Un voyage avec Bernard Lavilliers

par Melting Actu
samedi 25 octobre 2008

Espace Chaudeau de Ludres, 22-10-08...

Un tour du monde, à la rencontre de différents univers musicaux et des cultures auxquelles ils sont étroitement liés, en restant simplement deux petites heures à l’intérieur d’une salle de concert lorraine, cela ne semble guère probable. C’est pourtant ce que proposait à son public le baroudeur Bernard Lavilliers, en escale du côté de Ludres - à quelques milles de Nancy -, lui qui a une nouvelle fois embarqué pour une tournée consécutive à la sortie de son dix-huitième album, Samedi soir à Beyrouth.

C’est d’ailleurs par le morceau qui a donné son titre à l’album que le Stéphanois débutait son odyssée, dans un jeu d’ombres chinoises sonnant comme une invitation immédiate au rêve, à l’évasion. Direction alors la Jamaïque, grâce aux airs reggae de Solitaire ou Bosse, en compagnie de musiciens adeptes de la trompette et du saxo. Le capitaine Bernard, tenant la barre comme un vieux loup de mer, ne tient pas en place et souligne chacun de ses mots de gestes démonstratifs, quasiment théâtraux. Le diable au corps, il ne peut réfréner d’incessants pas de danse, prouvant ainsi qu’il n’a rien perdu de son jeu de jambes longuement travaillé sur les rings durant sa jeunesse.

Puis le reggae cède sa place au rock, en particulier sur Troisièmes couteaux, où les guitares électriques saturées et la double-caisse s’en donnent à cœur joie, Lavilliers justifiant alors le port du pantalon en cuir et des boucles d’oreilles qui lui collent à la peau. Mais le « dur » sait aussi se faire plus tendre et la guitare électrique se faire acoustique, offrant ainsi une magnifique version du standard On the road again, repris en chœur par le millier de matelots présents dans la salle.

Après ce savoureux moment de répit, le navire redémarre et jette l’ancre au Brésil, berceau de la samba, avant de s’établir sur les côtes africaines. Bernard Lavilliers et ses musiciens livrent ici un grand moment d’émotion en interprétant Petit, qu’ils s’excusent presque de chanter en raison du problème que le morceau soulève – les enfants soldats.

Question de peau est ensuite l’occasion de saluer Tiken Jah Fakoly et la Côte d’Ivoire, avant de s’exiler en Amérique Centrale via les Caraïbes et de vibrer au rythme de la salsa.

Le périple prend fin au son de Marin la bien-nommée et de l’incontournable Stand the ghetto, dernières péripéties d’une virée musicale traversée d’accordéon, de banjo, de violon, de djembé, de piano, de basse et de violoncelle. Un voyage avec Bernard Lavilliers, artiste du monde qui a toujours une « patate » d’enfer et qui n’est pas prêt d’arrêter de voguer…

Maxime Freyberger (rédacteur de www.melting-actu.com )
RETROUVEZ LES PHOTOS DU CONCERT ICI


Lire l'article complet, et les commentaires