« Partie en Grèce » Valérie Mairesse seule en scène La Bruyère

par Theothea.com
mercredi 28 octobre 2015

PARTIE EN GRECE
visuel affiche

Dans l’intimité de son foyer, Solange Rossignol sait ce qu’est « parler à un mur ». Sans doute, celui-ci est-il son meilleur ami et surtout le garant d’une volonté à être encore en mesure de positiver le quotidien.

C’est à ce prix que, la cinquantaine venue, la ménagère s’autorise à confier ses états d’âme alors que les enfants ont pris leur autonomie et que le mari ronchon n’a plus, à son égard, que des exigences acquises à force d’habitude.

La prise de conscience d’une situation en impasse se révélera au fur et à mesure d’une maïeutique à tendance critique que l’ex jeune femme a su conserver, tel un élan vital que toutes ces années d’abnégation consentie n’ont pas éteint.

C’est pourtant un élément imprévisible qui mettra le feu aux poudres accumulées dans le tréfonds de son désappointement : Une amie toujours prête à prendre un avion en destination d’exotisme tout azimut va lui proposer tout à trac de l’accompagner en Grèce durant une quinzaine, mieux elle lui offre son billet en bonne et due forme.

Mais accepter de partir ainsi sans crier gare, ce serait forcément transgresser tous les codes de bonne conduite d’une épouse assujettie à son rôle d’ordonnancement familial.

Et puis le risque serait grand, une fois parvenue dans une crique paradisiaque de la mer Égée, de faire la rencontre d’un professionnel de la drague pouvant perturber son équilibre hormonal juste en situation d’hibernation prolongée depuis des lustres.

Pourquoi donc Solange déserterait-elle le terrain des devoirs conjugaux si bien formatés par l’horloge biologique, certes en état actuel d’inertie ?

C’est tout l’enjeu de la pièce de Willy Russel merveilleusement adaptée par Catherine Marcangeli et Marie-Pascale Osterrieth, elle-même metteur en scène de cette libération initiatique à vocation universelle.

En effet, ce monologue dialectique avec « le mur » qui pourrait fort bien se poursuivre avec « le rocher » en bord de plage revendiquerait aisément une connotation féministe mais l’objectif poursuivi va largement au-delà :

Pourquoi, si nous n’y prenons attention, nos vies devraient-elles devenir, avec le temps qui passe inexorablement, étriquées, repliées sur elles-mêmes et leurs acquis d’apparence confortable, alors que les aspirations de la jeunesse transcendaient les normes établies et les limites bornées ?

Dans cette perspective d’alternative, Solange pourra-t-elle retrouver la complicité constructive qu’elle entretenait d’antan avec Patrick, son jeune mari ?

Vous le saurez très certainement en décidant spontanément de vous embarquer avec la subtile Valérie Mairesse vers ces îles de jouvence, là où toutes les renaissances sont envisageables et même quasiment prescriptes !

visuel affiche & photo © LOT 

PARTIE EN GRECE - ***. Theothea.com - de Willy Russell - mise en scène Marie-Pascale Osterrieth - avec Valérie Mairesse - Théâtre La Bruyère

PARTIE EN GRECE
photo © LOT

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