Déboussolé !

par C’est Nabum
mercredi 21 février 2018

Une journée à la carte.

Il est des jours où la tête vous tourne ou bien perd tous ses repères. Dans pareil cas, l’homme sage se laisse porter par la technique, aux moyens modernes que la technologie met à sa disposition. Votre serviteur, peu soucieux de se fier au grand guide numérique n'exècre rien tant que ces machines qui prétendent vous indiquer le chemin. C’est une attitude périlleuse et parfois elle se retourne contre ce prétentieux qui pense toujours mieux faire que les autres.

Je vais tenter de vous prendre par la main pour vous guider sur mes pas incertains en ce dimanche où j’ai totalement perdu le nord. Ne pensez pas que j’en rajoute, ce n’est nullement le style de la maison. Prévoyez donc quelques cailloux pour vous assurer de retrouver votre maison, le guide qui s’offre à vous, n’a rien de fiable.

J’avais donc rendez-vous sur les quais de Gien en ce dimanche après-midi pour parrainer un platane et lui servir Bonimenterie à ma façon devant quelques militants de la cause arboricole. Les alignements d’arbres sont protégés par une loi européenne et un échevin local était décidé à jouer de la tronçonneuse pour passer outre. Un collectif s’est dressé sur sa route et je fus appelé pour leur donner un petit coup de main.

Naturellement, voyageant toujours au jugé, je me trompai de côté et trente minutes durant j’errai comme une âme en peine à la recherche de ceux qui m’attendaient à l’opposé de là où j’étais. J’avais pris la précaution d’arriver bien en avance, craignant toujours ce qui advient tout naturellement. C’est après de longues minutes d’errance solitaire que je finis par comprendre ma méprise. À l’heure fixée, je me présentais au rendez-vous, l’honneur était sauf.

La suite sera plus éprouvante encore. Je devais me rendre en Moselle, pour aller conter au bord d’un canal et d’une rivière. Région parfaitement inconnue, je pris la précaution d’établir un plan de route en notant seulement le numéro des autoroutes qu’il me fallait prendre pour arriver sur place en 4 heures selon les organisateurs.

Mal m’en prit car dès le départ, je me trompai de direction, piquant plein sud alors qu’il m’eut fallu aller vers le nord. Mais quand on a la prétention de n’en faire qu’à son nez, soit disant infaillible, la chose prend vite des allures de catastrophes en cascade. Refusant l’idée du demi-tour et de l’aveu de faiblesse, j’enfonçai le clou en imaginant mentalement un itinéraire de rattrapage.

C’est au hasard et avec d’approximatives notions de géographie que j’orientai ma trajectoire au nord est. Le soleil était alors un allié appréciable, bien calé dans mon rétroviseur, il me montrait la marche à suivre. L’ennui c’est que cette nouvelle voie était constituée de routes départementales, lentes, piégeuses et semées de radars.

Tout allait cependant pour le mieux, jusqu’à Troyes. Le temps imparti largement dépassé, je devais malgré tout finir par arriver au bout de mon périple. C’était sans compter sur mon copilote solaire qui décida de se coucher. La nuit, sans boussole, le trajet en aveugle devint fort compliqué. J’allais le découvrir à mes dépens.

La guerre de Troyes eut bien lieu ce soir-là. Des panneaux contradictoires me firent tourner la tête et en près de deux heures je n’avais pas avancé d’un pouce. La nuit gagnait largement la partie, la fatigue prenait le pas sur le désir de ne pas céder aux sirènes des autoroutes. Je confiai à une société quelconque l’honneur de m’alléger de quelque argent tout en me mettant sur le droit chemin.

Je faisais là encore erreur. Les arcanes autoroutières sont aussi complexes que la lecture d’une carte Michelin. C’est encore au jugé que je parvins à me sortir de cette affaire non sans avoir sans doute hérité d’une photographie pour dépassement d’une limite de vitesse à l’unité prêt. L’économie autoroutière fondant ainsi comme neige au soleil.

Ce qui devait durer 4 heures finit pas devenir 7 heures avec l’aimable certification de la police. Tout allait bien, je vais conter et il me faudra compter sur la patience de mes hôtes. La prétention est grande de refuser monsieur GPS. La prochaine fois hélas, je referai de même, si les chats échaudés craignent l’eau chaude, d’autres ont besoin de se retrouver souvent le nez dans la farine pour enfin se décider à plus de sagesse ! Quand je pense que je moquais du sens de l’orientation de ma collègue, me voilà bien puni !

Éperdument vôtre.

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