« Molières 2019 » Dernière Cérémonie en « différé » aux Folies Bergère ?
par Theothea.com
jeudi 25 juillet 2019
Sous la présence prestigieuse et honorifique de Michel Bouquet, la 31ème cérémonie des Molières fut très agréablement animée par Alex Vizorek qui, avec tact, aura su concilier l’ensemble des impératifs liés à cet exercice dédié où il faut tout à la fois tenir le timing, être dans l’empathie distanciée et surtout se révéler drôle et impertinent sans ostentation.
La présidence opportune d’Emmanuelle Devos aura contribué au ton malicieusement classieux inhérent à l’image de marque qu’implique cette remise de récompenses au demeurant fort prisées des professionnels quelles que soient, par ailleurs, leurs réserves traditionnellement exprimées.
Jean-Marc Dumontet qui lui, depuis six années, en reste le démiurge salvateur, se démultipliait dans le hall des Folies Bergère, les coulisses et la salle, à la fois partie prenante et spectateur attentif, bref il faisait le job de leader en relations publiques représentant à lui seul l’Association éponyme.
Au-delà de l'évènement, celui-ci confirmera paradoxalement au vu d’une audience tv en baisse fort sensible pour cette présente édition, qu’enfin en 2020, la retransmission aurait lieu de nouveau "en direct" et par conséquent "en prime time".
Belle perspective qui, à coup sûr, rendra tout son lustre à cette cérémonie qui, il y a quelques années, était considérée comme la plus chaleureuse de ses homologues, Césars, Victoires de la musique, Sept d’or etc…
Alors « Jamais deux sans trois », paraît-il ! Blanche Gardin y empocherait-elle donc, en 2020 pour la troisième fois successive, Le Molière de l’humour ? Les paris d’en sourire sont ouverts...
En tout cas, si en 2019, le vainqueur "multiples catégories" est incontestablement Bruno Solès et sa fameuse « Machine de Turing » remportant quatre statuettes pour initialement 4 nominations, il est fort probable que leur sacre ait pu être ressenti comme une « machine infernale » au regard des 7 nominations du « Canard à l’orange » de Nicolas Briançon n’ayant réussi à se distinguer que pour le Molière du second rôle masculin attribué à François Vincentelli ainsi également que des 5 restées sans suite gagnante pour « Kean » à l'instar des 4 pour « Les Idoles ».
Sans concevoir qu’il puisse y avoir du lobbying notamment entre les deux tours des votes, on est toujours en droit de penser que certaines productions doivent avoir davantage de talents que leurs confrères pour exercer leur « faire savoir », ce qui, bien entendu, ne retire rien à leur compétence pour promouvoir le « savoir-faire artistique ».
A contrario, celle qui, sans relais démultiplicateur, tire à merveille ses deux épingles d’un jeu implicitement diplomatique, c’est Mathilda May reconvertie auteure et metteure en scène de son surprenant « Banquet » sur les traces de Chaplin, Keaton, Tati et les autres qui ont su s’emparer du « muet » à l'époque où il était prescrit alors donc qu’actuellement ce théâtre du borborygme ferait école en retour d’un certain style conceptuel signé « May », à la fois formel, instinctif et à part entière.
Mathilda est appelée prochainement à d’autres réalisations, à sa manière expressionniste qui, indubitablement, vont faire fureur et provoquer la convoitise.
Au rang des étrangetés, nous relèverons quand même quelques incongruités à couronner « Chance ! » d’un Molière musical au bout de 17 années triomphales après maintes reprises et tournées alors qu’une année d’exploitation française de « Chicago » en grande qualité de réalisation et sans aucun tape à l’œil & l’oreille si ce n’est le talent de ses interprètes, se solde ainsi par une seule nomination sans trophée tangible !
Pourquoi donc avoir attendu tant de temps pour reconnaître la pertinence du spectacle d’Hervé Devolder depuis si longtemps en piste et, par ricochet, empêcher une « grosse production » d’accéder au Graal au moment où celle-ci atteint sa véritable légitimité artistique ?
Cette question relève sans doute d'une problématique organisationnelle que, bien entendu, le collège des votants ne saurait résoudre de lui-même !
Au demeurant, cette soirée des Molières 2019 aux Folies Bergère fut fort sympathique et particulièrement distrayante, voire même plaisamment « border line » à plusieurs reprises.
Un critère ne trompe point ; il est possible de visionner celle-ci in extenso à plusieurs reprises et d’y prendre, à chaque fois, un réel et « malin » plaisir retrouvé.
photos © Theothea.com
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