Le Consentement

par CHALOT
samedi 15 février 2020

 

« Le Consentement »

livre écrit par Vanessa Springora

éditions Grasset

206 pages

Janvier 2020

 

 

J'ai beaucoup réfléchi en lisant ce livre …

Au début j'ai pensé aux amours d'une certaine professeure relativement âgée avec son élève qui forment un couple célèbre, mais peu à peu, toute comparaison s'est estompée, les histoires sont différentes.

L'auteure ne raconte pas l'amour entre une adolescente de 14 ans avec un quinquagénaire quelque peu « jouisseur » mais l'emprise exercée par un vrai prédateur sexuel sur une fillette pubère.

La jeunesse de Vanessa, l'éducation reçue, le divorce de ses parents et l'attitude de sa mère et son laisser-faire contribuent à installer un « terreau ».

Cette situation explique la fragilité de cette gamine mais n'explique, ni n'excuse la conduite de cet écrivain célèbre.

Monsieur G était coutumier du geste : il prenait et jetait des adolescentes conquises et « consentantes » et allait jusqu'à raconter ses aventures dans des écrits publics.

Non content de briser des « fillettes », il allait à Manille pour trouver des proies masculines, des gamins de 11 ans pour en faire ses jouets sexuels.

Revenons à cette relation expliquée et racontée par la victime elle-même :

« En réalité, à l'échelle de l'existence de G., je savais maintenant que ce désir pour moi était infiniment redondant et d'une triste banalité, qu'il relevait de la névrose, d'une forme d'addiction incontrôlable. »

L'auteure qui a dû se reconstruire difficilement, raconte plus de 30 ans après les faits, les circonstances qui ont permis cette rencontre.

Elle s'interroge sur les raisons qui l'ont fait tomber dans les filets de ce personnage adulé par ses pairs.

Comment ses proches, sa mère et son père informé ont-ils pu tolérer et laisser faire un abus sexuel, même si ce qualificatif n'est pas retenu par tout le monde ?

Il faudra longtemps à Vanessa pour qu'enfin, des années plus tard, elle trouve enfin auprès d'un homme aimé «  ce moment de découverte et de plaisir partagé, d'égal à égal ».

La justice va entrer en danse, maintenant, très longtemps après cette quasi-destruction d'une fillette.

Pourquoi à l'époque il y eut ce silence coupable ?

 

Jean-François Chalot


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