant redouté ne fut pas ! Bien au contraire, poussés par le décor, les choristes furent à la hauteur de l’instant, trouvant les notes de sincérité et parfois de justesse qui jusqu’alors leur manquaient cruellement lors des répétitions. Même notre chant désastre ne perdit plus ses plumes, la MAM clouait le bec aux inquiets et donnait des ailes à tous.
J’avais déjà connu pareil phénomène lors de projets d’élèves quand les répétitions étaient une catastrophe, vite effacée lors d’une représentation où la présence des parents était suffisante pour que tous, par miracle, se mettent en ordre de marche. Ici, ce furent les spectateurs qui nous donnèrent ce peu de talent qui nous avait toujours manqué lors de nos soirées fastidieuses parfois, quand un pupitre ne parvenait pas à retenir sa partition.
Le cadre suffit parfois à pousser les gens, à leur permettre de dépasser des limites qu’ils s’imposent par manque de confiance, de concentration ou de négligence. Cette fois, il n’était plus moyen de différer, de s’appuyer sur le voisin ou de se dire que ça ira mieux la fois prochaine, l’heure de vérité comme disent les sportifs, allait donner son verdict. Si l’acquittement n’est pas acquis, la cour, a décidé d’un nouveau procès en appel, le 11 juin au même endroit. Je ne doute pas que cette fois, ce sera pour un triomphe.
Quant à moi, piètre chanteur, je me suis contenté de jouer le monsieur loyal de la chose. Jouant de la parole entre les chants, j’ai fait le pitre, seule chose qui soit dans mes cordes vocales, présentant les chansons, jouant le docte présentateur aux fiches Wikipédia et à l’humour décalé. C’est ainsi que j’ai sans doute mis en valeur les chants de mes camarades, la comparaison leur étant toujours favorable. Un bon président se sacrifie pour sa troupe et je le fis avec plaisir.
Spectaclement leur.