Une comédie romantique ou en transit au Théâtre Montparnasse
par Theothea.com
mardi 9 février 2010
Freiss, Sibleyras & Lidon !… Ce ticket gagnant va initier une brève rencontre sur un quai de gare et en faire, d’emblée, une histoire d’amour pour la vie.
Assise sagement sur un siège de la salle d’attente en partance pour Cythère, Elodie Navarre, Anita pour la « comédie romantique », s’essaye, pour l’instant, à une réponse épistolaire de remerciement.
Et voilà que Léon, Stéphane Freiss pour le charme incarné, surgit, de nulle part, avec le masque de l’amant moderne, fort opportunément prêt à draguer, sans jamais en avoir l’air.
Entre eux deux, mettant à profit le ticket gagnant du tour de rôles fictionnels, ça va faire tilt, comme de bien entendu.
C’est, donc aussi, parti pour le manège des manigances à la « Je t’aime, moi non plus », rendant asynchrones les élans d’abandon à l’autre, sans aucun filet de protection.
Si, se livrer sans retenue, corps et âme, est naturellement inscrit dans leur gêne mutuelle à s’inscrire en faux, il est toutefois tentant, aussi bien pour l’une que pour l’autre, de maintenir une porte de sortie par le haut.
Alors, qui des deux va émettre le premier mensonge, censé assuré les arrières de l’amour en fuite potentielle et d’ailleurs, qui des deux va porter crédit à cette affabulation ?
Ce serait sans compter avec l’entourage aussi bienveillant que destructeur des meilleures intentions, car voilà, Brice, Lépine & De Groodt, le redoutable ticket alternatif et allergique aux gains spontanés de la passion amoureuse.
Ce trio est parfait, pour jouer au copain maladroitement disponible, à la sœur branchée en bioénergie, et au beau-frère, ayant bon dos d’être coaché en art du mieux vivre.
Désormais à sept artistes en osmose, ils vont sublimer l’impact d’une écriture scénographique à portée du coup de foudre, terrassant à la fois la belle, son prince charmant et tous ceux qui voudraient y croire, au cœur d’un siècle techno-numérique.
Cependant voici que s’impose, en huitième comparse et esthète charismatique, la fée du logis (Catherine Bluwal) ouvert à tous les vents de la modernité, celle qui va structurer le décor en deux cubes noir et blanc, disposés à souhait, projectif et fantasmé.
A la fois Ying et Yang emblématique de Christophe Lidon, ce cadre audio (M. Winogradoff) visuel (M-H. Pinon / C. Grelie) s’approche, en asymptote confidentielle, de l’écrin où toutes les histoires d’amour se bouclent à l’infini sur le sentiment, bien réel, d’être ou non en harmonie.
A déguster, comme un nectar à rendre heureux ou, simplement, léger et joyeux.
photo affiche © Emmanuel Robert-Espalieu
UNE COMEDIE ROMANTIQUE - **** Theothea.com - de Gérald Sibleyras - mise en scène : Christophe Lidon - avec Stéphane Freiss, Elodie Navarre, Didier Brice, Françoise Lépine & Stéphanie de Groodt - Théâtre Montparnasse