« Un Singe en Hiver » avec Monsieur Eddy Mitchell

par Theothea.com
jeudi 13 mars 2014

« Au Cinéma, c’est la prépondérance de l’image. Au Théâtre, c’est la prépondérance du texte. Là où le cinéma donne à voir, le théâtre donne à entendre. »

C’est donc opté ; la mise en scène de Stéphane Hillel, adaptée du film d’Henri Verneuil donnera à entendre Blondin et Audiard !

UN SINGE EN HIVER
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Ayant ainsi, selon ses intentions et convictions, forgé son propre cahier des charges, le co-directeur du Théâtre de Paris n’avait plus qu’à réunir les conditions contextuelles pour réussir son objectif !

Première garantie, Stéphan Wojtowicz l’adaptateur serait partie prenante de l’interprétation en intégrant l’équipe des six comédiens.

Ensuite les directives ne chercheraient pas tant à susciter des numéros d’acteurs qu’à mettre ceux-ci en condition de joute oratoire afin de valoriser cette langue jubilatoire.

Enfin, armé d’un binôme de choc avec Messieurs Eddy Mitchell & Fred Testot, l’enjeu consisterait à jouer la carte du duo « road movie » circulant de bar en bar, en quête non d’une fuite en avant exacerbée mais davantage de l’approfondissement d’une amitié née d’une reconnaissance mutuelle, solidaire et intergénérationnelle.

« Alors, il est comment Eddy Mitchell ? » s’interroge l’une des critiques en point de mire. « En charentaises ! » résume-t-elle en une appréciation imagée ! Et pourquoi pas, se dit-on, pourvu que le tandem Mitchell-Testot puisse fonctionner dans le cadre tracé initialement par Hillel.

Effectivement, Fred alias Fouquet va se démener du mieux qu’il peut pour animer une sorte de bourrasque récurrente censée emporter toutes les résistances du surmoi au lâcher prise et par conséquent, en premier instance, celui de son partenaire Eddy alias Quentin.

Bref, l’un souffle le chaud, style Belmondo et sa palette d’intonations, en proposant l’alcool comme viatique à toutes les contraintes, l’autre freine plus ou moins ce passage à l’acte jusqu’à céder dans les grandes largeurs, tout en assumant les conséquences de son choix risqué.

L’un est très fougueux façon Bebel, l’autre est bien conscient de la transgression… non sans rappeler l’esprit Gabin.

« Alors, il est comment Eddy Mitchell ? » pourrait-on parodier, à nouveau, la question persistante. Eh bien, la réponse, c’est que Monsieur Eddy est comme dans la vie, réservé et un tantinet taciturne.

A l’instar d’Alain Delon, cet artiste chanteur n’est pas comédien de composition : Au service d’un personnage, il est avant tout « lui-même » . Il fait le job mais il le fait à sa façon !…

A chacun d’apprécier, selon l’intérêt qu’il souhaite porter à cette œuvre patrimoniale qu’ Evelyne Dandry, Gérard Loussine et Chloé Simoneau complètent, eux aussi, en total accord avec le projet exposé plus haut.

Et bien sûr, le surprenant feu d’artifices final viendra clore dignement cette reconstitution sémantique du scénario originel tout en rendant à Audiard & Blondin ce qui est à Audiard & Blondin mais aussi, de manière plus inattendue, à Verneuil ce qui appartiendrait à Verneuil dans l’inconscient collectif.

Que devrait-on espérer de mieux ?

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UN SINGE EN HIVER - **.. Theothea.com - d'après Michel Audiard & Henri Verneuil - mise en scène Stéphane Hillel - avec Eddy Mitchell, Fred Testot, Evelyne Dandry, Gérard Loussine, Chloé Simoneau & Stéphan Wojtowicz - Théâtre de Paris

 


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