Mouvements de Couleurs - Frédéric Bargeon

par Christopher Montlouis-Gabriel
mercredi 22 août 2012

Être sensible et instable, Frédéric Bargeon est un artiste altruiste et autodidacte. Son travail est organique et crée une relation intimiste avec la matière. Il évoque sans réserve un lâcher prise sur son œuvre sensorielle dans laquelle se crée une symbiose entre sa main et le support. L’œuvre de l’artiste s’inscrit dans une volonté de transgression et d’émancipation des codes élitistes modernes en explorant divers supports : la toile avec châssis, la toile sans châssis et plus récemment le bois, un rappel à Jean-Michel Basquiat, mentor de l’homme.

Les couleurs sont expressives, sanguines, elles évoquent l’Afrique zoulou, la Terre, l’épicentre de la Naissance des Cultures, l’enchevêtrement d’univers et d’émotions. Le tout provoque une composition explosive.

Les mouvements sont vibratoires et mettent en valeur une multitude de ressentis, les élans transversaux et circulaires créés une atmosphère obsessionnelle de perfection infinie. On est rassuré par ces mouvements obliques mettant en évidence le dynamisme prépondérant en chaque tableau.

Une violence réconfortante de par la convergence des lignes de forces et lignes brisées repousse l’Homme dans ses retranchements sans angoisse, sans peur d’apprendre de lui-même et de ses semblables.

Frédéric Bargeon met en évidence une violence agréable sur le Monde, sur des ressentis enfouis, sur un environnement empreint de doute, de pensées discordantes. Chacune des œuvres, nous invite au voyage, nous transporte d’un continent à un autre en nous offrant son lot d’instabilité mesurée enracinée, en ce que nous sommes.

Dans sa globalité, Frédéric Bargeon arrive à créer un monde dans lequel les couleurs, les matières, les ethnies, les formes cohabitent sans jeu de domination.

En chaque œuvre, s’installe une chronologie relatant des faits marquant de l’Histoire de l’Humanité et de l’Art : « Le Cri » de Edvard Munch, « Déjeuner sur Herbe », des pictogrammes asiatiques. Le morcellement du bonheur crée de toute pièce (seule valeur actuelle du bonheur) dans un monde en quête identitaire, la découverte des éléments : le feu, l’air, le vent et la terre qui prennent possession de l’Homme.

Malgré les aspects mouvant des époques et des éléments, l’artiste offre des travaux déséquilibrés stables, insolents et assumés marqués par son code génétiques : sa main.

Christopher MONTLOUIS-GABRIEL


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