« Même pas vrai ! » mais si au Théâtre Saint-Georges !
par Theothea.com
lundi 24 février 2014
« Casse la gueule à la recré… même pas vrai ! »
- MÊME PAS VRAI
- visuel affiche
De Souchon à Poiret & Blanc, il pourrait y avoir continuité dans l’esprit potache, à ceci près que de la chanson aux planches, il y aurait comme un léger décalage « adulescent » passant de la gaminerie en forme de ritournelle à la psychopathie familiale du genre « tuyau de poêle ».
Bref, les deux jeunes auteurs ont misé gros sur le mauvais esprit qui soude ensemble les aficionados de la réalité reconstruite au diapason du caprice, en les opposant précisément au dénominateur commun du mensonge généralisé, telle une prolifération cancéreuse élevée au rang vertigineux de péché mignon collectif.
Ainsi « même pas vrai » serait-il devenu la devise ou le sésame des affinités adhésives au non-dit permettant d’embellir ou de trafiquer sans cesse l’instant présent, tout en remettant aux calendes grecques le soupçon de vérité qui remettrait chacun à sa place dans le groupe.
Toutefois devant un tel charivari des états d’âme, se distingue forcément celui d’entre eux qui met tout le monde au pas, choisi en stratégie de défense à toutes les attaques les plus pernicieuses :
Il s’agit donc ici de celui de Mathilde (Raphaëline Goupilleau) qui, non contente d’un statu quo familial perçu comme potentiellement destructeur du sentiment affectif, a peu à peu entraîné tout son monde, du fils au mari en passant par les amis proches, à ne jamais se satisfaire d’une apparence de bien-être au profit d’un véritable exutoire d’ignominies latentes résidant en chacun d’entre eux… mais à faire imploser de toute urgence.
Face à ce comportement déviant de La « Mater Familias », chacun se situera au plus près de sa propre personnalité et de ses intérêts en jeu, car de toutes évidences, nul n’est effectivement irréprochable en matière de travestissement.
En pratique, cette mise en scène en subtilités déjantées par Jean-Luc Révol débute comme une pièce de boulevard et pourrait, à ce titre, faire craindre le pire à un spectateur non prévenu d’une transgression du « genre » … programmé au-delà du premier tiers temps du jeu de rôles ainsi mis en place sous regard d’abord circonspect puis absolument ravi.
Sur scène, ils sont six à la manœuvre de ce naufrage sublimé en concours Lépine du meilleur empêcheur de tourner en rond. Tous sont au top dans un agencement de profils complémentaires à l’échelle d’une « Folleville » à transcender en Comédie à part entière.
MÊME PAS VRAI - ***. Theothea.com - de Nicolas Poiret & Sébastien Blanc - mise en scène Jean-Luc Revol - avec Anne Bouvier, Bruno Madinier, Christophe Guybet, Raphaëline Goupilleau, Thomas Maurion & Valérie Zaccomer - Théâtre Saint-Georges