L’astrologie : victime du divorce entre Science et Connaissance ?

par Hieronymus
samedi 28 février 2009

Depuis des temps immémoriaux l’Astrologie était constamment vénérée comme une discipline majeure dans l’ordre des connaissances, superstition des anciens ? Pas tant que cela, peu de gens savent que Galilée, Kepler et même Newton, tous astronomes émérites s’adonnaient également à l’astrologie, plus près de nous encore Elisabeth Tessier ne fait pas mystère d’avoir souvent « conseiller » François Mitterrand, Jacques Chirac ayant eu « son » astrologue en la personne de Joëlle de Gravelaine ; cependant à notre époque le sujet est devenu sulfureux et il n’est pas bon d’en faire étalage, quelque part l’Astrologie ne passe plus dans la grille de lecture, que s’est il donc passé pour que cette discipline se soit retrouvée ainsi mise au ban de l’ordre des disciplines admises ?

L’exemple des astronomes-astrologues ci-dessus mentionnés indique que le divorce « science-connaissance » a été progressif, jusqu’au XVII siècle les 2 disciplines allaient de pair sans problème puis l’apparition de la « démarche scientifique » avec Galilée et d’autres, en voulant instituer un « caractère objectif » à la science, a tendu à circonscrire de plus en plus son domaine en excluant tout ce qui est de l’ordre de l’indémontrable : les questions religieuses et métaphysiques, les arts en général, l’astrologie entre autres .. au XIX siècle période du triomphe du scientisme, la rupture est définitivement consommée et l’astronomie est presque devenue une sorte d’anti-astrologie .. le but de cet article n’est pas de rentrer dans un débat épistémologique trop fastidieux mais force est de reconnaître que l’astrologie dans ses fondements est foncièrement incompatible avec une représentation scientifique de l’univers et pour cause !

Il ne peut y avoir aucune explication scientifique de l’astrologie, la réalité de cette discipline est absolument indémontrable d’un point de vue rationnel, celle-ci ne peut se concevoir que d’un point de vue ésotérique à condition d’admettre l’axiome de base de l’Astrologie : le principe d’analogie entre le Microcosme et le Macrocosme, hormis ce principe qui était une évidence pour les Anciens, l’astrologie perd toute signification et n’est plus qu’une simple divagation de l’esprit à ranger dans la catégorie des superstitions, mais comment faut-il comprendre et interpréter ce principe d’analogie entre le Microcosme et le Macrocosme ?
 
Dans l’exemple du thème individuel d’un individu, le microcosme correspond à l’individu, le macrocosme figure l’univers entier, le principe d’analogie consiste à considérer que l’individu au moment de sa naissance est une reproduction, une sorte de reflet de l’univers dans ses principes, mais quel est donc cet univers et quels sont ces principes reflétés par l’individu dans son thème de naissance ?
 
Notre univers ou macrocosme est incarné par notre système solaire et les planètes qui le composent, la mythologie gréco-latine est en fait une Cosmogonie ou représentation de l’univers sous forme de principes, dans ce système il convient de ne plus considérer les planètes uniquement comme des blocs de matière inerte se mouvant dans l’espace mais comme l’incarnation de véritables principes métaphysiques régissant l’existence, un horoscope n’est en fait rien d’autre que la « mise à plat » des rapports de ces différents principes entre eux par rapport à l’univers entier, il est établi en calculant la position des planètes entre elles dans le ciel constitué par les 12 signes du zodiaque au moment de la naissance de l’individu ou microcosme, son étude consiste en l’interprétation des lignes de force existantes entre les planètes (principes métaphysiques), ce qui va composer le caractère d’un individu et déterminer ensuite (vaste question) plus ou moins sa destinée, à côté du thème d’une personne on peut très bien dresser l’horoscope d’une entreprise, d’un traité ou même d’un état à partir de la date de sa fondation, il semblerait à ce sujet que la Constitution des Etats Unis n’ait pas été ratifiée à n’importe quel moment si l’on en juge par sa remarquable stabilité ..
 
A quoi correspondent les planètes du système solaire et les signes du zodiaque ?
- pour résumer le zodiaque correspond à la découpe du ciel ou cosmos en 12 signes de 30° chacun, ces 12 signes sont formés par la combinaison entre les 4 éléments : feu, terre, air, eau et les 3 états : cardinal, fixe, mutable (tout ceci est très ésotérique) le 1er degré du Bélier étant toujours fixé par le point vernal de l’équinoxe du printemps (convention invariable !), le solstice d’été est le 1er degré du Cancer, l’équinoxe d’automne est le 1er degré de la Balance et le solstice d’hiver le 1er degré du Capricorne, invariable !
 
- afin d’abréger, il convient de laisser de côté les planètes trans-saturniennes et de ne considérer comme principes essentiels que les 2 luminaires et les 5 planètes observables à l’œil nu formant le septénaire cosmique vénéré par les Anciens ainsi :
- le Soleil représente le principe de volonté ou le Soi
- la Lune le principe de conscience ou le Moi
- Mercure le principe reliant ces 2 derniers ou l’intellect
- Vénus l’affectif ou la puissance d’union
- Mars l’énergie ou la puissance d’action
- Jupiter le principe d’expansion ou l’espace
- Saturne le principe de concentration ou le temps
 
On le voit d’après cet énoncé, dans la compréhension de l’Astrologie, il n’est à aucun moment question de mesure physique, de rapport de masse ou de distance, la physique moderne n’a rien à y faire, les planètes n’envoient pas de « rayon » sur les individus, seul le positionnement, l’agencement des planètes/principes entre elles et dans le ciel/zodiaque forment la cartographie de l’individu lors de sa naissance, il convient sans doute de se remémorer la parole « Dieu fit l’homme à son image » pour entrevoir la profondeur de cet axiome de base, le principe de l’analogie entre l’homme/microcosme et l’univers/macrocosme qui fonde l’Astrologie...
 
L’adhésion à cet axiome détermine l’acceptation ou non de l’astrologie comme système véridique, mais un tel axiome étant par nature absolument indémontrable, plus de l’ordre de la philosophie que de quoi que ce soit de « réel », il est donc inacceptable d’un point de vue scientifique et tous ces concepts ésotériques ne sont plus que rêverie et fumisterie, la science moderne étant par nature anti-ésotérique ne peut que rejeter totalement l’Astrologie comme un système n’étant basé sur rien de vérifiable et donc étant parfaitement fantaisiste !
 
Cette démystification de l’Astrologie n’a pas pour but d’emporter adhésion de ses adversaires ou rejet de ses partisans mais doit permettre d’éclairer quelles peuvent être les prétentions légitimes de l’Astrologie si l’on reconnaît la validité de ses fondements, à ce sujet petit tour d’horizon des pratiques les plus courantes de l’Astrologie à notre époque :
 
- Horoscope des journaux : foutaise pure et simple, fait beaucoup de tort à l’Astrologie..
- Prédictions, pronostics sur l’avenir : ne marche pas, n’en déplaise à certains astrologues à chaque fois ils se plantent ou plutôt ils font du 50/50 de réussite statistique quand par exemple il leur est demandé de se prononcer sur les résultats de prochaines élections ..
- Etude des caractères, description des personnalités : possède une part de vérité, il y a un certain niveau de déterminisme mais qui n’est pas absolu ou plutôt dont le caractère relatif est inhérent à l’astrologie elle-même, ainsi un horoscope n’est jamais monolithique mais est le plus souvent constitué d’aspects se contredisant mutuellement, le travail de l’astrologue consiste par intuition à tâcher de définir quelles peuvent être les tendances « lourdes » s’imposant au sujet au milieu de toutes les autres tendances, mais avec un résultat parfois incertain, il faut bien le reconnaître ..
 
Enfin ce modeste exposé vise surtout à éradiquer des légendes ou fausses idées qui concerneraient l’Astrologie, elle n’est pas et ne peut pas être fondée scientifiquement, aussi si déterminisme astrologique il y a, ce dernier ne peut en aucun cas être absolu !
 
Hiéronymus, février 2009

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