« Le Gros, la Vache et le Mainate » Tout simplement cultissime !

par Theothea.com
lundi 20 février 2012

S’il existait un Molière du spectacle culte, « Le gros, la vache et le mainate » emporterait, haut la main, le trophée, ainsi labellisé.

Toutefois, comme l’existence des Molières est elle-même, par les temps qui courent, en débat polémique parmi les bien-pensants de la chose culturelle, n’ajoutons pas davantage d’huile sur le feu des passions contrariées.

En revanche, le sous-titre d’ « Opérette barge » va comme un gant à cette dramaturgie vaudevillesque et ne lui sera disputée par personne et, en tout cas, par aucun des spectateurs qui ont eu la chance d’assister à cette débandade savamment orchestrée par l’immense Bernard Menez, depuis sa création en 2010 au Théâtre du Peuple (Bussang - Vosges).

Liés par le pacte du secret qu’il serait iconoclaste de trahir, c’est seulement avec la fougue du ressenti que les témoins de cet objet théâtral unique en son genre, pourraient en développer, de facto, le prosélytisme actif, fût-ce dans l’opportunité d’aficionados.

Au départ, il y a donc, un auteur-acteur-metteur-en-scène, Pierre Guillois, bien décidé à prendre les risques d’une création, assumant le choc des motivations et pulsions contradictoires, mais forcément constitutives du spectacle vivant.

Celles-ci, en messager de la parole à outrance, élaborent la médiation de deux tatas, tante Chose (Pierre Vial) et tante Schmurtz (Jean-Paul Muel) que leur créateur imagine à l’image de « Blues Sisters », version « Cage aux folles », bien convaincues que le délire serait « parole d’évangile » face à la trivialité de la condition humaine désirante autour du rejeton improbable (Olivier Martin-Salvan).

A partir de ces données basiques et structurées, il ne restait plus à l’auteur que d’être cohérent avec lui-même et d’en tirer les conséquences maléfiques à hauteur incantatoire d’un splendide désastre, manière « Zorba le grec ».

Tant que l’effet de surprise jouera à plein sur l’imaginaire du public éberlué, ce spectacle emportera la palme, toutes catégories confondues, de ce qu’il ne faudrait pas faire sur scène, et que précisément pour ces mêmes raisons incorrectes, il était indispensable et urgent de mettre en branle sur les planches de la fantasmagorie triomphante.

photos © David Siebert

LE GROS, LA VACHE ET LE MAINATE - **** Theothea.com -de Pierre Guillois -mise en scène : Bernard Menez - avec Pierre Guillois (ou Gregory Gerreboo), Olivier Martin-Salvan, Jean-Paul Muel, Luca Oldani, Pierre Vial & au piano, Laurian Daire ou Chris Cody - Théâtre du Rond-Point 

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