Fiction sur une conversation entre un politicien et un banquier

par Pierre-Joseph Proudhon
vendredi 24 août 2012

Ceci est une œuvre de fiction distrayante. Toute similitude avec des personnages existants ou ayant existé serait fortuite et totalement involontaire de la part de son auteur.

Si toutefois vous persistiez à croire que ces personnages sont réels, oubliez immédiatement ces pensées malsaines, elle ne pourraient vous apporter que des ennuis. Heureusement le service de la Propagande Officielle veille avec bienveillance à ramener les brebis égarées sur le bon chemin.

Introduction.

<Voix nasillarde> "Bonjour. Vous êtes sur le répondeur de François Grolande. Je suis en conférence avec Baraque Omama pour péter la gueule aux Si-Riens mais vous pouvez laisser un message après le bip sonore.... BIIIIP !"

<Voix énervée> : Ne fais pas le con François, c'est Benjamin. Benjamin De Rotechie, le fils d'Edmond et je t'intime l'ordre de répondre immédiatement !

FG <intimidé> : ... Allô ? … Benjamin ? … Patron ? C'est toi ?

BDR <énervé> : Mais oui crétin ! Qui veux-tu que ce soit ? Le pape ?

FG <désolé> : J'imite mon répondeur car ces enragés d'ATTAQUE ont réussi à pirater mon numéro de téléphone de l'Éliezée ! Ils sont pénibles, ils n'arrêtent pas de m'appeler pour me parler de "politique de gôôche" ! Quels cons, comme si j'avais que ça à faire ! Le Pari Sauce-yaliste est un parti ultra-libéral, tout le monde le sait !

BDR <compatissant> : Ah mon pôôôvre ami, je te plains, tous ces gueux qui viennent tirer les sonnettes pour mendier, il faudrait voter une loi pour ne plus être dérangé ! En plus, dans ton cas, c'est si facile !

FG <désespéré> : J'aimerais bien mais ce serait mal perçu je crois. Le peuple n'a AUCUNE reconnaissance envers son souverain. Je comprends désormais le calvaire de Louis XIV.

BDR <approbateur> : Tu as raison, c'est affreux. Que les va-nu-pieds restent dans leur fange et ne viennent pas importuner les Grands de ce monde !

Mondanités

FG <courtois> : Sinon, comment vas-tu ? L'exil fiscal en Quisra-elle ne te pèse pas trop ? Côté mondanités il paraît que c'est franchement la zone là bas ! Ta mère ne s'ennuie pas trop ? Nadine aime tant les grandes réceptions ! Et puis tous ces terroristes pâles Estiniens avec une ceinture explosive et un couteau entre les dents, ça me fait frémir !!!

BDR <nostalgique> : C'est sûr, Maman est un peu triste, mais il faut vivre avec son temps. Tous les soirs nous organisons des "petites fêtes privées" avec quelques centaines de convives. Affréter quelques 747 ne coûte vraiment pas cher, surtout quand on le fait passer sur la note de frais de la société. Et puis elle commande du foie gras frais du Périgord qui nous est livré le jour même par jet privé, c'est presque aussi rapide qu'à Paris. Et avec une clim' de 20 mégawatts il ne fait pas trop chaud dans le parc. C'est un peu bruyant mais on ne peut pas tout avoir.

BDR <affirmatif> : Côté terroristes, nous sommes peinards, le gouvernement a fait construire une caserne à côté de la propriété, nous avons des barbelés de 8 mètres, des détecteurs électroniques et des nids de mitrailleuses en haut des miradors. Et le gouvernement est est efficace ici au moins : Il a fait exproprier tous les pouilleux à 50 km à la ronde... Comme ça on les voit arriver de loin et les soldats peuvent s'amuser, le ball-trap les distrait.

FG <dépité> : Dire que nous ne pouvons pas faire la même chose ici... Du moins pour l'instant. Imagines qu'il faille évacuer la populace à 50 km de l'Aile-Isée, ce serait une émeute ! Dans quelques années peut-être Copet ou Fion pourront le faire.

FG <nauséeux> : Cette plèbe me répugne. Dire qu'il faut aller serrer des mains gluantes dans les réunions, j'en ai la nausée !

Le fond du problème

FG <interrogatif> : Que me vaut l'honneur de cet appel ?

BDR <mielleux> : Je suis un peu ennuyé et j'aurais besoin d'un petit service. Du genre de celui que ton prédécesseur m'avait déjà rendu avant les élections...

FG <volontaire> : Pas de problème, mon parti se montre toujours serviable vis à vis de ses généreux donateurs. Au fait, tu pourrais pas diminuer les aides aux pourris d'en face et les transférer chez nous ? Ce serait un TRÈS bon investissement...

FG <interrogatif> : Que veux tu ? Quel est ce service ?

BDR <explicatif> : Tu te rappelles qu'avec la crise Grecque, nous nous sommes goinfrés comme des gorets quand on a fait grimper les taux d'intérêts à plus de 400 % sur les bons du Trésor à un an ? Ça a été l'un des plus beaux coups de ma vie, on les a pressés comme des citrons, on a récupéré tous les intérêts mais ensuite ces cons n'avaient plus de quoi rembourser le principal. Alors Sarquozi a donné l'ordre à la Banque De France de nous racheter les titres de dette Grecque, ce qui nous a permis de ne pas avoir à tailler dans les bénéfices. En plus, quand la Banque De France devra payer la note, comme elle ne peut pas faire de création monétaire, elle sera bien obligée de venir nous emprunter, il n'y a pas de petits bénéfices...

BDR <affirmatif> : Une part des intérêts sera bien sûr reversée au parti !

FG <approbatif> : Oui, je sais tout ça, seuls ces ploucs de Français l'ignorent ! Que veux-tu ?

BDR <explicatif> : Eh bien, en ce moment, on se gave sur les dettes Espagnoles, Italiennes, Portugaises... Et on aimerait pas voir nos bénéfices plombés par un risque d'impayé sur le principal. Surtout l'Espagne qui est le cas le plus "chaud" en ce moment, mais l'Italie et le Portugal devraient rapidement suivre avec ce qu'on leur pompe !

FG <affirmatif> : Là aussi, rien qui ne tienne du secret d'état, tout le monde sait que c'est la curée sur ces pays et qu'ils vont tomber d'un jour à l'autre... Les espagnols regretteront bientôt de ne pas être Burkinabés... Dire que leur premier ministre se foutait de la gueule des Ougandais !!!

BDR <inquiet> : Et c'est bien là le problème ! Si l'Espagne tombe, nous devrons inscrire le montant du principal au passif de nos comptes, ce qui va entraîner une baisse significative de nos bénéfices. Je te rassure, avec ce qu'on leur a piqué, il en restera encore beaucoup, mais ça ne ferait pas "très propre" et la Goldman-Sachs en profiterait pour nous casser du sucre sur le dos afin de nous piquer quelques clients. Sans compter que la JP Morgan en profiterait aussi pour noyer le poisson de ses pertes en criant qu'on est aussi pourris qu'eux ! En ce moment je ne peux pas me le permettre.

FG <scandalisé> : Ah oui, c'est vraiment des coups sournois...

FG <narquois> : Mais tu as bien fait de même par le passé il me semble....

BDR <incisif> : Le passé, c'est le passé... Ne me dis pas que tu n'as pas fait de coups tordus dans ta vie !

BDR <interrogatif> : Entre autres, comment as-tu pris le contrôle du parti dans le passé ?

BDR <impératif> : Ce que je te demande, c'est de te tenir prêt à donner l'ordre à la Banque De France de racheter mes bons du Trésor Espagnols dans l'heure qui suit quand je t'appellerai. Autant racler les intérêts jusqu'à la dernière minute, puis fourguer les avoir pourris à la Banque De France afin de de pas plomber mes bénéfices.

BDR <menaçant> : Si tu ne le fais pas ta carrière politique est foutue, je te mets la LICRADE au cul avec une sordide affaire de pédophilie sur des petits n'enfants z'élus innocents !

FG <effrayé> : Tu sais que je ne peux rien te refuser ! Pas la LICRADE ! Je t'ai toujours soutenu quand tu en avais besoin !

FG <gêné> : Par contre Christian Noyé risque de ne pas vouloir se jeter à l'eau. Il faudrait que tu l'invites une semaine sur ton yacht avec sa famille pour le calmer.

BDR <concupiscent> : Je pourrai même lui fournir quelques "brésiliennes" si ça lui fait plaisir... On ne sait jamais, sa femme n'est plus première fraîcheur et il est encore "vert" ! Et quelques photos compromettantes seraient très utiles dans mes archives...

FG <affirmatif> : Je me charge de le convaincre, comptes sur moi.

BDR <mielleux> : Tu est un véritable Ami François. Je donnerai l'ordre aux scribouillards de Labération de faire une avalanche d'articles élogieux à ton sujet jusqu'aux prochaines élections.

Spéculations sur le futur financement du Parti

BDR <interrogatif> : Au fait, vous avez réfléchi à la proposition que j'avais fait à Dominique Strocante pour le financement du parti ?

FG <étonné> : Une proposition, Dominique ? Il ne nous en a jamais parlé !

FG <narquois> : Tu sais, Bite-en-Feu est bougon en ce moment. S'il n'était pas obsédé à trousser les soubrettes qui passent à sa portée sa femme ne l'aurait pas largué et nous pourrions progresser dans notre projet néo-socialo-libéral initié par Lionel Coquin... Et il serait encore à la tête du Effaimi, ce qui serait bien utile à nos projets...

BDR <concupiscent> : Son obsession des tabliers de soubrettes est maladive. Anne Sein-Clair m'avait même confié qu'elle devait se mette une burqa sous un tablier de soubrette pour réveiller ses ardeurs ! Elle mourrait de chaud mais là, Dominique devenait un gorille en rut !

FG <confident> : Elle a même dû faire confectionner des burqas pré-déchirées et faire capitonner les murs de la chambre pour ne plus être couverte de bleus : Il la jetait sauvagement contre les murs en arrachant ses vêtements !!!

BDR <affligé> : Pauvre femme ! Qu'est-ce qu'elle a dû endurer ! Je la plains sincèrement !

FG <interrogatif> : Mais cessons de nous disperser, cette proposition, c'était quoi ?

BDR <explicatif> : Je lui avais proposé de l'aider à créer la Banque du parti. La « BPS », ça sonne bien tu ne trouves pas ? Nickel, tu obligerais tous les élus Socialistes à déposer leur argent dans cette banque, avec ce qu'ils gagnent ça devrait faire un beau pactole, puis, en utilisant les taux de couverture bancaires le parti pourrait faire de la création monétaire à tour de bras afin de financer ses campagnes.

BDR <passionné> : Imagines un peu le pactole ! Et même plus besoin de s'emmerder avec des adhérents ! Plus de meetings à la con !

BDR <triomphant> : Autofinancement à 100% sans avoir de comptes à rendre à des crétins idéalistes ! C'est pas beau tout ça ?

FG <songeur> : Tu me fais rêver ! Mais il faudrait quand-même rembourser un jour !

BDR <affirmatif> : Pas de problème ! Avec tout le fric versé par le contribuable au titre des comptes de campagne, tu aurais largement de quoi payer les intérêts ! Surtout qu'avec les campagnes de pub que tu pourras financer, tu rafleras au moins 80% des sièges aux élections !

BDR <narquois> : Quand au remboursement du principal, je ne te fais pas un dessin...

FG <eurêka> : J'ai compris ! La Banque De France !

Adieux touchants

BDR <flatteur> : Tu es doué. Si jamais tu arrêtes la politique, je t'embauche immédiatement dans ma banque !

BDR <explicatif> : Quoique, l'habitude de la maison est plutôt d'envoyer nos éléments les plus retors en politique.

BDR <nostalgique> : Ça a été redoutable avec Pompedou. Le 3 janvier 1973, quel génie ! Profiter du fait que les Français étaient en train de cuver le nouvel an, avec la gueule de bois, ils ne pouvaient rien faire, imparable !

BDR <attristé> : Mais un type comme lui, on en trouve qu'un par millénaire, dommage qu'il nous ait quitté si tôt, nous aurions pu faire de très grandes choses ensemble. Il nous manquera longtemps.

BDR <cordial> : Bon salut François, Je t'appelle quand il faudra faire la manip, et réfléchis bien à la « BPS », je crois que nous tenons un bon filon – Il faudrait même breveter cette idée comme ça les autres partis seraient obligés de nous verser des royalties. Je t'indiquerai aussi les meilleurs paradis fiscaux pour mettre la cagnotte à l'abri et pour t'en mettre un peu "à gauche" <éclat de rire>.

FG <cordial> : Merci de tes conseils Benjamin. Et grosses bises à Nadine. J'espère qu'elle ne m'oublie pas et qu'elle m'invitera bientôt à une de ces soirées dont elle a le secret !

FG <servile> : Et Rappelles-moi si tu as besoin de quoi que ce soit, et n'oublies pas de bien t'annoncer quand j'imite mon répondeur...

Morale :

Mieux vaut être riche, en bonne santé avec des amis influents que pauvre, malade et tout seul.

Post-scriptum :

Le « sauvetage des banques » n'a pas été fait par les politicards (et la Commission Européenne) en forçant la Banque de France à racheter les titres pourris de la « dette » Grecque détenus par les banques Françaises. Ceux qui le prétendent sont des conspirationnistes qu'il faut écarteler sur la place publique.

La Banque de France, donc vous et moi, ne détient aucun de ces avoirs pourris qui sont bien sûr restés dans les établissements privés.

Ils ne spéculent pas sur n'importe-quoi, ne causent pas volontairement des faillites sur lesquelles ils parient. Il assument les conséquences de leurs actes, autant au niveau des dirigeants que des actionnaires d'ailleurs car ils ne sont pas cupides.

Ces établissements n'ont jamais fait de profits monstrueux sur des taux d’intérêts inimaginables. Les taux de l’emprunt Grec sur un an ne sont jamais montés à 480%. Ces taux d'intérêt n'ont donc jamais pu être payés par les contribuables.

Et cette non-opération ne se répétera jamais pour les créances Espagnoles, Italiennes, Portugaises, etc... parce qu'elle n'a jamais eu lieu. Les mauvaises langues qui prétendent le contraire ne sont que des menteurs et des antidémocrates, des fascistes qu'il faut conchier.

Nous avons là un exemple typique de la non-privatisation des profits et de la non-socialisation des pertes.

Ce n'est pas un cercle vicieux : La non-socialisation n'entraîne pas de déficits publics qui n'entraînent pas des emprunts destinés à les rembourser, ce qui génère donc pas plus de déficits publics, donc aucun profit pour les organismes financiers privés qui sont ne sont pas les seuls à avoir le PRIVILÈGE de la création monétaire. Tout le monde sait qu'il est possible à tout-un chacun d'imprimer autant de billets qu'il veut sur son imprimante à jet d'encre pour faire ses commissions.

La France ne sera jamais dans le même état que la Grèce, donc personne n'aura à racheter les créances Françaises et les Français n'auront jamais de "dette" à rembourser, ni d'intérêts sur cette dette car elle n'existe tout simplement pas.

Les financiers et les politiques ne sont pas des PARASITES. Le but de leur existence est de veiller avec bienveillance sur notre bien-être en nous donnant gracieusement tout ce que nous désirons. Tous ceux qui prétendent le contraire devraient être embastillés en attendant d'être guillotinés en public place de Grève. Ils sont la honte de la Démocratie et doivent être dénoncés et sévèrement sanctionnés pour leurs propos séditieux.


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