La Régie ne fait pas d’étincelles
par C’est Nabum
lundi 15 septembre 2014
Les dossiers vie pratique ...
La fenêtre reste fermée.
L'automobile, cette merveilleuse acquisition qui fait de l'humain un être en mouvement, est désormais l'occasion de bien des tracas et d'innombrables difficultés quand la mécanique, assez rarement, et l'électronique, le plus souvent, viennent à vous contrarier. Vous vous retrouvez alors devant des situations la plupart du temps inextricables, et je n'évoque pas la panne sur l'autoroute qui relève à la fois du racket, de l'arnaque et du casse-tête absolu. J'ai déjà donné pour savoir que de ce côté-là, il est illusoire d'espérer la moindre amélioration pour un peu d'humanité.
La fenêtre, côté conducteur de notre vieille voiture, décida de s'émanciper. Elle n'en fit qu'à sa tête durant quelques jours, montant et descendant au gré de ses humeurs. L'indépendance en ce domaine est parfois source de petites frayeurs mais la rébellion fut bien pire. Car, le jour du retour au bercail, madame se mit en grève, refusant obstinément de descendre.
Ce qui peut sembler un petit détail anodin prend des allures de Bérézina quand vous vous retrouvez devant une barrière de péage ou un guichet de stationnement. Vous devez descendre de votre véhicule sous les quolibets des passagers des voitures suiveuses quand ce ne sont pas des coups de klaxons intempestifs. Il ne fait pas bon retarder le flot des vacanciers, tous plus pressés encore que les gens au travail.
Vous étant sorti tant bien que mal de cette mésaventure, vous croyez que votre garagiste va remédier facilement à ce léger problème électrique. C'est bien méconnaître la complexité désormais des véhicules prétendument modernes. Vous arrivez pour quelques minutes mais vous êtes mis en demeure de passer une demi-journée, exécrable pour vous mais aussi pour votre garagiste.
La panne, pour localisée qu'elle soit, peut avoir quelques explications. L'homme de l'art contrôle d'abord les fusibles. Voilà bien l'un des rares éléments de votre voiture qui soit accessible. Vous allez découvrir que, pour le reste, le métier de mécanicien s'apparente désormais à un jeu de patience et un casse-tête incroyable.
Après d'autres recherches infructueuses, il doit se résoudre à démonter le cache de la portière. L'aventure commence ! Car l'ingénieur qui a conçu le système de fixation est un sadique doublé d'un représentant de commerce. Mon garagiste doit tâtonner, chercher désespérément le point d'ancrage qui lui résiste, changer plusieurs fois d'outils car aucune vis ne ressemble à sa voisine. C'est inconcevable de complexité.
Vous pensez que le cache démonté, la vérité va surgir du puits. Que nenni ! Le moteur électrique semble opérationnel. Ce n'est pas lui le fautif. L'interrupteur sera le coupable. Mais comment s'en assurer ? Après bien des vérifications, il faut se résoudre à commander une nouvelle pièce. C'est une fois encore, la bouteille à la mer …
Il y a pour le même véhicule, de la même année, cinq modèles différents d'interrupteurs. Une aberration qui semble destinée à engraisser les accessoiristes et désespérer les clients. Naturellement, la pièce qui finira par arriver ne sera pas la bonne. La mesquine va faire griller deux fusibles et bloquer la vitre du côté passager en position basse. Le monde à l'envers …
Nouvelles opérations, nouvelle perte de temps. Dans un geste désespéré, le mécanicien passe l'interrupteur défaillant dans un bain qui lui redonne une nouvelle jeunesse. Remis en place, il remplit sa fonction de manière brinquebalante mais suffisante pour rentrer à la maison. Il est vrai que ce mois d'août ne permet pas de garder les fenêtres ouvertes.
Demain sera un autre jour et il faudra, une fois encore, passer au garage pour la suite de l'aventure. L'histoire est un éternel recommencement et la vitre reste sourde à nos commandes. En fait j'avais laissé en état la fenêtre et le billet espérant que la future réparation allait apporter la fin de nos déboires autoroutiers …
Depuis, nous avons changé deux fois l'interrupteur, une autre fois le moteur élévateur et rien n'y fait. La vitre reste close et je découvre, éberlué, qu'il est possible de conduire une automobile sans avoir le coude appuyé sur la portière. Même si c'est beaucoup moins viril, la chose se fait aisément. Hélas, elle impose d'avoir chaud dans l'habitacle, ce qui n'est pas très agréable en cette belle arrière-saison.
Quant aux manifestations électriques intempestives et totalement indépendantes auxquelles ne cesse de se livrer notre Mégane, tous les spécialistes nous répondent à l'unisson d'une seule et même réplique : « Ça c'est Renault ! » Il n'y aurait rien à faire puisque la firme nationale a choisi d'avoir pour fusibles ses clients. J'enrage de telles pratiques qui ne sont certes pas à la gloire de l'industrie française et éclairent (si j'ose l'écrire) les difficultés de notre économie branchée sur courant alternatif.
Électriquement leur.