Les centres éducatifs fermés

par CHALOT
vendredi 19 août 2011

C'est à la vogue...Tout le monde en parle ou presque.

Il suffit qu'une bande de jeunes délinquants défraie la chronique pour qu'un député

vante les mérites des centres fermés.

L'ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs n'a pas complètement volé en éclats, des associations comme DEI France et les mouvements enfance jeunesse veillent à éviter qu'on en revienne aux bagnes d'enfants, quelque peu toilettés....

Oui les délinquants doivent être punis mais la justice des mineurs a été fondée pour que la réponse

ne soit pas seulement répressive et qu'elle tienne compte de l'âge des auteurs des délits !

Il ne faut pas non plus confondre, celui ou celle qui a commis un acte violent avec celui ou celle qui est totalement ou partiellement déstructuré.

Le roman de Gayle Forman, journaliste américaine tombe à pic.

« Les cœurs fêlés »

roman de Gayle Forman

Oh ! Editions

220 pages

mars 2011

 

Peut-on se sortir de l'enfermement ?

Quand son père la conduit par « surprise » au centre éducatif fermé de Red Rock, la jeune Brit est désemparée....Pourquoi l'a t-on placée ici ?

Serait -elle folle aux yeux de son père parce qu'elle est punk et différente ?

A t-il peur qu'elle devienne schizophrène comme sa mère ?

En attendant elle est là dans un vrai milieu carcéral dit éducatif où la réalité dépasse la fiction.

On se croirait au 19 ème siècle dans les bagnes pour enfants sauf qu'aujourd'hui les violences physiques ont laissé place aux violences psychologiques.

Cette « école » bien spéciale est là pour briser celles et ceux qui sont différents, les révoltés, les homos...les fugueuses.

Les trois premiers mois de ce « séjour » sont pris en charge par l'assurance santé et si les parents n'ont pas le moyen de payer, leur fille a droit à une guérison miraculeuse !?

Ce que Red Rock veut , c'est que Brit se transforme « en une espèce d'automate obéissant, qui ne s'opposerait jamais à sa belle mère, approuverait tout ce que dit son père, et ne ferait jamais rien de « rebelle », du genre se tendre les cheveux et jouer dans un groupe ».

Rien n'est joué...La solidarité entre les quelques filles qui résistent au système implacable est peut être une planche de salut....

L'histoire est une fiction, certes mais les centres de redressement existent .

Des garçons et des filles sont parfois conduits de force dans des institutions comme celle décrite par l'auteure. Parfois ce sont les parents qui pensent bien faire et parfois c'est la société elle même, c'est à dire ses juges qui décident pour la famille.

Les équipes qui interviennent dans ces centres sont trop souvent là pour punir et mater les élèves et non pour les aider à se reconstruire...

Naturellement, d'autres entités réellement éducatives existent, elles ont une autre finalité.

Jean-François Chalot


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