Ziskakan en concert à La Réunion
par Exprimanoo
lundi 10 avril 2006
Ziskakan, c’est sans doute le meilleur ambassadeur culturel de La Réunion, en métropole ainsi qu’à l’étranger. Après une tournée triomphale dans l’hexagone, couronnée par la sortie d’un album live ainsi que d’un DVD, ce groupe incontournable de la scène réunionnaise vient larguer à nouveau ses amarres dans sa terre natale.
« Chaque public est différent », nous confie Gilbert Pounia, leader charismatique de Ziskakan. « En métropole, on apporte un peu de rêve, un message de fraternité dans notre langue créole que nous somme fiers de faire connaître. On prend le temps, avec le public, d’expliquer certains de nos textes, le message qu’ils contiennent. »
Et ça marche ! Le public européen se reconnaît dans ce mélange si musical, si lyrique. Difficile de coller une étiquette à ce groupe qui a su tant évoluer en plus de vingt ans de carrière, mais c’est justement ce maelström qui a donné toute sa maturité à leur musique.
Cette année, c’est avec leur nouveau spectacle intitulé « Bato métiss » que le groupe écume les scènes pour livrer à tous des mots tendres sur une musique hypnotique. C’est une bande de copains qui vient jouer de nouveaux morceaux magnifiques, ainsi que leurs incontournables hymnes. Et samedi dernier, en soirée, dans l’intimité du théâtre d’Etang salé, une réelle osmose est née avec le public. La générosité de Gilbert Pounia et de ses acolytes se ressent au fil des flots sur lesquels vogue ce navire métisse.
« Le but de ce spectacle est d’apporter un message de paix et de fraternité, de faire évoluer les choses vers un avenir constructif ». On ne peut pas manquer de voir les yeux de Gilbert Pounia étinceler lorsqu’il nous parle de sa croisade musicale vers plus d’unité et d’égalité, croisade qui se poursuivra le 14 et 15 avril à Saint Denis, le 21 au Tampon, puis qui franchira les océans pour continuer à divulguer son message solidaire en métropole (Arras, Montpellier, Paris) ainsi qu’en Allemagne à Berlin, et peut-être également en Inde, lors d’un festival à Bangalore. D’ailleurs, il est à noter que le groupe se produira avec les Gypsy king le 21 juin à Montpellier. Est-ce une des raisons qui ont donné naissance à ce nouveau morceau aux teintes tziganes interprété pour le bonheur de tous, samedi soir ? Gilbert explique sur scène, et non sans humour, que ce titre est un hommage à une gramoune gitane qu’il a rencontrée en tournée, et qui lui a d’ailleurs fabriqué son pantalon étonnant, ainsi que ce chapeau tribal dont il était affublé ce soir-là.
Sur scène, Ziskakan déborde d’une énergie communicative. Les musiciens s’amusent à jouer dans ce théâtre d’étang salé, qui leur permet une douce promiscuité avec leur public. Deux heures de spectacle, des interludes cocasses pendant lesquels Gilbert amuse le public en racontant des anecdotes, pouvant aller de souvenirs épiques d’autres concerts, à ceux plus intimes de son passé avec Alan Péters. Comme de grands enfants, ils ont offert une soirée mémorable qui fit oublier un instant les tracas que connaît l’île en ce moment.
Alors, laissez-vous embarquer sur les vagues de ce Bato metiss, avec ses doux rouleaux au lyrisme poétique et à l’écume mélodieuse. Ce chant de la mer délivre un message de fraternité, à sa manière, montrant allégoriquement que chaque goutte d’eau qui le compose nourrit les océans du monde entier.