Les géants éphémères de Paul Bloas

par Voris : compte fermé
mardi 20 mai 2008

Les œuvres picturales monumentales de Paul Bloas n’entrent nulle part. Pas même dans une bibliothèque (comme l’atteste son livre "Le Manteau de papier" au format atypique). Les Brestois connaissent bien cet artiste dont les personnages aux silhouettes immenses tapissent les murs de la ville. Du 19 avril au 15 juillet, il expose au vieux phare de Penmarc’h (Finistère Sud) une cinquantaine de travaux, pour la plupart des études préparatoires à ses peintures in situ (1986-2008).

On peut cliquer sur ce lien pour accéder au site de l’artiste (Lien vers le site de Paul Bloas) pour découvrir ses œuvres en format mini. Mais le mieux est de se rendre sur les lieux de création de l’artiste. Toutefois, jusqu’au 15 juillet, chacun peut se faire une idée assez réelle de ses œuvres, surtout à venir, dont les maquettes sont exposées au vieux phare de Penmarc’h (29). Un catalogue est édité à cette occasion.

On peut voir et entendre l’artiste qui s’exprime sur cette manifestation sur cette Vidéo reportage du journal Le Télégramme.

Paul Bloas recouvre les murs du monde de ses fresques : Brest d’abord, sa cité d’adoption qu’il redécore depuis une vingtaine d’années. Berlin aussi, Tulle, Belgrade, Budapest, Bilbao, Beyrouth, Barcelone, Paris, Bordeaux, Calvi, Toulouse, Madagascar (terre de son enfance)...

Les lieux clos ne l’effraient pas. Fin des années 80, il peignait dans l’enceinte du vieux fort de Berthaume, endroit battu par les eaux dont l’accès était alors interdit et où l’on se rendait au péril de sa vie (voir photos en suivant le lien). Début des années 90, l’artiste s’est enfermé seul plusieurs semaines dans l’ancienne prison de la ville de Brest pour y coller ses œuvres.




Prison de Pontaniou : œuvre de Paul Bloas
Crédit photo
http://www.erwan-corre.com/brest/Brest.html

L’origine du travail de Paul Bloas sur les grands personnages, c’est Berlin, sa "ville fétiche". Dès lors, on comprend mieux l’inspiration que lui suggère Brest, cette ville presque entièrement détruite lors les bombardements de 1945. Comme le raconte le Wiki local de Brest, les bombardements anglais débutèrent presque immédiatement après l’arrivée de l’occupant. Et c’est dans la nuit du 1er au 2 juillet 1941 qu’une bombe anglaise de forte puissance détruisit la prison, provoquant la mort de sept personnes, dont quatre Allemands. Sans doute une cible ratée.

Les personnages de Paul Bloas sont comme des fantômes géants qui hantent les murs de la ville comme pour rappeler au passant que ces murs sont aussi éphémères. Le drame oppressant semble guider le peintre dans ses travaux comme à Beyrouth. Liverpool est une ville sur laquelle il a aussi jeté son dévolu...

Paul Bloas est également en relation avec le monde du rock. Il a réalisé notamment la pochette du CD de Christophe Miossec L’Etreinte et le groupe Noir Désir a composé la musique de son DVD Mada, debout, de terre et d’eau.

Pour aller plus loin : Une interview de Paul Bloas "transpirateur de murs".

"Je crois que dans toutes les villes les gens, surtout les jeunes, ont besoin de trouver des poumons, des havres de liberté où la loi ne rentre pas." (Paul Bloas)



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