« Les Joyeuses Commères de Windsor » en Backstage

par Theothea.com
mardi 12 janvier 2010

Lors de la générale, début décembre, des Joyeuses Commères, la mise en scène d’Andrés Lima a ravi les mirettes « bon public » de ceux qui apprécient les spectacles foisonnant de bons mots à multiple sens, d’ingéniosité facétieuse et surtout de folie orchestrée par la baguette magique d’un démiurge régnant sur une équipe de comédiens, tous plus doués les uns que les autres, à savoir ceux de la Comédie Française.

Aussi, qu’il est affligeant d’apprendre, a posteriori, que, concomitamment à cet esprit de fête, des coups fourrés se tramaient en coulisses de la vénérable Maison sans qu’il soit possible, même un mois plus tard, d’en connaître la véritable raison, autre que celle de l’adage : « Ôte-toi de là que je m’y mette ».

En effet, sous le couvert de la tradition institutionnelle, venait d’être prononcée la sentence d’exclusion de la troupe, concernant la doyenne récemment sexagénaire qui, entre autres, signait, au cours de cette saison 09-10, une création d’anthologie autour de « L’Avare ».

En outre, le soir même de ce verdict, Catherine Hiegel, puisqu’il s’agit d’elle, montait sur les planches pour assurer, coûte que coûte, son rôle de « commère » qu’elle sait rendre, pour la bonne cause, stupide à souhait.

Assurément, à Windsor ou ailleurs, la bêtise n’a pas de limites quand les intérêts particuliers obscurcissent l’entendement et ce serait, donc, lâcheté critique que de ne pas blâmer l’une en fustigeant les autres, lorsqu’il ne s’agirait plus de parodier et d’en rire avec Shakespeare ou Molière.

Convenons, qu’au profit de l’indépendance artistique, il soit pragmatique de faire perdurer un système gestionnaire reposant, exclusivement, sur les membres du comité représentatif de la troupe de la Comédie Française ; cependant, il serait peut être aussi « convenable » de ne pas prendre le public des abonnés ou non, en otage de décisions, spontanément, incompréhensibles.

Ainsi, comment admirer la créativité de metteurs en scène, l’interprétation de comédiens, l’originalité d’auteurs, si le travail artistique de l’ensemble de ces professionnels peut être remis en cause, de manière aléatoire, par des censures implicites venant de leurs propres rangs ?

Certes, au couperet du contrat non renouvelé, existe une échappatoire sous le nom de « Sociétaire honoraire » ; en l’occurrence, Catherine Hiegel a accepté ce nouveau statut, afin de terminer deux projets en cours mais, la comédienne ne s’y trompe pas :

En pratique, elle ne fait, désormais, plus partie intégrante de la de la Comédie Française, après quarante ans de services dévoués.

Alors, oui, les Commères sont très joyeuses à Windsor et le public s’avère friand de ces réalisations de qualité, qui, tel « L’Avare » font l’honneur et la réputation d’une troupe qui, ne l’oublions jamais, appartient à une identité française « bien comprise » de tous.

photo © Cosimo Mirco Magliocca 

LES JOYEUSES COMMERES DE WINDSOR - *** Theothea.com - de William Shakespeare - mise en scène : Andrés Lima - avec C. Hiegel, C. Sauval, T. Hancisse, A. Seweryn, c. Brune, B. Raffaelli, C. Blanc, A. Pavloff, C. Samie, P. Vial, C. Cloarec, B. Sangaré, L. Corbery, P-L. Calixte, S. Bagdassarian, B. Jungers, C. Hecq, G. Scalliet, C. Blouet & G. Roguez - Comédie Française


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