4e semaine de grève de la faim pour le député Lassale

par Julo
lundi 10 avril 2006

Une allure fière, un bagout de berger béarnais à l’accent chantant, des valeurs solidement ancrées dans une terre de tradition entre pâturages et rugby... et 14 kilos en moins depuis qu’il a entamé une grève de la faim pour protester contre une délocalisation qui menace 150 emplois dans sa vallée. Un altermondialiste régionalisto-mystique ? Pas vraiment, puisqu’il s’agit du député UDF Jean Lassale, qui dénonce la délocalisation d’une usine de son canton, appartenant à une société japonaise, dans la vallée voisine d’Aspe, distante de 65 km. L’usine japonaise Toyal, qui emploie 150 salariés, est installée depuis 80 ans à Accous. Elle a annoncé son extension vers un autre site, située 65 km plus loin, à Lacq. Mais ce langage inquiète les élus locaux, et Jean Lassale en particulier, qui soupçonnent Toyal de vouloir quitter, à terme, la vallée.

Ce qui fait débat bien au-delà de l’affaire, c’est la méthode extrême choisie par le député pour faire entendre sa cause. D’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un effet d’annonce, tant après 4 semaines il apparaît affaibli et déterminé à aller jusqu’au bout. Certains dénoncent un populisme primaire. D’autres voient en lui un héros de la démocratie. L’affaire en tout cas fait désordre à l’Assemblée, bien embarrassée, et qui le sera encore plus lorsque les fonctions vitales de Jean Lassale commenceront à se dégrader.

Reste que malgré le tragique de cette affaire, et s’il est délicat de cautionner un acte qui prend en otage les institutions, on ne peut qu’admirer, à l’heure de la mondialisation, la sincérité toute béarnaise d’un élu local prêt à mettre sa vie en jeu pour préserver ses administrés.


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