Peut-on être encore poète en France

par Mefrange
jeudi 20 septembre 2018

Autre chapitre du procès en apostasie de la France matérialiste athée, autre chapitre de la décivilisation occidentale : la poésie.

On rappelle que les grecs avaient 2 muses de la poésie, ce qui montre le poids qui lui était donnée.

La France, mère des "armes des lettres et des lois", sans exclusivité aucune et de concert avec le reste du monde européen s'est efforcée tout le long de son histoire de participer cette autre voie de l'interrogation de l'être avec la mystique et la philosophie. 

L'irruption et le développement cancéreux du matérialisme, des ingénieurs, banquiers, technocrates, courtiers, informaticiens, comptables, caissiers étouffe de plus en plus l'espace réservé aux poètes. La poésie, merde quoi qu'est-ce que j'en ai à foutre ! 

Beaudelaire a eu son procès (le "taisez-vous" républicain) mais maintenant on a fait des progrès : le garde chiourme est le citoyen dernier homme. Le dernier homme ne pouvant pas aimer autre-chose que lui-même : la poésie lui devient étrangère, incompréhensible, indécente.

On écrit plus ceci à destination des étrangers que des français. Rien ne peut plus subsister en France aujourd'hui que du bavardage insignifiant et plus ou moins "sympa".

Après l'apostasie religieuse qui la coupe du divin, la France fait une apostasie culturelle. Un poète devra bientôt envoyer son CV avec la liste de ses publications qu'un juriste aura pris soin d'examiner. La France n'est plus dans la France comme Rome n'est plus dans Rome.

Il n'y a plus que l'éloge funèbre qui soit à la hauteur d'un abaissement volontaire de cet ampleur.

« Éternel, veille sur ma bouche, garde la porte de mes lèvres » (Ps 141.3)

Le poème que voici vise à pointer l'étonnance facilité qu'a le français de tomber dans la calomnie. La calomnie ordinaire "pour le fun". 

Or la colomnie comme la diffamations sont des choses très graves. Le pape comme les autorités juives le disent. Jusqu'au début du XXème, celui qui calomniait d'exposait à la mort par duel (l'ordalie). Depuis qu'il n'y a plus d'autorité spirituelle tous les démons sont lâchés dans la nature avec une a-moralité stupéfiante. 

On a une certaine méfiance envers l'homme qui occupe aujourd.'hui le siège de Saint-Pierre mais quand ce qu'il dit est confirmé par une autre source qui lui est extérieure, on peut lui donner crédit :

"Mensonge et calomnie vont de pair parce qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour aller de l’avant. Et sans aucun doute, a ajouté le Pape « là où il y a calomnie, il y a Satan, précisément lui  » (15 avril 2013). De là à penser avec François que la calomnie "détruit l'oeuvre de Dieu, laissons à Dieu le soin d'en juger par lui-même).

La colomnie du dernier homme qui cligne de l'oeil et à qui on ne la fait pas est-elle motivée par la haine ? Bof ! La jalousie plutôt ou le désoeuvrement. La haine est un sentiment trop fatiguant pour le dernier homme post-moderne. Laissons-le déjà soulever son verre au café du commerce.

Dans un cours du 22 août 2018, le Rav Dynovysz rappelle que la médisance ou calomnie était punie de mort en Israël (explorateurs) ou d'amende de 100 pièces d'argent (calomnier sa femme). Dans la 'France d'avant", calomnier signifiait le duel. Comme d'hab, la France post moderne s'en fout.

Pour le Rav Dynovisz, le fautes commises avec la bouches sont "des milliards (sic) de fois plus graves que celles commises avec le bras", que la médisance ou la calomnie sont pires qu'un assassinat. Calomnier quelqu'un en public pour la tradition juive signifie "perdre ce monde et l'éternité. L'âme n'est pas ressucitée, on a pas de "guilgoul" et l'âme est "directement détruite".

Il ne nous appartient naturellement pas de juger de la véracité ou non des paroles d'un rabbin qui a des années d'étude de textes incompréhensibles. Le principe d'une autorité (autoritas) est qu'elle est crue sur parole.Nous sentons et exprimons simplement avec un certain effroi la transgression manifeste qu'il y a à calomnier des poètes.

Pour ne pas tomber dans ce que nous dénonçons, nous anonymisons nos textes.

Puisse ce texte instruire certains et passer déjà la modération d'AgoraVox. Ces paroles seront-elles entendues avec plaisir ? Au temps où le législateur se décide enfin à essayer d'enrayer les effets du harcellement dans l'espace public (soyons bien certains qu'il doit y avoir aussi de la calomnie dans ce "sport"), peut-être ne sera-t-il pas totalement inutile.

 

Rappelons si nécessaire que si la calomnie est vile et méprisable, la légitime défense ne l'est pas, bien qu'un poète ait vraiment bien autre-chose à faire. Si le français se bornait à ne pas nuire, ce serait déjà beaucoup.

 

Malgré ragots calomnies médisances immondes
D'une ville vulgaire, d'une ville de vices
Qui appartient sans doute au Prince du monde
Toujours coule la source, toujours la plume crisse
 
Toujours se lève l'aube qu'il ne voient déjà plus
Interfaces caisse-client, esclaves qui s'ignorent
Qui grattent leur ticket, robots que rien n'honore
Toujours brûle le ciel qui ne les étreint plus 
 
Au café des xxxxxx, d'une dame bien habillée 
Nous entendîmes "les chiens sont plus humains que nous"
Cette ville desséchée s'expose à la cognée
Des peuples qui viendront ou à Votre courroux.
 
L'écrivain Cingria écrivit ces deux lignes :
"Quand bien même vous vous limitez à exister
Cela leur est odieux voire même inadmissible"
Ville sans prétention, village à éduquer
 
Oh ! On a bien compris ! Jouissons sans entrave
Soyons dur pour le pauvre et ayons le bras long,
Recteur ou procureur ou autre relation
Tendons des pièges au juste ; sa vue nous est à charge (1)
 
La tolérance zéro, la meute pour les poètes
Mais quelle tolérance pour le vice, le jeu, l'alcool !
L'hypocrisie, les faux-culs, les mensonges, le vol !
Le cannabis, l'adultère et d'autres peut-être.
 
Xxxxxxx ville excécrée(2), grande pour qui est petit
Mallarmé eut Tournon, Gaughin Auvers-sur-Oise
L'immeuble de rapport de la grosse bourgeoise
Qui mange ses gâteaux et loue cher ses taudis.
 
Les petits commerçants qui escomptent leurs sous
Les cassos(3) aviné(e)s qui boivent bière sur bière
Les employés qui rampent, se vendent pour un salaire
Dans cette fange de luxe où sont les hommes debout ?
 
Nous cherchâmes des mendiants et vîmes des paresseux
Taxeurs professionnels, lie, enfants gâtés
Qui insultent les pauvres, les vrais, ceux de dignité
Peu ont droit de mendier : il faut rencontrer Dieu !
 
Génération perverse comment la supporter ?
Qui n'est jamais à l'heure et se vante de ses vices
Calomniant le poète, en faisant ses délices
Qui reproche aux boiteux de ne savoir danser
 
Quelle alchimie putride peut donner cet effet ?
On en reste interdit : c'est pourri de mérulle !
La façade est jolie, le touriste est crédule
Qu'il ne reste pas trop : qu'il paie et c'est assez.
 
La façade est jolie ; oh ne grattez pas trop !
Le faux verre dépoli, la fausse rue pavée
L'authentique planifié, d'où vient cette nausée ?
Ça pue le simulacre, l'arnaque et le xxxxx.
 
Et bigre que c'est sale ! On en reste interdit
Ils ne voient plus la crasse ils y plongent ils y nagent
Le xxxxxxxxxxxx. est pire. Un ersatz de plage
Algues, rocs et varech ; du sable je crois ici.
 
Gardez le tout : avec paix et joie je m'en vais (4)
"Je vous vomirai de ma bouche". Saint-Jean l'a écrit
Vous êtes en bord de mer : craignez le tsunami
Et hop bon débarras, un bon coup de balai
 
Prométhée déchaîné
De faux-culs ne pouvant tolérer la bassesse
Je secoue la poussière,
Et avec joie je m'en vais
 
 
(1) Sag. 2.14
(2) Remise aux dieux
(3) Cas social
(4) Nunc dimitis

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