Le chèque vacances fête ses 25 ans en 2007

par Pelletier Jean
jeudi 27 décembre 2007

Principale réalisation du ministère du Temps libre, le chèque vacances fête ses 25 ans et les bougies soufflées sur ce magnifique gâteau d’anniversaire sont l’occasion de rappeler que nous le devons à l’éphémère ministère du Temps libre et à André Henry qui en a porté le projet jusqu’à la signature de l’ordonnance le 26 mars 1982 instituant l’Agence nationale du chèque vacances.

Rappel historique

Le « Temps libre » a fait partie des différentes innovations gouvernementales testées au cours des ces vingt-cinq dernières années au même titre que « les Risques majeurs » (Haroun Tazieff), « la Solidarité nationale » (Nicole Questiaux), « les Droits de la femme » (Yvette Roudy ), « le Droit des victimes » (Nicole Guedj), « la Politique de la ville et l’Egalité des chances » (Fadela Amara).

A chaque fois, ce sont des questions essentielles qui ont été ainsi mises en avant avec à chaque fois de fortes personnalités, mais qui ont toutes connu de profondes déconvenues dans leur mission ministérielle. Comme si le fait de mettre en avant un problème de société par le biais direct du gouvernement ne pouvait qu’échouer...

En 1981, la gauche au pouvoir met en avant « la Décentralisation » et « le Temps libre ». C’est la première fois, depuis 1947, que les communistes participent à un gouvernement.

Le ministère du Temps libre fit partie des innovations du premier gouvernement de Pierre Mauroy (1981 -1983), entérinant en cela la volonté du président de la République, François Mitterrand.

Les années 1930, Léo Lagrange et le Front populaire seront les sources d’inspiration de ce « Temps libre ».

André Henry sera ce ministre du Temps libre. Né en 1934 dans les Vosges, il est entré à l’Ecole normale de Mirecourt en 1951, il rejoint le SNI, dont il devient le secrétaire permanent en 1969. En 1974, il est nommé à la tête de la FEN, en remplacement de James Marengè. C’est donc à un ancien instituteur, proche des œuvres laïques périscolaires qu’est confiée cette mission « de conduire par l’éducation populaire, une action de promotion du loisir vrai et créateur et de maîtrise de son temps ».

Ce nouveau ministère prend directement la responsabilité des administrations du tourisme, de la jeunesse et des sports, auquel fut adjoint une nouvelle direction « du loisir social, de l’éducation populaire et des activités de pleine nature ».

Soumis à la fois à l’improvisation qui présidait à l’installation du nouveau pouvoir, mais en même temps issu de toute une réflexion menée préalablement par la gauche, ce ministère au nom étrange a tenté de faire bouger « les choses » dans le domaine du loisir social et créateur de liberté.

Son organisation tricéphale (André Henry, Edwige Avice, sa ministre déléguée à la Jeunesse et aux Sports, et Francois Abadie, son secrétaire d’Etat au Tourisme) n’a pas facilité sa mise en place et son organisation.

Toutefois, en écho permanent à l’action de Léo Lagrange, André Henry a entrepris de mobiliser son administration au service d’un idéal qui très vite s’est heurté à une quadruple difficulté : des médias hostiles et sarcastiques à l’appellation du Temps libre, une organisation administrative peu favorable à l’innovation, des associations méfiantes et des réalités économiques qui prirent rapidement le dessus à toute considération sociale.

C’est ainsi que les grandes espérances soulevées par ce nouveau ministère et les trop nombreuses questions qu’il posait prirent fin en avril 1983, en même temps que le ministère du Temps libre.

Il reste néanmoins de cette période, outre le foisonnement de questions et d’interpellations qui ne purent trouver de réponses satisfaisantes, la création du chèque vacances dont bénéficient aujourd’hui plus de cinq millions et demi de Français.

L’Agence nationale pour le chèque vacances (ANCV) a été créée par ordonnance le 26 mars 1982. Le chèque vacances est ainsi né. Il prend la forme d’un petit rectangle de papier et porte en filigrane le portrait de Léo Lagrange.

Les chiffres du succès

Plus de 16 000 entreprises distribuent à leurs salariés quelque 65 millions de chèques vacances, acceptés par 135 000 prestataires conventionnés. Vocation sociale du système : une partie des excédents de l’ANCV sert à la modernisation d’équipements touristiques. Près de 650 projets de rénovation soutenus (environ 24 millions d’euros).

Le fonctionnement des chèques vacances

Le chèque vacances est une aide personnalisée au départ en vacances. Les employeurs ou les CE se procurent auprès de l’ANCV les chèques d’une valeur de 10 et 20 €. Ils les redistribuent aux salariés sur conditions de ressources. Ces derniers n’en paient qu’une partie et ont l’obligation d’épargner entre 4 et 12 mois pour les acquérir. Les chèques vacances sont utilisables lors des congés annuels ou de week-ends pour payer les transports, l’hôtellerie, la restauration, les services culturels et procurent également des avantages particuliers (réductions, promotions). Et ce dans le réseau des 135 000 points d’accueil conventionnés, reconnaissables grâce au panonceau "Bienvenue chèque-vacances". Les professionnels conventionnés sont répertoriés sur le site internet de l’Agence nationale pour les chèques vacances (ANCV).

Aujourd’hui, le chèque vacances constitue, pour ses porteurs, le premier mode de financement des vacances, avant l’épargne et le 13e mois.

Le montant moyen de chèques vacances à disposition par foyer porteur est de 400 euros. La durée moyenne du séjour est deux fois plus longue pour les porteurs de chèques vacances.

« Libérer les plus humbles du complexe de l’oisiveté. »

Les mots d’André Henry sont toujours d’actualité !


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