« Mademoiselle » de Park Chan-wook. On est proche de la perfection

par fatizo
vendredi 4 novembre 2016

L'histoire :

Adaptée du livre de Sarah Waters, "Du bout des doigts", dont l'action se situe dans l'Angleterre victorienne, le réalisateur Park Chan-Wook a transposé l'action dans la Corée des années 1930, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

Le scénario est complexe et peut perturber le spectateur avec cette narration en 3 parties suivant le regard de la servante et celui de "Mademoiselle".

Mais comment ne pas se laisser porter par ce drame romanesque qui allie à la perfection de nombreux styles, du thriller à l'érotisme, tout cela dans des décors et des images absolument sublimes.

"Mademoiselle" bouleverse les sens du spectateur par son esthétisme, son érotisme et son exotisme. C'est un véritable choc émotionnel à tout point de vue.

Après avoir visionné ce film je ne savais plus si je sortais d'une salle de cinéma ou bien si je venais de me réveiller après avoir fait un rêve des plus troublants. 

"Dans le film, tout le monde ment à tout le monde et personne n'est ce qu'il parait" nous dit le réalisateur.

Qualifié de "pervers cultivé" dans son pays après la sortie de ce film, Park Chan-wook a déclaré : "On peut trouver plusieurs interprétations à ce mot de "pervers". Mais moi j’ai envie de le défendre. Parce que pour moi être pervers, c’est montrer la face obscure de l’humanité. Se confronter à cette part d’ombre, et s’interroger soi-même par rapport à ça. Dans ce sens, j’estime que c’est un honneur d’être traité de pervers."

Et puis soyons honnête, et moins hypocrite que ceux qui s'en prennent au cinéaste coréen, qui d'entre nous n'a pas cette part d'ombre inavouable, ces fantasmes les plus sombres qui font de nous des êtres pas toujours aussi sages que l'image que nous renvoyons ? 

Je ne sais pas combien de films j'ai pu voir dans ma vie, des centaines, probablement des milliers, de quoi se dire que l'on ne risque plus d'être surpris, d'être envahi pas des émotions rarement rencontrées devant un grand écran.

Park Chan-wook vient de réussir cet exploit grâce à "Mademoiselle", une véritable oeuvre d'art qui dépasse le seul monde du cinéma.


Lire l'article complet, et les commentaires