La légende des pyramides

par olivier cabanel
jeudi 27 septembre 2007

Les pyramides d’Egypte ne sont pas en pierre naturelles, elles sont faites avec un béton géopolymère vieux de 4 600 ans. Voilà ce qu’affirme Joseph Davidovits.

Si Joseph Davidovits était un simple quidam comme vous ou moi, nul doute qu’il se serait fait houspiller avec la dernière fermeté, mais voilà, Joseph Davidovits n’est pas n’importe qui.

Il était professeur et directeur de l’Institut pour l’archéologie appliquée, à l’université Barry de Miami.

Depuis de l’eau a coulé sous les ponts de l’Histoire, et l’affirmation de ce grand scientifique continue de susciter la controverse.

Sa première conférence s’est tenue en France, à Grenoble (Isère), en 1979 et j’avais reçu à l’époque le texte intégral de sa conférence, lequel dormait bien tranquille sur une étagère.

A la suite d’un article qu’Agoravox a bien voulu me publier, Nés de la terre, un commentateur m’a remis en mémoire cette théorie incroyable, que je vais de ce pas, essayer de vous relater.

Joseph Davidovits affirme que « pas plus de 1 400 ouvriers furent nécessaires pour construire la pyramide de Chéops, à l’aide de pierres artificielles ».

Il affirme que la fabrication des blocs qui composent la pyramide a été obtenue à l’aide d’une chimie minérale, qui permet de fabriquer, in-situ, le liant d’agglomération.

En 1978, Joseph Davidovits a désigné ce type de réaction par le terme général de « géopolymérisation ».

D’après Davidovits, la calcination du calcaire en chaux est une technique très ancienne. Vers 10 000 ans avant J.-C. on trouve déjà des mortiers à la chaux, au Proche et Moyen-Orient. 3 000 ans après, à Jéricho, un type de mortier blanc sert à recouvrir les sols et les murs. Ce mortier à base de chaux, contient des silico-aluminates et cette formulation lui confère une résistance remarquable aux intempéries et à l’érosion.

Il remarque que dans la pyramide de Djeser, on a trouvé près de 30 000 exemplaires de vases et vaisselles en pierre dure, mais pour lui cette vaisselle a été coulée dans des moules, tout comme les pierres des pyramides.

La notion de thermodurcissement est inconnue de la science du XIXe siècle, et les traducteurs étaient donc dans l’impossibilité de traduire les mots techniques correspondants.

Les géopolymères sont liquides, ils durcissent à température ambiante (20°) en quelques dizaines d’heures.

Et c’est Pline l’ancien qui vient nous éclairer dans son livre 31, chapitre 46 : il explique de quelle façons les Egyptiens fabriquaient de la pierre. Il appelle cette matière le « natron ». « L’Egypte avait des gisements de Natron dans les environs de Naucratis. Le Natron pétrifie à l’intérieur des amoncellements (de minéraux), de cette manière, on trouve une multitude de tas (de minéraux) qui se transformèrent en véritables rocs. »

D’apres Davidovits, la construction des pyramides n’a pas exigé autant de pierres que l’on suppose : 100 000 à 120 000 tout au plus pour le revêtement extérieur, ce qui représentait tout au plus 5 % de la totalité des blocs, les 95 % restant étant fabriqués beaucoup plus grossièrement.

Et il affirme :

« Le béton de calcaire coquillé qui constitue les principales pyramides présente des caractéristiques chimiques, minéralogiques et sédimentologiques suffisamment particulières pour pouvoir faire la différence entre une pierre numismale naturelle, et une pierre calcaire géopolymérisée ».

Et il enfonce le clou en prétendant que la construction de Cheops n’a pas duré plus de vingt ans.

Qui croire ?

En tout cas, notre ex-président le devait puisqu’il l’a élevé en 1998 au grade de chevalier de l’ordre national du mérite.

C’est bien qu’il l’avait mérité, non ?


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