Le Monde avant l’ère
par olivier cabanel
mardi 25 mars 2014
Et si la réalité n’était qu’un avatar de la fiction ?
Et si l’origine de notre existence était en fin de compte assez éloignée de tout ce que nous avions imaginé jusqu’à aujourd’hui ?
Fiction ou réalité, lequel a commencé le premier…la vieille question de la poule et de l’œuf ?...
Genosa Howa n’était pas n’importe qui, c’était le grand « manitou » du labo de recherche planétaire, spécialisé en robotique, qui, au bout d’une longue quête, allait finalement mettre au point un « robot » rendu possible grâce à toutes les avancées de la science.
Howa se rappelait le chemin parcouru… la recherche médicale et ses vieux « cœurs artificiels », ses prothèses métalliques, et parallèlement les avancées de l’informatique, de la miniaturisation, jusqu’à l’étape ultime : travailler sur le vivant et le créer…
Il se souvenait des balbutiements de la science robotique, allant des premières créations en ferraille, aux rouages complexes, (lien) puis, lui et son équipe de chercheurs, étaient vite passés aux matières synthétiques, à base de pétrole, avant de se lancer dans « la culture du vivant ».
Création de peau, (lien) puis de sang, (lien), multiplication de cellules, ils avaient finalement abandonné les vieilles prothèses des débuts laborieux pour travailler sur les cellules vivantes, (lien) par clonage, afin d’en venir à la création d’organes artificiels grâce aux techniques de l’impression 3D (lien) bien loin des premiers organes artificiels qui étaient toujours à la merci d’une bête panne électrique. lien
Cette équipe de chercheurs, au sommet de la connaissance, était maintenant capable de réparer, (lien) voire de fabriquer un os, en utilisant de la graisse « mise en culture, (lien) et ils étaient à même de créer un être vivant, jusqu’au moindre détail.
Oubliés les vieux transistors du début, suivis des diodes, des puces, son équipe à la pointe du progrès après avoir réussi d’innombrables greffes, mêlant informatique et génétique, avait enfin la possibilité de créer un être en lui donnant l’apparence des individus qui occupaient pour l’instant la planète où il serait implanté.
La vie était cellulaire, capable donc, comme dans le cas du lézard, (lien) ou d’autres animaux, de permettre de refaire des morceaux de son corps à partir d’éléments de celui-ci, et G.Howa aidé par son équipe, avait réalisé une créature dotée d’intelligence, capable de construire, de détruire aussi, mais prudent, Howa et ses assistants lui avaient implanté une diode miniaturisée qui donnait une limite à son existence, une obsolescence programmée donc.
Il savait pourtant que sa créature tenterait de s’offrir l’immortalité, mais il en prenait le risque, risque qui lui semblait limité. lien
Ils avaient aussi volontairement raccourci sa chaine génétique, enlevant 2 chromosomes afin de limiter ses capacités. lien
Puis, il s’était servi du même « ferment cellulaire » pour lui octroyer une compagne.
Celle-ci était dotée de tout ce qu’il fallait pour permettre la reproduction, et selon toute probabilité, en fusionnant sexuellement, les deux pourraient donc enfanter, ce qui offrait un champ de développement quasi infini.
Howa se demandait comment ces nouveaux venus géreraient leur survie en procréant sans cesse, alors qu’ils étaient dans un monde limité…
Essaieraient-ils d’essaimer sur une autre planète…ou tenteraient-ils de limiter les naissances ?
Le jeu de tout créateur n’était-il pas d’essayer de comprendre comment lui même était né… qui étaient ses parents… et s’ils étaient eux-mêmes le fruit d’une expérience ?
Il n’avait pas hésité, en ce qui concernait « l’intelligence » de sa création, de la doter d’un important potentiel d’intelligence, en prévoyant toutefois dans celle-ci une composante qui empêchait provisoirement la connexion avec tous les réseaux, afin de ne pas courir le risque d’en perdre le contrôle.
Il y avait donc une partie du cerveau qui resterait provisoirement vierge. lien
Il y eut d’ailleurs plus tard quelques surprises, car parfois, à la suite d’un choc violent, des connexions non prévues s’étaient faites, ouvrant un champ de possibilités inexplorées à quelques unes de ses créatures.
C’est ce qui était arrivé par exemple à un japonais, patron de boite de jazz, nommé Haruki Murakami, qui à la suite d’un coup de balle de baseball bascula dans une autre vie, devenant écrivain, et finalement couronné par un Nobel de littérature. lien
Un autre s’appelait Edgar Cayce touché lui aussi par une balle de baseball provocant en lui le don de prémonition et de guérison. lien
Mais ces cas étaient tout de même assez rares.
Lorsque les travaux de Howa et de son équipe furent achevés, la créature sur le point d’être activée, il fallait choisir une « terre d’accueil », dotée de conditions climatiques pas trop extrêmes afin de ne pas fragiliser le couple créé.
A proximité d’une étoile très active, appelée soleil, se trouvait tout un arsenal de planètes, et c’est là que les responsables du programme, décidèrent d’implanter leurs créations afin d’observer comment réagiraient les animaux qui y vivaient.
Ils se doutaient que l’expérience serait passionnante, se demandant comment réagiraient les espèces qui occupaient déjà cette planète face à cette « espèce rapportée » ?
Les autochtones vivaient en harmonies les uns avec les autres, (lien) et il était probable que la cohabitation ne serait pas facile, la création de Howa n’était pas conçue pour cette harmonie, son caractère colonisateur la rendait plutôt envahissante, et sa programmation en faisait un champion de l’avidité, compulsivement boulimique, ne s’interdisant aucunes limites.
La colonisation s’était développée sans surprise, même si des rencontres improbables se firent : quelques descendants de leurs spécimens, devenus ethnologues, rencontrèrent dans des zones préservées leurs habitants d’origine, les peuplades dites primitives, lesquelles utilisant de pratiques chamaniques, avaient découvert les pouvoirs de certaines plantes, aptes à activer de nouvelles fonctions de leurs cerveaux, mais ces pratiques furent vite contestées par ceux qui s’attribuaient le titre de « scientifiques ». lien
Les experts du labo planétaire furent tout de même surpris de constater de la part de leurs « rapportés » quelques timides tentatives de création de robots, au début rudimentaires, ce qui leur rappelait leurs premiers pas… lien
Et puis, leurs créatures avaient développé d’incroyables facultés à fabriquer des armes de plus en plus dangereuses, avec la possibilité d’avoir assez de bombes pour détruire la planète. lien
En effet, régulièrement, au cours des siècles, des observateurs avaient été envoyés sur la planète pour analyser le développement de sa progéniture, et il s’amusait de découvrir qu’aux débuts, ceux-ci gravaient dans la pierre les passages successifs des enquêteurs (lien), puis plus tard les représentaient dans des peintures, des dessins, des sculptures. photo
Il avait même découvert sur une fresque de l’année 1350 représentant le christ sur la croix, qu’un peintre malicieux et observateur avait carrément dessiné un E.T aux commandes d’un engin volant. lien
Mais les observations des terrestres restaient assez confidentielles, et soulevaient régulièrement l’incrédulité dans la population.
Certains avaient développé une théorie affirmant que la divulgation de la réalité d’une vie extra-terrestre donnerait naissance à une nouvelle religion… (lien) d’autres niaient purement et simplement la possibilité d’une vie ailleurs et d’éventuelles soucoupes volantes (lien), certains étaient convaincus que les E.T étaient déjà présents sur leur planète, (lien), quelques-uns se préparaient à leur faire allégeance, (lien) et les plus pessimistes étaient terrorisés à l’idée que des armées d’E.T ne viennent coloniser leur planète. lien
Plusieurs milliers d’années après, le constat était accablant. lien
Son champion s’était multiplié, avait colonisé la quasi-totalité de la planète, domestiquant toutes les espèces sauvages, (lien) pillant aveuglement toutes les ressources (lien) et rendant finalement sa propre survie impossible. lien
Ce court dessin animé le résume assez bien.
Il y eut bien quelques résistants qui, soit en chanson, (lien) soit en manifestant dans la rue, (lien) grimpant au sommet de centrales nucléaires, (lien), alertant par tous les moyens les populations, mais en fin de compte, les victoires étaient assez maigres.
Et la dévastation avait continué de plus belle.
Dans leurs scénarios les plus fous, les chercheurs n’avaient pu imaginer une telle issue, et pourtant…
La planète qu’ils avaient choisie pour leur expérimentation mettrait des milliers d’années à s’en remettre, mais elle s’en remettrait. lien
Enfin, pour toute son équipe scientifique, c’était tout de même une réussite dont ils tireraient les leçons.
Pour la prochaine expérimentation, ils modifieraient quelques données, avant de recommencer l’expérience.
Il suffisait de trouver une autre planète avec une chaleur tempérée, de l’eau, de l’air respirable, et il y avait l’embarras du choix…ou alors d’attendre que la planète dévastée redevienne habitable.
Comme avait dit mon vieil ami africain à Claude Levi Strauss : « le monde a commencé sans l’homme, et il s’achèvera sans lui »
L’image illustrant l’article vient de www.kleenup.me
Merci aux internautes de leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
Articles anciens
La fin du monde remise à plus tard…
Quand les poules avaient des dents
Bugarach, le bourg de l’Arche ?
Nul ne sait ni le jour, ni l’heure…
Arrêtez la Terre, je veux descendre
L’énigme sur l’origine du froid qui s’abattit sur la Terre, il y a 75000 ans