« Mur » mūr de la tendre guerre Calfan - Rufus

par Theothea.com
vendredi 22 novembre 2013

De l’autre côté du mur pourrait fort bien se refléter le miroir négatif de sa propre vie à l’image du recto-verso de la médaille !

Quand ainsi, côté cour, trône un bougon ex-colonel de la marine et que, côté jardin, une institutrice à la retraite pianote, à longueur de journée « La lettre à Elise » alors qu’elle ne maîtrise point les touches du clavier, les conditions du conflit sont réunies en conclave ouvert pour signifier le début des hostilités !

Des coups de poing rageurs dans la cloison mitoyenne à l’échange d’insultes masquées par lettres interposées, plébiscitant à rebours la gardienne de l’immeuble en arbitre des réputations respectives, c’est la paix des braves déguisée en cheval de Troie qui va devoir s’immiscer entre les deux sexes seniors, lestés de déficit relationnel.

Cependant comme le mur pourrait faire résistance plus durable que le reste de leurs deux vies même cumulées, il serait bon de faire bouger les lignes de frontière, voire de déplacer la démarcation de quelques encablures symboliques.

Le déplacement d’échelle ainsi réalisé en surface corrigée contraindra les deux protagonistes à régler leurs comptes de façon terre à terre mais surtout yeux dans les yeux.

C’est ainsi que s’élève au Petit Théâtre de Paris l’imaginaire poétique d’Amanda Sthers sous l’impulsion des forces telluriques de l’agacement réciproque mais ô combien partagé !

Rufus s’y donne tellement à cœur joie dans sa composition d’autoritarisme surréaliste que Nicole Calfan semble se métamorphoser en jeune femme amourachée par la passion naissante !

Et c’est donc Anne Bourgeois qui leur insuffle à tous deux, ce surcroît d’émotion indicible au diapason du murmure de la tendre guerre.

photos © Céline Nieszawer

MUR - **** Theothea.com - de Amanda Sthers - mise en scène Anne Bourgeois - avec Nicole Calfan & Rufus - Petit Théâtre de Paris

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