Le transsexualisme : La culture et la nature

par jack mandon
mercredi 3 mars 2010

J’habite seul avec maman...

Je suis un peu décorateur
Un peu styliste
Mais mon vrai métier c’est la nuit.
Que je l’exerce en travesti :
Je suis artiste...

A l’heure où nait un jour nouveau
Je rentre retrouver mon lot
De solitude
J’ôte mes cils et mes cheveux
Comme un pauvre clown malheureux
De lassitude
Je me couche mais ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie
Si dérisoires...

Nul n’a le droit en vérité
De me blâmer de me juger
Et je précise
Que c’est bien la nature qui
Est seule responsable si
Je suis un homme, oh !
Comme ils disent

Comme ils disent, par Charles Aznavour
 
Pardon au poète pour les raccourcis.

Il n’est pas meilleur humaniste que le chanteur troubadour qui s’abandonne à sa sensibilité intuitive, pour nous conter ici un des dilemmes majeurs qui empoisonne l’humanité. De tous les temps et par tous les temps les artistes ont chantés, mimés et joués la beauté et la complexité de la nature humaine. Sa fascination originelle et son charme premier se traduisent en un vocable, la "différence" sous le regard de l’autre. L’éclat et la grâce de son unicité.

Depuis toujours en miroir les falsificateurs législateurs, "scientifiques" et religieux ont dénaturés, salis, masqués , truqués la vérité subtile de l’amour. L’inconnu, l’interdit, l’inexplicable, l’apparente marginalité maquillée.

Les lois de la nature encore et toujours mystérieuses se jouent des lois humaines. Les sophistes et les sophismes tortueux torturent encore et toujours nos vaines consciences en partie refoulées.

Et le primate incongru à pallium hypertrophié jusqu’à l’extravagance...le Néolithique répond à l’appel de la vie dans l’insatiabilité que vous lui connaissez. Le faciès scrutant l’horizon avec cette épouvantable inutilité d’expliquer l’inexplicable en oubliant de vivre ses penchants les plus naturels. Dans une sensualité joyeuse, voir gaie, voire même gay, du côté de chez Swan ou même de Lesbos sous le regard saphique d’une prêtresse inspirée...afin que vive la myriade de ses jolies adoratrices lesbiennes.

Tout avait bien mal commencé sous l’inspiration ombrageuse du prophète Moïse dans son jardin d’Eden.

Quand les lois humaines deviennent des commandements...c’est le commencement d’un immense cahot, la naissance d’un grand mensonge universel.

De plus, à en croire le narrateur, c’était au début des temps. Le grand architecte très affairé avait créé les cieux et la terre.

La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et son esprit se mouvait au-dessus des eaux.

Les jours de la semaine s’égrainèrent dans une chronologie intelligente et verrouillée par un machisme prophétique génésiaque.

Vous trouverez les détails de l’oeuvre dans les premières lignes de la Genèse sous l’impulsion et la responsabilité mosaïques.

" L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant...

Ce fut la genèse, quant à la forme et quant au fond l’émergence d’une longue histoire manichéenne.

Les religions, principalement monothéistes, profondément "machistes", s’emparèrent du concept pour rivaliser de mensonge, de cruauté mais surtout de peur à l’idée que le masculin pourrait se tinter de féminité et le féminin de virilité. Et pourtant...

"La catégorisation de la transsexualité comme une maladie mentale est parfois le fait des sociétés patriarcales, qui font des hommes et des femmes deux « classes » totalement séparées, dans un barbarisme binaire implacable. Les hommes ne seront jamais des ordinateurs.

Ce sont ces mêmes sociétés qui font tout pour nier et faire disparaître les personnes intersexuées. Les personnes qui ont le plus ardemment défendu cette catégorisation se sont justement appuyées sur des théories fondamentalement patriarcales, comme une certaine lecture des premiers courants de la psychanalyse ou les travaux béhavioristes de John Money, dont il est d’ailleurs maintenant prouvé qu’ils sont des faux[4],[5],[6].

Dans l’Histoire, toutes les sociétés n’ont pas réagi de la même manière. Un certain nombre de groupes, dont les Indiens d’Amérique du Nord, ont des sociétés avec trois ou même quatre genres qui leur permettent, entre autres, d’intégrer les personnes homosexuelles, transgenres et transsexuelles (Réf nécessaire).

D’autre part, des formes primitives d’opération de réattribution de sexe ont été pratiquées depuis l’Antiquité. Des groupes comme les Hijra du sous-continent Indien continuent à les pratiquer."

La nature et son observation nous enseigne une autre dimension de la vie et de l’amour.
Les amérindiens portent un autre témoignage sur l’identité de genre entre féminin et masculin.
Il semblerait même que les valeurs humaines issues de la nature, soient plus nuancées, tolérantes et sages en regard de l’amour et de l’identité animale et humaine.
La civilisation judéo-chrétienne et sa vision patriarcale dominatrice a tenté de réduire et d’anéantir les civilisations anciennes qui déifiaient la nature. ( certes avec leurs erreurs )
Maintenant les hommes de culture occidentale assistent, angoissés et prostrés à des réveils naturels qui se jouent bien de leurs prétentions et de leur arrogance. Infantiles, ils s’en prennent à Dieu ou à l’état.
Que savons nous de l’histoire de la terre et de sa course folle dans l’univers inconnu. Nous observons dans un même temps l’échec de tous nos systèmes de gestion et d’organisation. Nous faisons le choix de limiter notre vision du monde pour continuer à rêver béatement. Que savons nous de l’homme ? Notre ignorance nous incline à la classification qui banalise, limite et rassure.
A l’aube de notre vie intra-utérine, la mater matricielle sélectionne les premières cellules. Alea jacta est, le sort en est jeté et nous voici soumis aux plus subtiles alchimies transformatrices.Dans une savante métamorphose nous traversons en accéléré toutes les étapes de l’évolution.

Nous sommes successivement une cellule, un invertébré, un poisson, un mammifère, un humain...
Plus tard, dans les grands séismes psychiques, nous serons assaillis de l’intérieur, dans les transports oniriques, mais aussi au quotidien en pleine conscience, par la présence de l’autre au fond de nous. Souvenez vous de votre adolescence, de ses métamorphoses dantesques, de ses souffrances et de sa solitude.
Le temps n’est pas éloigné, où nous persécutions la différence homosexuelle, transsexuelle et autres transfigurations, comme des inquisiteurs post-médiévaux. Le temps n’est pas si loin.
Et pourtant " La rose demeure en son essence, nous n’attachons que les noms en leur nudité." La laideur et l’ignominie naissent de l’interprétation qu’en font les hommes qui condamnent, détruisent ou refoulent ce qui dépasse leur entendement. L’amour et son immense attraction. Les femmes s’y complaisent et s’y épanouissent, les hommes restent méfiants,dubitatifs, quelquefois destructeurs. Cela explique en partie l’immense difficulté du partage amoureux et amical entre les êtres.
Les formes d’expression de l’amour prospèrent à l’infini et le texte fondateur est moins scélérat que les hommes "doctes," religieux ou scientifiques qui perpétuent encore aujourd’hui l’infamie et le déni jusqu’au crime.
Seules les femmes de pouvoir et les poètes, libres de coeur et d’esprit, impulsent une vision humaniste évolutive au monde secret de l’intime et de l’amour...le coeur de la vie.


Face à la déferlante de la littérature médicale, qui présente presque toujours unanimement la transsexualité comme une défense psychologique ou une psychose, et dont les auteurs se confortent mutuellement dans leurs certitudes réciproques, le transsexuel, doit, s’il veut pouvoir survivre, faire des concessions à ces même médecins. Pour éviter de se faire passer pour plus malade qu’il ne le sont. il doit par exemple admettre qu’il est peut-être malade, même s’il ne comprend pas pourquoi il n’arrive jamais à résoudre son problème malgré ses efforts, même s’il sent que son sentiment est pur et qu’il n’y voit pourtant aucune pathologie particulière dans ce sentiment. Il accepte de vivre dans le déséquilibre, pour se conforme à l’usage, aux règles sociales (pour éviter tout ce qui paraîtrait transgression envers elles), même s’il sent qu’il se sentirait mieux (et plus équilibré) s’il allait dans le sens de son sentiment. Il existe souvent une discrimination médicale envers les transsexuels.

Le transsexuel se sent souvent comme un récipient brisé ou inachevé.
Il ne se sent jamais libre de ses faits et gestes, libre d’être tel qu’il se sent être en lui même, en raison de l’atmosphère actuelle de la société, surtout en France. Sa vie est le plus souvent cachée et dissimulée, presque semblable à celle que vivaient les intellectuels au moyen age.

Quand les prêtres, les pasteurs, les rabbins, les mohlas et autres psychiatres rivalisent de dogmatisme et de préjugés sur la vie et l’amour, le monde n’est pas loin de son terme.

Bibliographie
 :

 

[1] "Les travestis", Dossier du Crapouillot, 1986.
http://yetix.net/free/pps/Minou_ou1.pps

Lire l'article complet, et les commentaires