Dessine-moi 2021 !

par olivier cabanel
vendredi 1er janvier 2021

 

Le 30 décembre dernier France inter invitait un « futurologue », un certain Antoine Bueno, afin de découvrir ce qui pourrait nous arriver demain... et dans plusieurs décennies.

On sait à quel point les prédicateurs d’hier se sont trompés, faisant s’interroger sur les prévisions que font aujourd’hui, les futurologues de tout poil, et interrogeons-nous sur cet « Antoine », qui imagine qu’une personne puisse un jour avoir plusieurs sexes... . lien

Bien sûr, il ne faudrait pas oublier ceux qui avaient eu, au début du siècle dernier, une assez juste vision de notre monde d’aujourd’hui.

Ainsi George Orwell avait vu très juste lorsque dans son best-seller, il envisageait un état « Big Brother » qui pouvait espionner tous les citoyens grâce à des systèmes électroniques, avec toutes les conséquences faciles à imaginer...nous en savons quelque chose aujourd’hui.

Aldous Huxley n’avait-il pas imaginé dans son livre « le meilleur des mondes » un seul état mondial dans lequel étaient séparés les castes supérieures et les autres... n’est-il pas proche de la réalité qui s’annonce aujourd’hui, puisque les 3 grands sont au coude à coude pour décrocher la première place... et la Chine n’est-elle pas loin de l’emporter ?

En 1936, Fritz Lang mettait en scène dans son « Métropolis » une mégapole divisé en deux : la ville haute où vivaient les plus aisés, et une ville basse dans laquelle les travailleurs faisaient fonctionner la ville, opprimés qu’ils étaient par la « classe dirigeante ».

N’oublions pas Jules Verne qui a décroché le pompon en imaginant les sous-marins, la démocratisation des voyages, et bien sur les premiers pas de l’homme sur la lune.

Ceux-là sont connus... mais un autre futurologue l’est beaucoup moins.

En effet, John Elfreth Watkins Jr publiait en décembre 1900 dans le Saturday Evening Post un article au titre excitant : « ce qui pourrait arriver dans les cent prochaines années ».

Il imaginait déjà une planète avec 5 milliards d’habitants... il ne s’est au fond trompé que d’un petit milliard...

Il avait déjà prédit des téléphones mobiles qui pourraient joindre d’importe qui à n’importe quel endroit du monde... mais aussi l’envoi de photos en couleur par un système télégraphique... annonçant avant l’heure des trains parcourant 2 miles en une minute, soit 3,2 km, soit plus de 180 km/heure... à ceux qui me rétorqueraient que les TGV vont bien plus vite, je rappelle qu’il annonçait ces prédictions d’ici la fin du siècle dernier. lien

Qu’avait-il imaginé encore ?

En vrac, l’air climatisé, le chauffage central, des maisons sans cheminées, des plats préparés d’avance qu’il n’y avait plus qu’à réchauffer, des lave-vaisselle, des sèches linge, la télévision, la mondialisation des échanges... mais il annonçait aussi des situations non réalisées à ce jour, qui pourraient bien l’être bientôt : ainsi la disparition des voitures en ville, la disparition des mouches, moustiques, et de tous les animaux sauvages, l’agrandissement des USA à certains territoires d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale.

Ajoutons qu’il prévoyait la disparition des lettres C, X, et Q... il ne s’est pas trompé de beaucoup puisque le langage SMS a modifié singulièrement la donne.

Il affirmait que l’anglais serait la langue des mots condensés exprimant des idées condensées, et serait la plus parlée devant la langue russe.

Au-delà de ces prédictions, les futurologues d’aujourd’hui vont probablement dire beaucoup de bêtises, assurant que nos sociétés vont se réveiller, et mettre vraiment en œuvre des mesures draconiennes pour inverser la situation climatique.

Ils vont aussi annoncer que demain sera le règne de l’immortalité, que la science aura réponse à tout, que nous trouverons une planète habitable, la nôtre étant en passe de ne plus l’être, promettant l’augmentation des capacités humaines, grâce à l’intelligence augmentée, la disparition de la pollution... à l’image de Chirac qui avait promis de prendre un bain de jouvence dans la Seine.

Ils vont aussi nous annoncer la création de la vie en éprouvette, le remplacement de tous les organes humains défaillants, par des organes artificiels... ce qui est vrai aujourd’hui en partie, mais qu’en sera-t-il dans le temps ?

Dans un article publié en Juin 2018, Laurent Alexandre mettait en garde dans les colonnes de « l’institut Sapiens », le fait que « les futurologues allaient encore se tromper  »... et la crise sanitaire qui nous est tombé dessus, comme un cheveu sur la soupe, plongeant la planète dans un profond désarroi, totalement impréparés à gérer cette situation, lui donne en partie raison. lien

Mais sommes-nous capables d’analyser les erreurs du passé ?... ou juste désireux de continuer ce que nous avons commencé, avec en ligne de mire la croissance exponentielle, sachant pourtant que notre planète n’est pas extensible ?

Pourquoi ce gouvernement est-il en total désamour avec le monde de la culture ?

C’est la question que se posent, entre autres, Marie Dominique Robin, Juliette Binoche et Serge Morand dans le livre « la fabrique des pandémies », (lien) et peut-être bientôt, avec l’aide des souscripteurs, un documentaire. lien

162 salles de cinéma fermées n’est une partie modeste du bilan culturel que nous devons aux décisions de ce gouvernement...et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. lien

Dans notre pays, la culture représente quand même la modique somme de 100 milliards d’euros. lien

Dans son livre, les 100 métiers du futur, éditions propulseur, de Caroline Paucot, fait un large tour de la question, histoire de nous faire découvrir le « foulange » spécialiste de la finance participative, le collaboractiviste, lequel gère la consommation collaborative des entreprises, le companobot, qui aura comme mission de personnaliser les robots d’accompagnement, le monnétarien, lequel va gérer les monnaies complémentaires, le gomNeteur, qui va s’attacher à effacer les traces numériques, et 95 autres à découvrir sur ce lien.

Il y en a en tout cas un qui ne devrait pas pratiquer la futurologie, c’est le président de la République, qui lors de ses vœux de l’an dernier avait bombé le torse, affirmant que « la France n’avait pas connu un tel élan depuis des années », s’attribuant la création de 500 000 emplois depuis mai 2007, chantre donc de la disparition future du chômage, mais aussi assurant que sa réforme des retraites irait à son terme, convaincu que face aux gilets jaunes, il avait « su instaurer un dialogue respectueux et républicain sans précédent dans une démocratie ».

Rappelons aussi qu’il avait déclaré que « 2020 sera l’année où un nouveau modèle écologique doit se déployer », assurant même qu’il attendait beaucoup « des propositions que préparent 150 de nos concitoyens ». lien

On sait aujourd’hui ce qu’il en est avec de nombreuses reculades... projet de la mine d’or guyanaise relancé (lien), abandon de la baisse de la TVA à 5% sur les billets de train, abandon de l’interdiction de publicité pour les véhicules polluants, etc... Et très logiquement, Cyril Dion, l’un des garants de la Convention Citoyenne accuse le président « de ne pas tenir parole ».

C’est ce qu’il a fait quand il a relancé le programme nucléaire, et ses EPR, (bientôt 20 milliards pour celui de Flamanville) malgré le coût exorbitant du KW produit, bien plus cher que celui des énergies propres. lien

Et quid de la 5G, technologie décriée par la CCC, mais aussi des millions de citoyens, puisque 70 communes, et pas des moindres, ont décidé de s’y opposer, devant le silence quasi méprisant présidentiel ? lien

Au moment où l’année 2020 est considérée comme la plus chaude depuis des décennies, Anne Bringault dénonce la France « de ne pas montrer l’exemple en détricotant les propositions de la CCC ». lien

En conclusion Macron nous souhaitait une très bonne année 2020, mais il le faisait le 31 décembre, ce qui porterait malheur (dixit le pape François)... et ce qui amène la question : Macron porterait-il la poisse ?

Il est vrai que depuis son élection, entre les manifs des GJ, les grèves à répétition, et le coronavirus en prime, il y a de quoi s’interroger... au lieu d’évoquer « l’espoir » dans son intervention du 31 décembre 2020, il aurait peut-être mieux fait de nous souhaiter « bonne chance »...lien

Alors que certains suggèrent que l’école, au lieu de nous apprendre le « passé simple », ferait mieux de nous préparer au « futur compliqué », mon vieil ami africain assure : « si en te baignant tu as échappé au crocodile, prend garde au léopard sur la berge  ».... (bonne Année à tous)

Le dessin illustrant l’article est de Dave Grandlund

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

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