Pina Bausch s’en est allée

par Manuel Atreide
mardi 30 juin 2009

Ce [mardi] matin est morte Pina Bausch, la danseuse et chorégraphe du Tanztheater Wuppertal. Une mort rapide inattendue juste cinq jours après un diagnostic de cancer. Dimanche encore, elle était avec sa Compagnie sur la scène du Wuppertaler opéra.
C’est par ces mots simples, un court communiqué publié sur le site de Pina Bausch que j’ai appris dans la journée le décès de cette femme dont j’ai tant aimé l’oeuvre. j’ai eu la chance de voir plusieurs de ses chorégraphies sur la scène du Théatre de la Ville à Paris. j’avais encore eu la chance de voir sa dernière création, cette saison. J’y avais retrouvé cette netteté de la danse, ce regard sans complaisance mais sans brutalité désormais, cette volonté de faire avec un minimum, juste le nécessaire.
 
La danse de Pina Bausch lui ressemblait. Fine, dépouillée, parfois furtive, elle se livrait totalement dans la chorégraphie sans jamais faire d’esbroufe ni d’épate. Elle avait ce génie de me prendre et de m’extraire de la réalité pour me faire voyager dans ses mondes, le temps d’une heure et demi à deux heures de danse claire et limpide. J’avais depuis longtemps envie de voir son travail sur scène, je n’avais pu concrétiser ce désir que depuis 3 ou 4 ans.
 
C’est désormais terminé. Bien sur, il nous reste ses oeuvres. Les chorégraphies de Pina Bausch seront sans doute encore dansées dans l’avenir. Et au vu du génie dont elle a su faire preuve, l’exécution sera j’en suis sûr, impeccable. Mais désormais, nous ne pourrons plus avoir le bonheur d’attendre, en fin de spectacle, le passage rapide et presque timide de cette femme qui venait saluer le public et ses danseurs avant de s’éclipser pour mieux laisser la place à celles et ceux qui avaient interprété son travail.
 
J’ai manqué de peu l’année dernière une représentation d’Orphée et Eurydice à Epidaure en Grèce, un opéra de Glück sur lequel elle avait créé une superbe chorégraphie. Mes regrets avaient été forts, alors. Je le regrette plus encore aujourd’hui.
 
Je ne suis pas très bon pour les hommages. Mais je n’avais pas envie de rester silencieux face au départ de cette femme qui m’a donné tant de plaisir par son travail. L’année dernière, j’avais conclu un billet par une déclaration. Je la confirme aujourd’hui. Je vous aime Pina Bausch. Merci, mille fois.
 
Manuel Atréide

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