Le Médicis 2009 de Grasset : on demande un correcteur

par Lisa SION 2
jeudi 18 février 2010

A vous, agoravoxiens, qui cherchez à éditer la moelle de ce que vous déposez consciencieusement, régulièrement, gracieusement, sur ce site tous les jours, une adresse est née pour vous. Vous avez des kilomètres de pensées dans vos mémoires encore vives, toujours prêtes à se mesurer à la taille de ce que vous avez lu depuis des décennies sur ce papier si cher et si familier, vous avez encore le poids de l’épée qu’est devenue votre plume depuis que vous la soulevez à bout de doigts, vous avez encore espoir que vos lumières imprimées sur ces feuillets prêts à être publiés et enfermés dans vos placards, brillent un jour, vous avez largement le niveau pour regarder de haut ce qui suit :

p 23 : Avec cette impression de faire une chose qui n’est pas bon pour moi...

p 43 : Je crains qu’un événement si fort soit-il ne pourra jamais bousculer un homme dans ses habitudes.

P 43 : Je me demande quand a-t-il su qu’il ne retournerait plus jamais en Haïti et qu’a-t-il senti à ce moment là ?

P 85 : Je descends dans la rue pour un bain dans ce fleuve humain où plus d’un se noient chaque jour.

P 100 : Elle est enfermée dans sa chambre et refuse d’ouvrir à personne.

P 101 : C’est pas son genre de parler d’elle

P 134 : Quand est-ce que vous avez compris que l’enfer que nous venons d’évoquer n’est pas pour vous ?

P 176 : Le rire de ces beautés d’un soir dans la nuit parfumée permettront à ce jeune tigre en chasse de les repérer aisément.

P 192 ; C’est pas si facile que cela d’être au même endroit que son corps.

P 195 : On est montés dans ma chambre afin que je me change.

P 244 : Au bout de la route on a trouvé un petit hôtel tout bancal où c’était possible de souper.

P 245 : On s’est arrêtés à cette guinguette près de la mer.

P 257 : Juste avant d’atteindre... on s’est arrêtés à Miragoâne...

Ces perles ont été soigneusement extraites du nouveau tirage de novembre 2009 du Prix Médicis.

Toutes ces fautes grossières de style et d’orthographe sont le fait d’une machine, un correcteur automatique derrière lequel, personne n’est venu vérifier le travail imparfait et mécanique. Y a-t-il encore un lecteur correcteur derrière le tiroir caisse de ces institutions de haute renommée, ou sont-ce les fils de censeurs des chansons les plus célèbres aujourd’hui des, Brassens, Brel, Ferré, Fallet, qui ont pris le pouvoir chez ces éditeurs ayant pignon sur rue, de la Sorbonne.

Le vingt et unième siècle se devait, selon Malraux, d’être spirituel...ou ne pas être, d’après Shakespeare. Le doute n’est plus permis, ce siècle est parti sur les rails d’acier pour devenir machinal. C’est la machine qui prends le pouvoir sur l’humain, sur les esprits, sur le vivant, sur nos enfants.

Vous avez bien lu, vous qui avez déjà compris à quelle sauce vont nous manger les lois qui se programment en silence pour nous formater la culture de demain, sous couvert de lutte contre la pédophilie ou le téléchargement illégal. Ces futures lois en gestation qui vont permettre à une autorité privée de vous interdire de copier coller les informations qui circulent gratuitement sur le net, ainsi que les échanges courtois et non vénaux. Ces futures lois qui cherchent à limiter à l’officiel, déposé et reconnu par les institutions, soumises à la loi du grand marché, qui cherchent à lutter contre notre liberté en la surveillant jusque dans nos pensées, qui cherchent juste à savoir si vous êtes politiquement rentables, négociables, monnayables.

Ce moteur de recherche que nos pantins au gouvernement mettent au point dans la clandestinité, pour éliminer un à un tous les petits électrons libres, penseurs de cercles non hormonologués, défenseurs quotidiens de la liberté et de ses sœurs, ces valeurs sculptées dans la pierre des frontons de nos Mairies, veut, et nous piler, et nous piller en passant. Cette machine infernale consumériste, qui compte laminer sous son rouleau-compresseur à pâtisserie tous les valeureux esprits défendant, encore tous les jours, les vraies valeurs éclectiques, veut nous aplatir pour mieux nous faire avaler ses cool-œuvres lourdement soutenues par le lavage de cerveau quotidien publicitaire.

Si vous faites partie des ambitieux qui savent toujours placer la barre à la bonne hauteur, et sauter une corde à linge d’un élégant geste enroulé-posé-roulé-boulé-concentré-levé-salué...vous êtes attendu sur Lettropolis. Si vous placez la barre toujours trop haut et dans votre saut venez à chevaucher la corde élastique qui vous sciera les parties avant que vous vous éclatiez sur le tas de sable des enfants en trois tonneaux vous enroulant autour du linge qui était propre pour finir par recevoir les deux poteaux sur le coin de la figure, ne vous découragez pas, mais reprenez l’entrainement.

Si vous savez écraser un moustique sans fracasser le carreau, cueillir un fruit sans rompre la branche, jeter votre casquette au porte manteau de dos, descendre la rampe sans vous empaler dans la boule, si vous vous sentez encore capable de sabrer de votre plume la pomme posée sur la tête de votre pire ennemi sans le toucher, mais non sans le pétrifier définitivement de peur traumatique, si vous savez trouver l’aiguille dans la botte de foin sans y mettre le feu, mais juste du plus bel amour sensible et aimant. Si vous savez interpréter dans tous les tons les chansons les plus célèbre sans ne jamais toucher les premières cases du haut manche de votre guitare, alors Vous pouvez prendre le pouvoir sur cette formidable machine qu’est encore le net, et la soumettre à vos textes les plus dignes et universels...

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