Au Chili, l’escroquerie au fromage... français
par LYonenFrance
jeudi 20 juillet 2006
Au Chili, les Français font parfois la une de l’actualité, mais l’information est rarement à leur avantage. Sans remonter aux temps historiques d’Emile Dubois, le tueur en série de Valparaiso, ou d’Antoine de Tounens, qui s’était fait déclarer roi de Patagonie, les journaux locaux mettent de temps en temps en avant les hauts faits de nos compatriotes.
L’année dernière c’était un certain Hochenebel qui était arrêté pour terrorisme (rien que ça) à la demande d’Interpol. Installé dans une parcelle de la précordillère près de Santiago, ce Français n’avait rien trouvé de mieux que d’envoyer des mails de menaces à la communauté juive de France et dans des kibboutz d’Israël. Se disant proche du Front national, il n’a finalement pas été expulsé.
Mais s’il est un domaine dans lequel les Français excellent, il semble bien que ce soit l’escroquerie. Au Chili, il existe une expression pour ce type de délit, qui a d’ailleurs inspiré une série télévisée : El cuento del tio. En clair, l’histoire de l’oncle d’Amérique, qui vous propose de gagner facilement et rapidement des fortunes. La dernière en date est celle de madame Gil, une Française très class qui, au travers de la société Fermex SA, aurait soutiré leurs économies à des centaines de pauvres gens.
Les victimes achetaient 250 000 pesos (385 euros) des sacs de ferments pour la production de fromages. Ils devaient produire ces fromages que madame Gil leur rachetait 500 000 pesos (presque 800 euros) quinze jours plus tard, afin de les revendre à l’industrie cosmétique française. Durant plus d’un an, certaines des victimes ont investi tout leur argent, celui de leur famille et de leurs proches. Beaucoup d’entre elles ont même contracté des emprunts pour investir dans la fabrication de fromages.
Aujourd’hui, les comptes de la société sont fermés, les associés chiliens de madame Gil sont en prison, et celle-ci s’est envolée. Les villageois, qui n’avaient déjà pas beaucoup d’argent pour vivre, n’ont plus qu’à attendre le résultat du procès qui, compte tenu de la complexité du cas, n’aura pas lieu avant deux ans.