Milk shake ou le choc d’une énergie vitale
par Robert Branche
vendredi 13 mars 2009
Harvey Milk, un film que l’on peut regarder au passé ou comme une invitation à se lever…
Au moment où un souffle de pessimisme se répand un peu partout - et singulièrement en France -, il est bon de recevoir un peu d’air frais dans la figure.
C’est ce que j’ai ressenti en regardant Harvey Milk, le dernier film de Gus Van Sant.
Certes le film se termine par la mort du héros, ce politicien gay dont on suit le parcours depuis une rencontre fortuite dans le métro new-yorkais jusqu’à la quasi-prise de pouvoir dans la mairie de San Francisco.
Mais, même alors, c’est un nouveau souffle qui se lève, cristallisé dans une parade lumineuse au travers de San Francisco.
Et avant, quel énergie positive, quelle joie de vivre, quel sens de l’humain !
Nous voilà aux côtés pendant 180 mn d’hommes et de femmes – surtout des hommes ! –, qui ne s’avouent jamais vaincus, refusent la violence sans avoir peur du rapport de force, s’interdisent toute compromission.
C’est enfin un film qui présente avec délicatesse, sensibilité et charme la vie d’un homosexuel, sans exhibition et sans masque.
Dire que Sean Penn est convaincant, émouvant et juste, est en-dessous de sa composition : il est Harvey Milk.
On peut sortir de ce film en ayant simplement passé un bon moment.
On peut aussi se sentir secoué par ce film : Milk shake en quelque sorte !
J’ai entendu dernièrement Vincent Lindon dire à propos du film Welcome que, depuis, il n’envisageait plus sa vie pareille et qu’il se sentait tenu de poursuivre d’une façon ou d’une autre un engagement aux côtés de ces migrants. Cet excellent film est en effet un témoignage poignant des drames quotidiens vécus à Calais.
Et bien après des films comme Harvey Milk ou Welcome, c’est un peu la même chose : n’est-il pas temps que nous nous levions pour faire quelque chose ?