MHD, l’énergie cachée du futur

par olivier cabanel
jeudi 15 juillet 2010

La traction animale a été supplantée par la vapeur, puis est venu le moteur à explosion, suivi de celui à réaction, et on peut s’étonner que depuis près d’un siècle, les avancées techniques soient encore si modestes.

Il existe pourtant une autre énergie, même si elle reste relativement confidentielle : la « MHD » (magnétohydrodynamique). lien

Le principe de la MHD consiste à faire circuler dans le milieu entourant une machine, un courant électrique.

Celle-ci, en même temps, va émettre un champ magnétique.

Selon la loi de Laplace, ce champ va exercer une force sur le courant, et donc sur le milieu où il circule. lien

Plus simplement, il s’agit d’un nouveau système de propulsion. C’est en quelque sorte l’art et la manière de se déplacer dans un fluide en agissant sur ce fluide avec des forces électromagnétiques.

Ça consiste à aspirer l’air que l’on a devant soi, ou au dessus de soi. A ce moment là, la machine construite suivant ce principe, arrive à faire le vide devant elle, et, comme elle a la pression atmosphérique derrière elle, ça la propulse à des vitesses qui pourraient atteindre théoriquement 15 000 km/h.

Pourtant, cette technologie est bien plus ancienne que l’on pourrait le penser. lien

Il semble bien que Wilfried Otto Schumann, au sein d’une équipe scientifique, aux mauvais temps de l’empire nazi, ait mis au point des engins volants qui utilisaient cette énergie.

Ils se basaient sur les recherches menées avant eux par des scientifiques célèbres depuis : Nicolas Tesla, Levetovlien

A la fin de la guerre, les USA auraient récupéré des plans, et des engins, afin de faire secrètement des expériences, ce qui pourrait expliquer les observations d’ovnis à proximité des installations militaires secrètes. lien

Dans un article récent, j’avais évoqué les travaux de l’équipe de W.O.Schumann, à qui l’on doit aussi « la théorie de la résonnance  » de la Terre.

Nikola Tesla avait dessiné dès 1880 les plans d’un moteur à champ magnétique rotatif.

Beaucoup plus tard, en 1951, Sakharov, avait proposé d’utiliser l’énergie émanant d’une explosion en énergie magnétique.

Il l’avait appelé principe d’accumulation magnétique. lien

En 1958, le physicien de l’université de Princeton, Russell M. Kulsrud évoquait la MHD afin de détourner les gaz chauds générés par les appareils plongeant dans l’atmosphère. Lien 

L’américain Warren A. Rice a déposé en 1961 un brevet sur la propulsion MHD en milieu marin. lien

En mai 1964, Stewart Way fait une publication au sujet d’un sous-marin. lien

Le physicien nucléaire Stanton T. Friedman évoque dans un article de février 1968 (revue Astronautics and Aeronautics) la propulsion MHD dans le milieu aérien. lien

Dans ce document Claudio Bruno de l’université de Rome, Paul A.Czysz de l’université de Saint Louis, Missouri, et de S.N.B. Murthy de l’université de Purdue, en Indiana, expliquent en détail le fonctionnement de la MHD dans un milieu atmosphérique.

Le professeur Auguste Meessen a publié en 1973 plusieurs articles sur la propulsion MHD dans la revue Inforespace de la SOBEPS. lien

Dès 1975, Jean Pierre Petit, astrophysicien, mécanicien des fluides, physicien des plasmas et directeur de recherche au CNRS, publiait une note aux comptes rendus de l’académie des sciences de Paris, intitulée « convertisseurs MHD d’un genre nouveau  ». lien

Puis, l’année suivante il présentait avec Maurice Vitton l’idée d’accélérateur MHD à champ magnétique alternatif. lien

En mai 1980, ils avaient même proposé des expériences d’amateur, afin de construire et comprendre un accélérateur MHD. lien

Sur cette vidéo, il explique l’énergie MHD et donne des détails de sa théorie des mondes parallèles, ce qui est un autre débat.

Depuis, la MHD voit naitre régulièrement de nouvelles applications.

Au Japon, un prototype de moto magnétique hybride a été mis au point et on peut la découvrir sur cette vidéo

Avant cette moto, les japonais ont déjà fait rouler un train à lévitation magnétique, le MAGLEV. Ce train est le plus rapide, le plus fiable, le plus silencieux, et surtout le moins polluant de tous les trains à grande vitesses actuels. lien.

Il a quand même couté un milliard d’euros, et roule depuis le 1er janvier 2004.

Sa vitesse habituelle est de 430 km/h, mais il pourrait théoriquement dépasser les 700 km/h.

Ils ont aussi mis un point un sous-marin MHD « le Yamato » qui peut atteindre sous l’eau la vitesse de 400km/h. lien

La revue « Science & Vie » en avait fait sa une en avril 1991.

Quelques temps après, le 19 juin 1992, ils ont fait naviguer avec succès dans la baie de Kobe, une vedette MHD de 185 tonnes, le Yamato 1.

Sur cette vidéo, on peut observer une démonstration de la MHD, et sur celle-ci, une application de la MHD sur une maquette de bateau.

Ce qui est étonnant, c’est que, malgré toutes ces applications, on entend rarement parler de cette énergie si prometteuse.

Il faut aussi évoquer le MEG (Motionless Electromagnetic Generator) appelé aussi moteur à énergie libre.

Il s’agit d’un générateur électromagnétique sans partie mobile qui comprend un aimant permanent et un cœur magnétique.

Ce générateur permettrait une économie d’énergie de 80%, sans provoquer ni chaleur, ni bruit.

Un japonais, Hokei Minato a appliqué cette invention à la fabrication de ventilateurs et climatiseurs et en a vendu près de 40 000 au Japon. lien

Mais revenons à la MHD

Elle pourrait avoir des applications plutôt contestables. lien

Pour empêcher un éventuel séisme, la Russie envisage en effet d’utiliser la MHD.

Au départ, il s’agissait uniquement de mesurer l’épaisseur de la croute terrestre.

C’est en expérimentant l’engin, que les russes ont découvert qu’il avait provoqué des « petites » répliques.

Les russes pensent donc avoir mis au point « machine à tremblement de terre  » basée sur le principe de la MHD.

En provoquant plusieurs petits séismes, ils pensent pouvoir empêcher un tremblement de terre.

Cette application soulève tout de même quelques questions, car si une expérience était menée sur une faille tectonique, on imagine sans peine quelles pourraient en être les conséquences. lien

Toujours est-il que beaucoup de secrets entourent encore la MHD, car comme aime bien dire mon vieil ami africain :

« On se repent plus souvent d’avoir parlé que d’avoir gardé le silence ».

 

La peinture numérique illustrant l’article a été réalisée par l’auteur.


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