« Laissez-moi sortir » avec Annie Cordy au Théâtre Daunou
par Theothea.com
vendredi 19 novembre 2010
Rôle de composition donc pour Annie Cordy qui se retrouve seule en scène ou plus exactement prisonnière sur la terrasse de son living à quelques moments de la répétition du show festif dans les studios, et cela en raison d’une manipulation malencontreuse de la télécommande agissant sur le rideau de fer anti-intrusion, nouvellement installé.
Sa femme de ménage vient de la quitter, elle ne reviendra qu’au lendemain matin, et bien entendu son portable est resté à l’intérieur de l’appartement, sur la table du salon.
Voilà donc Annie en proie à la panique qu’une telle situation devrait nécessairement engendrer pour cette star des médias qui a tant misé et intrigué pour obtenir les fastes d’une émission retransmise en direct.
En fait, l’acte manqué par excellence aura pour opportunité de canaliser l’énergie de la détresse en une féria toute personnelle, où l’artiste va faire défiler le film de sa vie sous un feu d’artifices compensateurs.
Ainsi arpentant, dépitée, sa terrasse surplombant la ville tétanisée par son absence live des écrans, la comédienne se la joue distanciée dans une satisfaction paradoxale de l’auto-analyse spontanée plus ou moins en phase avec la fiabilité de la mémoire.
Pas d’interviewer, point de meneur de jeu, ni de contradicteur pour cette tentative de sauter en chute libre dans une vérité quelquefois douloureuse sous l’influence persistant de quelques secrets existentiels.
Mais puisqu’il ne s’agit que du fatum de Joce de Guerande, Annie rebondit d’autant plus facilement dans la parodie d’elle-même que l’artiste est foncièrement décidée à profiter de l’instant présent tel qu’il s’offre en réalité.
Si donc « Carpe diem » pourrait aisément constituer sa maxime dans la vraie vie, son personnage, quant à lui, va découvrir avec délice que le show avait dû être différé pour des raisons techniques.
Ainsi, tout est bien qui recommencera bien et notamment pour le public appréciant au plus haut point d’avoir ainsi été enfermé au théâtre Daunou en compagnie d’une Annie Cordy qui, à 82 ans, s’avère encore plus pétulante qu’il se l’imaginait.
photo © Cat.S - Theothea.com
LAISSEZ-MOI SORTIR - **.. Theothea.com - de Jean-Marie Chevret - mise en scène : Jean-Pierre Dravel & Olivier Macé - avec Annie Cordy & Mimi Lebon - Théâtre Daunou