La gare de Shangai-Sud : le génie d’Eiffel toujours vivant !
par ÇaDérange
vendredi 9 juin 2006
Dejà connu pour ses précédentes réalisations en Chine comme le Musée historique de Pékin et les tours du Centre d’affaire de Xizhemen, l’Arep avait en effet gagné le concours de la Gare Sud de Shangai, avec son partenaire chinois ECADI (East Asia Architectural Design and Research Institute) en septembre 2001.
Moins de cinq ans plus tard, cet ouvrage de très grande dimension, puisqu’il couvre 6 hectares, vient d’être livré, et vous en voyez ci-contre le carré des salles d’embarquement. Il s’agit d’un bâtiment circulaire en forme de soucoupe volante ou de chapeau chinois. Le trafic de cette gare est évalué à 400 millions de voyageurs par an, soit quatre fois plus que la gare la plus chargée d’europe, Paris-Gare du Nord.
Il est vrai que ce n’est pas un terminus comme nos gares parisiennes, mais une gare où les trains s’arrêtent et passent. C’est aussi un summum de l’intermodularité, puisque convergent en cet endroit trois lignes de métro, trois lignes régionales, les grandes lignes nationales et une gare routière de 85 quais. Des flux d’une ampleur et d’une complexité extrêmes.Le tout sur six niveaux.
Le travail d’analyse de ces flux a été considérable, car le but était de dissocier ces flux pour assurer la fluidité du trafic piétonnier à l’intérieur de la gare sur deux niveaux de référence, les infrastuctures de la ville et la voirie pénétrant la gare sur le pourtour et en dessous de la rotonde.
Le bâtiment est composé d’une structure métallique rayonnante à 18 rayons reposant sur 18 poteaux pour délimiter un premier cercle de 150 mètres de diamètre, avant de se dédoubler jusqu’à la facade du bâtiment, dans un deuxième cercle de 224 mètres de diamètre. Les poutres rayonnantes s’appuient au centre sur un anneau métallique, qui supporte la charge de la structure. Etayé lors du montage, cet anneau ne s’est affaissé que de 14 cm lorsqu’on a retiré les étais. Il n’y a donc pas de poteaux pour soutenir l’ensemble de cette structure .On peut imaginer l’émotion des concepteurs, lorsque ces étais ont été retirés et que l’ensemble a tenu !
Pour réaliser une oeuvre de cette envergure, il a fallu alléger au maximum le bâtiment, opération effectuée grâce au recours, à un niveau jamais atteint, au polycarbonate alvéolaire. La couverture a été réalisée sous forme de pelure d’oignon multicouche, pour favoriser l’accès de la lumière qui la caractérise.
Quelques noms des héros de cette réalisation, dont nous pouvons être fiers : Jean-Marie Duthilleul et Etienne Tricaud, respectivement président et directeur-général d’Arep,tous deux ingénieurs des Ponts et Chaussées, Marcel Bajard puis Louis Moutard, directeurs successifs du pôle Aménagement et études urbaines, Emmanuel Livadiotti, ancien de l’Arep, et toute l’équipe de l’Arep. Bravo à tous.
France, le génie d’Eiffel est toujours vivant !