Oł sont « Nos Femmes » se tourmentent en choeur Auteuil & Berry ?
par Theothea.com
lundi 7 octobre 2013
Ce soir-là, jauge du Théâtre de Paris remplie au maxi de ses belles soirées prometteuses, Richard Berry & Daniel Auteuil étaient attendus de pied ferme avec, en musique de fond, ce bon vieux rock & roll qui sait, mine de rien, mettre en appétit la salle.
Haut les cœurs donc pour affronter ce duo de baby-boomers au sommet de leur Art, enfin réunis sur les planches pour le meilleur d’Eric Assous !
Si, au Boulevard, il est de bon ton de mettre l’adultère dans le placard, pourquoi ne pas y substituer, en l’occurrence, un cadavre qu’il sera plus aisé de maintenir à distance respectable, celle qui consiste à toujours en parler mais à ne jamais le montrer ?
Et tant qu’à faire, malgré que le titre leur fasse éloge, le choeur des femmes devrait, aussi, resté hors champ, de telle façon que les trois mecs, en valse hésitation, puissent conjurer de tout leur saoul, le temps d’une nuit, les vieux démons qui les hantent jusqu’au plus profond d’une amitié mise à rude épreuve… afin de réussir à refaire leur monde à eux.
C’est, en effet, tout le logiciel de leur affection indéfectible qui sera, ici, mis en question, à l’aune d’une vérité morbide pouvant, néanmoins, s’avérer davantage virtuelle que factuelle !
Le troisième pote, l’empêcheur de tourner en rond avec les cartes du Tendre, c’est donc Didier Flamand dont le rôle commence d’abord par savoir se faire attendre suffisamment pour en suite se métamorphoser en personnage tellement encombrant qu’il ferait mieux d’aller se coucher… abruti, délibérément et pour cause par les deux autres… de somnifères.
Richard & Daniel disposeront alors, à juste titre, d’un véritable Boulevard, sans doute le bien nommé, où ils pourront à loisir effectuer de savoureux, voire hilarants, numéros d’acteurs, en pleine force de leur âge artistique, où rien de ce qui participe aux émotions intimes, dans la sphère de la Passion, ne sera occulté jusqu’à atteindre ce point de non retour où l’amour filial sera, lui-même, ébranlé au cœur de son éthique.
Comment, alors, ne pas apprécier le surgissement de colères terribles provenant du tréfonds de l’âme paternelle, blessée en sa vulnérabilité ?
Comment ne pas être subjugué par le savoir-faire de Daniel Auteuil, mouillant la chemise, jusqu’à l’extrême limite du self control ?
Oui, n’en déplaise à toute tiédeur inopportune, ce jeu à trois pointures hors pair, c’est effectivement du grand Art à assumer & à incarner avec superbe dans ses grandes largeurs… sur l’immense scène du Théâtre de Paris !
photos © Theothea.com
NOS FEMMES - **** Theothea.com - de Eric Assous - mise en scène : Richard Berry - avec Daniel Auteuil, Richard Berry & Didier Flamand - Théâtre de Paris
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