La revanche du rock à papa ?

par Zootime
samedi 7 février 2009

J’ai parfois un sentiment d’incompréhension en côtoyant les gens de ma génération, à l’heure ou la mode, la nouveauté, les baladeurs mp3 (et encore je passe déjà pour un cave, en n’utilisant pas directement le terme "ipod") se renouvelle sans cesse, j’observe le retour à un conservatisme culturel qui m’attriste grandement.

Les journaux télévisé en ont parlé, les articles se multiplient (ici ou ici), ça y est, ce que tous les mélomanes du monde attendaient arrive, le retour du vinyle ! Etant moi même un « vinyl freak » obsédé, je me dis cool, enfin vais-je pouvoir trouver les disques que j’aime au format vinyle en France. Ô joie ! Je suis naïf car ce qu’on constate surtout c’est le retour en force du rock papa...


Le rock à papa est une attitude qui consiste à penser que les valeurs primaires du rock n’existent plus et que cette musique fait finalement plus parti du passé, que du présent voir du futur. « C’était mieux avant ». Pourquoi est ce que dès que j’entend parlé de rock, les gens me ressortent toujours les mêmes groupes : Led Zeppelin, Pink Floyd, The Doors, The Rolling Stones, Dire Straits, Queen, Aerosmith, The Velvet Underground, The Eagles, Sex Pistols ou AC/DC, qu’ils considèrent les années 70 comme étant le point culminant de cette production musicale. Evidemment, ceci s’accompagne pour un déni généralisé pour les années 80 et après, à quelques exceptions près (Nirvana, Rage Against The Machine, Metallica…). Ma réflexion n’est pas ici de dénigrer ces groupes, bien que nombre d’entre eux me déplaisent, mais elle est plutôt une sorte d’appel à la réévaluation par mes camarades de pants entiers de la musique qui mériterait eux aussi une reconnaissance à la hauteur de leur talent. Comment peut-on vouer un culte sans borne au Velvet et ignorer les Zombies, groupe à l’origine d’un des plus bels albums pop de l’histoire (Odessey And Oracle) ? Le groupe reformer depuis peu, étaient vendredi dernier au festival Mo’Fo des Mains d’œuvres, une toute petite salle pour un groupe qui n’était pas venu en France depuis … 1966 ! The Who joue au Stade de France à guichet fermé et les Zombies aux mains d’œuvres... personnellement entendre la grâce inchangée de Colin Blunstone sur des chansons aussi indispensables que Time Of The Season ou She’s Not There dans un contexte aussi intime n’était pas pour me déplaire, mais je suis surpris de voir à quel point ce groupe manque de reconnaissance à la hauteur de son talent.

Et les exemples sont indénombrables : The Kinks ? Les Buzzcocks ? The Jam ? Echo and The Bunnymen ? The La’s ? Fugazi ? (pour ne citer que des très connus…).
Ajoutons à cela, un tendance à ne pas aimer toute la musique du présent, or, 2008 nous à montrer la fertilité de la pop music contemporaine, capable d’explorer des territoires encore quasi-inconnus (Dizzee Rascal, Foals, Late Of The Pier, Arctic Monkeys…) des groupes aujourd’hui sont peut être aussi fondamentaux que ceux d’hier. Ignorer le présent n’est il pas un moyen de gâcher sa jeunesse ?

Alors, la prochaine fois que vous allez chez votre disquaire préféré ne demander pas la réédition (péché, c’est l’original qu’il faut avoir) de la banane du Velvet et aller farfouiller dans les pochettes récentes, vous y trouverez des trésors, et pour une fois vous serez fier de montrer à papa qui a été bien content de vous exhiber ses LP originaux de Pink Floyd, que non il n’est plus dans le coup !


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