Le singe descend de l’homme

par olivier cabanel
samedi 10 octobre 2009

C’est un coup de tonnerre dans le monde scientifique, une théorie surprenante vient de voir le jour.

Nous la devons à C.Owen Lovejoy.

Ce n’est pas un inconnu.

Il a collaboré déjà aux travaux sur le squelette de la célèbre Lucy.

Celle-ci avait 3millions d’années.

Ce qui n’est pas le cas d’Ardi, ce squelette découvert récemment.

Cette femelle (ardipithecus ramidus) a été découverte par Tim White et son équipe en Ethiopie, en 1992. lien

Le 2 octobre dernier, c’est la revue « sciences » qui lançait le pavé dans la mare : selon C.Owen Lovejoy et son équipe de scientifique, Ardi (pithecus) était plus vieille que Lucy d’1,4 millions d’années.

D’une hauteur de 1,20 mètre pour un poids de 50 kg, Ardi est donc à ce jour notre plus vieil ancêtre connu.

Elle avait des mains plus petites que celles des grands singes, et son cerveau, assez petit, était de la taille de celui d’un singe bonobo.

Capable de se balancer de branche en branche, avec ses 4 membres, elle pouvait également se déplacer debout.

Nous savions déjà que nos ancêtres étaient noirs, ce qui a été prouvé par des études fondées sur l’ADN, et que j’avais relaté dans un article paru dans AgoraVox. lien

Mais voici venir le meilleur.

Lovejoy prétend que ce serait le singe qui descendrait de l’homme et non le contraire.

Il affirme : « les gens ont tendance à croire que nous descendons de quelque chose qui ressemble à un singe. En fait, c’est plutôt le contraire : les singes descendent de quelque chose qui ressemble plutôt à un humain, enfin, d’une lignée commune qui a donné l’humain. Une idée trop populaire est que les humains sont des sortes de chimpanzés modifiés ; En étudiant Ardi, nous avons appris surtout que nous ne pouvons apprendre ou modéliser l’évolution humaine à partir de l’étude des chimpanzés et des gorilles ».

La théorie classique disait que notre ancêtre avait décidé de se mettre debout lorsqu’il à quitté la foret, et avait choisi la plaine.

Dans le cas d’Ardi, çà ne tient pas, car il s’avère qu’elle vivait dans un environnement boisé.

Si elle continuait a vivre dans les arbres alors qu’elle était bipède, c’était pour se nourrir, et pour le sexe. lien

En effet, si l’on observe les chimpanzés, on s’aperçoit qu’ils doivent se mesurer les uns aux autres pour gagner le cœur de la belle.

Lorsqu’un male est moins puissant, il doit devenir plus futé, et va proposer une nourriture appétissante à la femelle afin de la séduire ; Lien.

Dans le cas d’Ardi cette stratégie était dangereuse, car le postulant s’exposait ainsi aux prédateurs, et les males pouvaient avoir bien plus de chances de succès s’ils pouvaient tenir la nourriture entre leurs mains.

Il leur fallait donc pour cela se déplacer sur deux jambes.

Ensuite, il fallait séduire la belle lorsque le male dominant avait le dos tourné.

Selon Lovejoy, « la bipédie aurait donc comme principale origine le sexe ».

Cette théorie venant d’un « Love-Joy », ne devrait pas surprendre !

Et pourtant nous pourrions bientôt envier les chimpanzés.

Dans un article paru dans le monde, le 4 décembre 2007, Elise Barthet raconte une expérience étonnante faite par le professeur Tetsuro Matsuzawa. lien

Il affirme « beaucoup de gens croient naïvement que les humains sont les créatures les plus intelligentes sur cette planète. La recherche que j’ai fait prouve très clairement qu’ils se trompent »

La même expérience a été réalisée avec d’un coté 12 étudiants, et de l’autre 6 chimpanzés.

En 1/5ème de seconde une série de chiffres de 1 à 9 disposés d’une manière aléatoire, apparait sur un écran tactile.

Les chiffres sont remplacés ensuite par des carrés blancs.

Il faut donc restituer un à un les chiffres dans un ordre croissant.

Les performances des chimpanzés ont largement dépassé celle des étudiants, en matière d’exactitude et de vitesse.

Le professeur Matsuzawa va plus loin en suggérant que «  les êtres humains étaient probablement dotés à l’origine des mêmes capacités de mémorisation que les chimpanzés. Ils auraient perdu cette qualité au fil de l’évolution, renonçant à leurs anciennes compétences pour en acquérir de nouvelles  ».

Alors, comme disait un vieil ami africain : «  la mère du plus fier des coqs n’était jamais qu’un œuf au départ  ».


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