Vous ne verrez pas le bon vieux livre papier disparaître de votre vivant

par Serge-André Guay
jeudi 26 mars 2009

On ne compte plus les alarmistes s’inquiétant de l’avenir du bon vieux livre papier. Leur nombre augmente quasi proportionnellement avec l’importance du numérique dans le monde du livre. Cette peur frénétique de la dématérialisation du livre comme un mauvais tour de magie au détriment du papier et de l’encre n’a rien de raisonnable.

Vous ne verrez pas le bon vieux livre papier disparaître de votre vivant, pas plus que l’an 2000 nous a réservé les automobiles volantes et la téléportation dont nous rêvions dans notre adolescence. Le livre papier ne tombera pas non plus comme le mur de Berlin fut abattu en novembre 1989. Le papier résulte d’une longue évolution du support de l’écriture. Son impression et son assemblage en livre demeurent une technologie inégalée du point de vue de la très grande majorité des lecteurs. En fait, le livre papier fait partie de ces rares inventions avec lesquelles l’homme a développé une relation très intime sur le plan intellectuel, émotionnel, spirituel et même physique. Faut-il le préciser, une relation à long terme puisque l’on conserve ses livres le plus longtemps possible, un comportement tout à fait à contre-courant de l’esprit du prêt à jeter de notre société de consommation.

Le livre électronique et les exemplaires numériques ne délogeront pas le livre papier de sa pole position sous peu. Car même à l’ère du tout numérique, on invente un moyen de préserver le livre papier : l’impression à la demande d’un seul exemplaire à la fois. Le livre papier est de nouveau l’objet d’un comportement aux antipodes de la société de consommation essentiellement fondée sur la production de masse. Dans ce contexte, l’exemplaire papier imprimé à la demande devient encore plus précieux en raison de son unicité et de sa rareté. Avis aux collectionneurs ! 

Le livre papier tend inévitablement vers sa pérennité, comme si cette qualité s’inscrivait dans sa nature même. Il détrône tout les autres moyens de transport de la pensée. Il est et de loin beaucoup plus sûr que le livre électronique. Le livre papier ne perd pas sa mémoire. Plus encore, c’est lui qui compose la mémoire des bibliothèques. On imagine mal un conservateur sortir de la voûte avec toutes les précautions du monde un vieux livre électronique pour permettre la lecture du plus vieux livre numérique en format PDF car, en pareil cas, il nous dira en avoir aussi conservé un exemplaire papier imprimé à la demande.

Bref, tant et aussi longtemps que le livre papier est le seul à mettre hors de danger son contenu, il persistera.

Lien : Qu’est-ce que l’impression à la demande ?

Serge-André Guay, président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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