« On ne se mentira jamais ! » Fanny Cottençon & Jean-Luc Moreau

par Theothea.com
jeudi 26 février 2015

Ici, plus que jamais, il est nécessaire de déflorer le moins possible le sujet de cette comédie tant elle est menée comme une enquête policière avec des étapes et rebondissements faisant tanguer le spectateur d’un point de vue à l’autre alors même que « lui » et « elle », en couple depuis 25 ans, naviguaient jusque là… sur un long fleuve tranquille.

ON NE SE MENTIRA JAMAIS
photo © LOT

Un simple accrochage automobile et voilà que d’un nom de famille à une association avec celui d’une voisine, la machine à douter se met en route, d’abord presque comme un jeu ou une chamaillerie jusqu’à peu à peu empoisonner l’existence de chacun des deux.

En effet, Serge et Marianne s’aimaient d’amour tendre et pas l’ombre d’une jalousie n’aurait pu se glisser au sein de leur complicité mais, si tout d’un coup, au détour d’une phrase anodine « Je t’ai alors rencontrée et d’emblée c’était fini ! » voilà que l’intuition féminine s’éveille subitement face à ce qu’elle semblerait découvrir comme un signe apparent de mauvaise foi.

Par la suite, ce ne seront plus qu’avancées, reculs, apaisements, escalades et inquiétudes des deux protagonistes entraînant empathie, irritation, solidarité et perplexité du public face à cette lutte vice versa du féminin au masculin sans que jamais une conviction avérée puisse établir un schéma simple des responsabilités successives à moins que lors d’une ultime parole anodine …

Avec le texte d’Eric Assous à la bouche, Jean-Luc Moreau se régale, tout en se délectant comme un poisson dans l’eau pendant que Fanny Cottençon capte à la fois le regard nonchalant de son partenaire tout en scrutant l’œil toujours vigilant de ce metteur en scène virevoltant autour d’elle.

Ainsi, en une très belle performance d’amitié démonstrative, elle et lui s’y construisent cette histoire d’amour où il semblerait qu’une vérité pourrait toujours en cacher une autre, sans vraiment savoir si le partenaire est apte ou en mesure d’évaluer l’une plus que l’autre.

photo © LOT 

ON NE SE MENTIRA JAMAIS - ***. Theothea.com - de Eric Assous - mise en scène Jean-Luc Moreau - avec Fanny Cottençon & Jean-Luc Moreau - Théâtre La Bruyère


Lire l'article complet, et les commentaires