Veni, Vedi...Vinci ?

par olivier cabanel
mardi 24 novembre 2009

Ce sont peut-être les trois mots que va prononcer bientôt Maurizio Seracini en quête d’un nouveau graal : le chef d’œuvre caché du grand léonard de Vinci : « la bataille d’Anghiari ».

En référence à la célèbre phrase attribuée à Jules César en 47 avant JC, un ingénieur spécialisé dans l’analyse des œuvres d’art Maurizio Seracini, (lien) cherche depuis des années le chef d’œuvre caché de Léonard de Vinci, et après une longue enquête va peut-être enfin connaitre toute la vérité.

L’œuvre monumentale et cachée de Léonard de Vinci, dépasserait d’après les spécialistes la plus célèbre des œuvres du maître, la Joconde.

L’histoire de ce tableau est sulfureuse et tragique.  lien

Au moment ou le grand Vinci est au sommet de son art, Pier Soldérini, florentin et gonfalonier de justice nommé à vie, demande au Maître de lui réaliser un tableau de 7 mètres sur 17, qui serait installé dans le Palazzo Vecchio, palais gouvernemental, pour fêter la défaite des Médicis.

Léonard accepte, et travaille d’arrache pied, accompagné de 5 assistants.

Mais, soumis à une pression politique importante, et contrarié par des difficultés techniques, le grand peintre va réduire ses prétentions, et le tableau réalisé ne sera que de 6 mètres par 4.

(À lire « Anghiari, les batailles du dessin » dans X, l’œuvre en procès, croisement des arts, tome lll, dir. Eliane Chiron, Paris, publications de la Sorbonne, 1998)

L’œuvre réalisée déclenche l’admiration de tous, et du diplomate Francesco Doni, au sculpteur Benvenuto Cellini, tous encensent l’œuvre comme l’aboutissement du travail de l’artiste.

C’est là ou les choses se compliquent.

Quelques années après, les Médicis reprennent le pouvoir, et voient naturellement d’un mauvais œil la toile du maître.

Ils transforment le palais en écurie, après avoir fait recouvrir d’un coffrage de bois la grande fresque de Léonard.

Pour mieux enfoncer le clou, ils demandent à un autre artiste, Giorgio Vasari de peindre une fresque en 6 tableaux qui feront l’éloge des batailles gagnées par les Médicis, et couvrira l’œuvre de Vinci.

Vasari, d’après la légende, ne peut se résoudre à faire disparaitre la fresque de Léonard, et aurait fait construire un mur devant celle ci, afin de la préserver.

Ce qui interroge les experts, ce sont ces deux mots que Vasari a peint dans un détail de sa propre fresque, sur un étendard « Cerca, Trova » (qui cherche trouve).

Les siècles passent, et en 1975 Carlo Pedretti, professeur d’histoire de l’art secondé par un jeune ingénieur, Maurizio Seracini, décide de faire toute la lumière sur cette légende.

Ce Carlo Pedretti n’est pas n’importe qui.

Spécialiste de Léonard de Vinci, ce professeur est aussi directeur à Los Angeles du centre Armand Hammer, pour les études sur De Vinci.

Il a prouvé que le feuillet 812, réalisé par Léonard, représentant une automobile, permettait de réaliser un véhicule capable de parcourir entre 20 et 40 mètres.

Il en a réalisé une maquette, d’après les dessins de léonard, confirmant ses dires. lien

Seracini, devenu expert en sciences des secrets des œuvres d’art enquête, et arrive à la conclusion que l’œuvre est toujours là.

A force d’expertises, il met en place toutes les technologies dont nous disposons aujourd’hui pour prouver l’existence du chef d’œuvre.

Pendant 35 ans, aidé par de nombreux sponsors, il va traquer la vérité.

Il y a deux ans, un article sur le sujet était passé sur agoravox, mais depuis les choses avancent.

lien

Le 16 octobre dernier, Seracini est entré dans la dernière phase de sa quête.

Le nouveau maire de Florence lui à donné l’autorisation d’utiliser les dernières technologies connues (rayons gamma, et bombardement de neutrons) afin d’identifier ce qu’il y a derrière le mur.

Dans 24 mois, ou peut-être même avant, nous aurons la réponse.

La fresque de Vasari aura été décollée, et préservée, et les briques du mur seront enlevées pour laisser apparaitre (ou pas !) l’œuvre magistrale de Vinci.

Rendez vous donc en octobre 2011 pour connaitre toute la vérité.

Car comme disait un vieil ami africain :

« Quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».

 


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