Des empreintes géantes découvertes dans le département de l’Ain !
par Surya
mercredi 14 octobre 2009
Quelles sont donc ces empreintes géantes découvertes en avril dernier à Plagne, dans le massif du Jura, entre Oyonnax et Bellegarde ? La région n’est pourtant pas réputée pour héberger des Dragons, le célèbre Yéti ou un autre de ces redoutables monstres mythologiques. Rassurez vous, il s’agit en fait de traces de Dinosaures, de la famille des Sauropodes, dont font partie les Diplodocus et les Brachiosaures, ces derniers ayant tenu le rôle des « gentils » dans le film « Jurassic Park ». Mais si le film était sympathique et visuellement réussi, il ne faut pas oublier que les Dinosaures appartiennent au monde de la réalité. Ils ont bel et bien peuplé notre planète, et la rencontre avec les traces de leur lointain passage provoque toujours un grand émoi chez les scientifiques.
La taille de ces traces laisse songeur quant à la taille des bêtes elles-mêmes. Il suffit de regarder cette image pour se rendre compte du gigantisme impressionnant des Dinosaures de la famille des Sauropodes, parmi les plus grands animaux, sinon les plus grands, ayant vécu sur Terre. De nos jours, seule la baleine bleue, menacée d’extinction, avec ses 180 tonnes et ses 31 mètres de long, est en mesure de rivaliser avec eux.
Les Dinosaures sont nos prédécesseurs, ils ont été les habitants, les maîtres incontestés, avant leur extinction définitive, de « notre » planète, que nous avons désormais tendance à considérer comme notre propriété exclusive, au détriment de la nature que nous n’avons de cesse de vouloir modifier à notre guise, et des animaux (on devrait même dire, des autres animaux que nous) que nous pourchassons et exterminons dans la plus grande indifférence.
Les Dinosaures font partie d’un passé si lointain, qui remonte à tant de millions d’années, sur une Terre où les paysages n’avaient tellement rien à voir avec ce qu’elle est devenue aujourd’hui, qu’on a un peu l’impression que tout cela s’est en réalité passé sur une autre planète. On a en effet trop souvent tendance à oublier que c’est bel et bien ici, sur Terre, notre bonne vieille Terre comme dirait le capitaine Haddock, que se sont baladés des millions de Dinosaures de toutes espèces et de toutes tailles (et dont les seuls tableaux de classifications donnent déjà le vertige), qu’ils ont évolué en toute liberté et en tous lieux, et pourquoi pas même à l’endroit précis où vous vous trouvez actuellement, mis à part bien sûr que le panorama a bien changé depuis lors.
Notre arrivée sur Terre n’est qu’un concours de circonstances, et si la météorite géante (l’une des théories expliquant la soudaine disparition des Dinosaures) n’avait pas provoqué le cataclysme que l’on connaît, nous ne serions peut-être pas là pour en parler.
Aux marécages, forêts denses aux climats chauds, aux vertes prairies ou savanes qui recouvraient la Terre à l’époque où elle ne portait pas encore de nom, où ni l’économie, ni la politique, ni l’écologie, ni la science, ni la technologie, ni le langage, ni les conflits (nos cataclysmes des temps modernes, ceux-là provoqués de façon intentionnelle) n’existaient pas, évoluaient donc des animaux gigantesques, herbivores ou carnivores, là où se trouvent maintenant dans nos pays, nos régions, des stations de métro, des usines, des déserts, du macadam recouvrant les trottoirs de villes tentaculaires ou de petits villages, des milliers de voitures et leur infernal concert de décibels, des champs cultivés, et encore un peu de nature à l’état sauvage, souvent confinée dans des « réserves » et des « parcs nationaux » pour ne pas la voir disparaître définitivement…
Mais faisons un petit retour en arrière. Les Dinosaures ne sont pas si éloignés de nous, après tout. Lorsqu’ils levaient durant la journée les yeux vers le ciel, si tant est qu’ils aient eu la curiosité de le faire, c’est bien le soleil qu’ils voyaient, le même que celui que nous voyons nous aussi, et la nuit, ils voyaient, exactement comme nous, la lune et ses différents phases. Nous avons donc au moins cela en commun avec eux.
Alors imaginer qu’il y a peut-être eu un jour un Dinosaure qui se baladait là où se trouvent maintenant les Champs Elysées parisiens où s’amuser à l’idée de voir soudain apparaître la tête d’un Sauropode à la fenêtre de son appartement situé au sixième étage, est une chose, mais avoir sous les yeux la preuve irréfutable, sous la forme de dizaines de traces de leurs pas, qu’ils sont un jour passés à l’endroit exact où vous vous trouvez actuellement en est une autre, et doit donc provoquer chez les paléontologues une émotion assez indescriptible.
C’est donc à l’endroit où sont passés le 5 avril 2009 les chercheurs et passionnés de nature Marie-Hélène Marcaud, enseignante, et Patrice Landry, géologue, tous deux membres de la Société des Naturalistes d’Oyonnax, que ces Sauropodes géants ont un jour imprimé de leurs énormes pieds ces empreintes qui se sont miraculeusement conservées jusqu’à nous parvenir intactes aujourd’hui, des millions d’années plus tard ! Evidemment, si l’on regarde la photo de cet article, ou celles présentées sur celui la, il est clair qu’un profane aurait sans doute du mal à reconnaître qu’il s’agit de traces de Dinosaures.
Où allaient-ils ? A quelle vitesse se déplaçaient-ils ? Quel était le but de leur périple et leur destination ? Etaient-ils en train de chercher leur nourriture ou partaient-ils s’installer un peu plus loin, lorsqu’ils ont traversé ce paysage ? La piste qu’ils ont empruntée (on aurait presque envie d’écrire « empreintée », si ce verbe existait) s’étend sur des centaines de mètres !
On trouve dans certains articles de presse relatant l’événement que les Sauropodes sont cousins des Diplodocus, et dans l’article Wikipedia consacré aux Sauropodes et mis en lien plus haut, que les Diplodocus et les Brachiosaures font partie de la classe des Sauropodes. (« On compte parmi les sauropodes les plus longs et les plus imposants dinosaures (brachiosaures, diplodocus, sauroposeidon) »
Tous les Sauropodes se ressemblent, à quelques détails près. Ce sont des quadrupèdes herbivores possédant un gigantesque cou, une longue queue, un corps énorme et une toute petite tête. Leurs pieds étaient même pourvus de griffes. On ne connaît pas l’utilité de celle qui se trouvait sur le pouce, et que certaines espèces semblent même avoir perdue au fur et à mesure des temps, ce que l’on a déduit par l’étude des traces qu’ils ont laissées. C’est d’ailleurs incroyable tout ce que l’on peut déduire par l’observation de leurs traces, par exemple en étudiant l’écart entre chacune d’elles qui renseigne notamment sur leur façon de marcher. On peut imaginer qu’un troupeau de ces Dinosaures avançant sur une piste devait faire trembler le sol au point que cela devait s’entendre peut-être à des kilomètres à la ronde.
On sait également que certains Sauropodes possédaient même une armure, par exemple des épines plantées sur leur dos.
On peut voir sur cette image une comparaison de la taille de différents Sauropodes. Le plus long d’entre eux mesurait quarante mètres ! (Cliquer sur l’image pour l’agrandir).
On sait, donc, que les Sauropodes se déplaçaient en troupeau, car c’étaient des animaux grégaires, mais ce qui est étonnant, c’est que selon l’espèce de Sauropode, les troupeaux n’étaient pas constitués de la même façon. Ceux qui mélangeaient les âges se déplaçaient donc tous ensemble, et maintenaient les jeunes au centre du troupeau pour assurer leur protection, tandis que d’autres espèces formaient des troupeaux distincts en fonction de l’âge. Il y avait donc des troupeaux formés exclusivement de jeunes animaux, et d’autres regroupant seulement les adultes. On pense que cela était dû au fait que les jeunes n’avaient pas le même régime alimentaire que les adultes, alors il était plus pratique que chacun se regroupe et aille chercher son type de nourriture de son côté. Du coup, les chercheurs se demandent si, dans ce cas de figure, les adultes s’occupaient des jeunes, ou si les petits apprenaient très tôt à se débrouiller seuls.
On explique également la taille gigantesque de ces animaux par le fait que cela leur permettait d’avoir un système digestif très long, et donc d’y conserver la nourriture plus longtemps, ce qui assurait leur survie s’ils traversaient une période de pénurie.
L’information de la découverte de ces traces de Sauropodes n’a été révélée au public que le 9 octobre dernier. Cette découverte a été qualifiée de colossale et d’extraordinaire par les paléontologues, et des études plus poussées du site devraient avoir lieu durant les prochaines années. Espérons que cela permettra d’en savoir encore plus long sur ceux qui furent parmi les premiers à peupler la planète Terre, et pour la plaisanterie, je dirai bien avant l’arrivée sur Terre d’autres monstres, de taille nettement plus réduite, mais dont le pouvoir destructeur qu’ils s’acharnèrent à exercer sur « leur » planète se révéla nettement plus colossal.
Principales sources :
La photo de la trace de Sauropode provient de Wikipedia et se trouve dans le domaine public.