Elle va disparaître !

par olivier cabanel
mercredi 1er avril 2009

Orgueil de toute une nation, la Tour Eiffel va disparaître !
Sa base, comme chacun sait, se trouve flotter sur la Seine, et la corrosion, liées à des problèmes esthétiques, va provoquer sa prochaine disparition.
En effet, la Tour Eiffel, du nom du célèbre ingénieur, qui avait fait couler tant d’encre, se trouve aujourd’hui menacée.

On a peut être oublié qu’elle a été érigée il y a deux siècles, à l’occasion de l’exposition universelle de 1989, et qu’il avait été décidé à l’époque, qu’elle serait déconstruite après l’expo.

C’est tout un symbole qui va s’en aller, car on a souvent aussi oublié qu’elle devait à l’époque célébrer le centenaire de la révolution française.

Mais avant même qu’elle soit construite, une pétition avait circulé pour empêcher sa construction, argumentant son prix élevé (plus de 6 millions de francs à l’époque, avec un dépassement d’1,5 million de francs sur le coût initialement prévu) et le danger qu’elle faisait courir aux riverains, si par malheur elle venait à s’effondrer.

Cette petition lancée par des écrivains, des peintres, des compositeurs, et même des architectes recueillera des milliers de signatures.

Il faut dire que ceux qui avaient lancé cette pétition n’étaient pas n’importe qui : alexandre Dumas fils, y côtoyait Charles Gounod, Victorien Sardou, guy de Maupassant, Verlaine, Sully Prudhomme, et même Leconte de Lisle.

Ils la qualifiaient « d’inutile et monstrueuse ».

Lors de l’exposition universelle, elle avait accueilli 236 millions de visiteurs, et elle est restée jusqu’à ce jour l’un des bâtiments les plus visités de France.

Déjà en 1944, l’occupant nazi avait projeté sa destruction.

Jusqu’à ce jour, cette tour culminant, avec son antenne de télévision à 325 mètres du sol a accueilli 6 millions de visiteurs par an.

Jusqu’en 1930, elle est restée le bâtiment le plus haut du monde.

La mairie de Paris avait programmé une opération de nettoyage et de peinture.
Initialement, la couleur choisie, pour faire plus fête et champagne, était le rose.

Déjà, ce choix de couleur ne faisait pas l’unanimité.

Mais lors d’une inspection récente, les ingénieurs ont constaté que les rivets qui maintenaient l’assemblage avaient subi les outrages du temps, et les remplacer pose d’énormes problèmes techniques.

En effet, enlever un rivet pour le remplacer, peut déséquilibrer la Tour, et représente un réel problème de sécurité.

Le problème principal vient de sa base.

Les deux pieds coté Seine ayant été construits en dessous du niveau du fleuve, l’humidité au fil des années, a provoqué de gros dégâts sur la structure d’assemblage, fragilisant la totalité de l’édifice.

D’autant que les deux autres pieds, situés du coté de l’école militaire, sont construits sur une épaisse couche de béton de 2 mètres.

Un autre problème vient de la tempête de 1999, lorsque des vents de 240 km provoquèrent une oscillation de 13cm, ce qui provoqua une déformation de la structure.

Cette tour a été construite en un temps record : commencée en janvier 1987, elle a été achevée le 12 mars 1989, ce qui est un record si l’on songe aux techniques assez rudimentaires utilisées à l’époque pour la construire.

On peut être surpris de la rapidité de cette construction, car la seule opération de peinture effectuée tous les dix ans, prend chaque fois une année.

Les 18 038 pièces qui la composent vont donc être démontées une à une, de façon régulière, afin de ne pas déséquilibrer le monument.

Puis l’acier sera récupéré.

D’ores et déjà, les candidats au rachat se sont manifestés : Mital, l’industriel Hindou bien connu, est déjà sur les rangs.

On sait aussi que certaines pièces seront vendues aux enchères, pour les collectionneurs, afin de ne pas trop grever les impôts des parisiens.

Ce n’est pas une nouveauté, car déjà, en les escaliers de métal qui montaient jusqu’au sommet avaient été démontés, découpés en 22 tronçons, et vendus aux enchères à des collectionneurs pour la plupart américains.

Il faut donc en faire notre deuil, car comme disait un vieil ami africain :
« Même le poisson qui vit dans l’eau a toujours soif ».
 

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