Le nombre 23 tombe à plat
par Vilain petit canard
vendredi 16 mars 2007
Ah zut, ça commençait bien, pourtant ! Walter Sparrow (un descendant du Capitaine Jack Sparrow ?), modeste employé de la fourrière municipale, à la suite d’un concours de circonstances, se retrouve en possession d’un livre édité en ronéo à compte d’auteur, qui se trouve raconter une histoire qui... le fait penser à lui-même ! Il mène alors sa propre enquête...
Et ainsi pendant une heure et quart. Tiraillé entre l’histoire de Walter et l’histoire dans l’histoire, le spectateur oscille entre deux mondes. Un peu perdu, je commençais à trouver le film plutôt bien, quand patatras ! Joel Schumacher suit les directives de son lourd scénariste et entreprend d’expliquer et de conclure. Et là ça se gâte : on a droit à la psychologie hollywoodienne dans toute son horreur et sa nullité, avec même en prime le vieux truc archiconnu et tellement éculé qu’on y voit le fond du slip, de l’amnésie, que même en 5e, on n’osait plus le faire dans nos rédactions libres. Du coup, tout ressort : le montage et la photo résolument "clip", les couleurs bien trafiquées pour faire moderne... Le flop intégral.
Attention, je raconte la fin !
Mais le coup de grâce est à venir... Oh et puis zut, je raconte la fin, le film est trop mauvais. Le gentil Walter, non seulement découvre son amnésie, mais de plus il se rend compte qu’il a tué sa copine de l’époque pendant sa période de pétage de plombs, et en prime, qu’un innocent injustement accusé est en prison pour ce meurtre. Ni une, ni deux, en un seul plan, il décide (tenez-vous bien) d’aller se constituer prisonnier pour faire libérer le pauvre innocent. Et le film se termine sur un plan touchant du gentil Walter, avec femme et enfant, au parloir de la prison, et sa voix off nous explique que c’est bien d’être puni, mais qu’avec la conditionnelle, il sortira dans seulement dans quatre ans, ça sera vite passé. Moralité : pour Hollywood, si on est reconnu cliniquement fou, après un meurtre, il est évidemment plus juste d’aller en prison qu’à l’asile. Et on s’étonne que les USA aient le record mondial des pays développés en taux d’emprisonnement... D’ailleurs, comme le rappelle très justement la citation biblique de clôture, "vos péchés vous rattraperont toujours". A ce point de dégoulinure moralisante et hygiéniste, il n’y a plus qu’à se lever et partir, d’ailleurs, c’est la fin du film.
Dommage.